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Hommages mérités rendus à la diva Fantani en France : Perpétuer les oeuvres de Fantani Toure, un devoir mémoriel!
Publié le mardi 9 decembre 2014  |  Diaspora
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© aBamako.com par DR
Les Maliens de France ont rendu un ultime hommage à les Maliens de France ont rendu un ultime hommage à Fanta Touré, dite Fantani, la digne épouse du célèbre comédien Habib Dembélé, alias Guimba National.




Au sortir d’une semaine de deuil, les Maliens de France ont rendu un ultime hommage à celle qui fut pour eux et pour le Mali, une patriote engagée, une artiste talentueuse, un chantre et une avocate des nécessiteux et enfin une colombe de la paix dans un Mali troublé par un conflit interne. Il s’agit bien de Fanta Touré, dite Fantani, la digne épouse du célèbre comédien Habib Dembélé, alias Guimba National.

Les autorités nationales de haut rang étaient représentées par les ministres des domaines, des affaires foncières et du patrimoine, celui de l’industrie de et de la promotion des investissements, respectivement M. Tiéman Hubert Coulibaly et Moustapha Ben Barka. Etaient présents également le député Karim Keïta, fils du président de la république Ibrahim Boubacar Keïta, l’ambassadeur du Mali auprès de l’Unesco, M. Oumar Keïta, le premier conseiller de l’ambassade du Mali en France, M. Tidjane Traoré, le Consul, M. Mangal Traoré et le vice-consul, Bakary Doumbia.

Un parterre de têtes d’affiche du monde de la culture et l’art maliens au sein de la diaspora malienne de France a également fait le déplacement : entre autres le grand acteur de la comédie Française, le compatriote Bakary Sangaré, la célèbre créatrice de mode africaine, Mariétou Mariette Dicko, l’ancien animateur vedette des émissions artistiques de la télévision nationale, Zoumana Yoro Traoré, le chanteur Sékouba Kouyaté, l’arrangeur de son de Fantani, Abou Kouyaté, l’écrivain Aboubacar Eros Sissoko. Outre les artistes, des parents, amis, proches et de nombreux Maliens de France voire d’Europe ont rendu un dernier hommage autour de la dépouille de Fantani dans la chambre mortuaire de l’hôpital Henri Mondor où elle avait rendu l’âme, une semaine plus tôt.

L’EMOTION

Les instants poignants de cette cérémonie funéraire ont été à chaque moment où Guimba, habillé en costume noir contrasté sur une chemise blanche s’immobilise dans une posture d’ultime et intime vénération, l’échine courbée, les mains croisées devant, le regard posé sur le cercueil de couleur dorée et placé sur un catafalque entouré par des parents, amis, proches et inconnus entonnant en boucle avec un rythme à la fois mélodieux et invocateur : « La ilaha illallah » ( il n’y a de Dieu, qu’Allah !). Le confrère Thiambel Guimbayara, un ami proche de longue date du couple Guimba-Fantani, nous avouera après la cérémonie que c’était « l’instant de vérité et seule la mort est vérité !». « Car après avoir essuyé tant de plaisanteries de Fantani, je la vois ce matin dans son cercueil, elle ne peut même pas lever le doigt. Allahou Akbar !

Allah est le plus grand ! », explique t-il. Pendant la cérémonie, plusieurs personnes à l’image de Djénéba Traoré, une amie intime de Fantani étaient inconsolables face à la triste réalité : Fantani Touré nous quitte à jamais, physiquement même si sa mémoire nous restera pour toujours. La séparation était douloureuse parce que Fantani a choisi, défendu et magnifié l’humain à la richesse de ce bas monde ; le partage à la possession ; l’amour à la haine ; l’honneur de la patrie au déshonneur de ses fossoyeurs et enfin la paix à la guerre. Il s’agit là, autant de thèmes qui ont d’ailleurs inspiré les œuvres artistiques et humanitaires de Fantani.

TEMOIGNAGES

Des témoignages, parfois interrompus par le choc émotionnel, rapportés ce jour, 08 décembre 2014 dans la chambre mortuaire de l’Hôpital Henri Mondor à Créteil à la levée du corps l’attestent éloquemment. Fantani Touré, explique Amina Sidibé, une doyenne de la diaspora, aimait son pays, le Mali ; elle aimait les Maliens à l’intérieur comme à l’extérieur. Elle ne disait jamais non, quand il s’agit de la cause du Mali, a-t-elle ajouté. Abou Kouyaté, l’arrangeur de son de Fantani qui s’est fondu en larmes dans son témoignage. Il a exprimé sa reconnaissance vis-à-vis de Fantani qui a beaucoup fait pour son couple : « Fantani Touré, mandé mori, à barika (merci) ! Tu ne m’as jamais triché au contraire tu m’as toujours secouru quand le temps fut dur pour moi. Après 22 ans de collaboration franche et loyale, je t’ai pardonnée même si tu ne m’as pas offensé. En retour j’implore aussi ton pardon par la grâce de dieu » a ajouté M. Kouyaté.

Mme Coulibaly Ramata Maïga, présidente du collectif des Maliens de France pour la paix (CMFPaix) après avoir rendu un vibrant hommage à Fantani, elle a déploré le fait que le service d’organisation a tenu la cérémonie de levée du corps de Fantani dans une circonstance lamentable. « C’est lamentable ce funérarium lugubre pour le dernier adieu à notre grande Fantani. Fantani méritait un adieu dans une belle et grande salle couverte de fleurs et entourée de toutes les nombreuses personnes venues la rendre hommage. Espérons que celui du Mali soit à la hauteur de son engagement et de son patriotisme », a t-elle ajouté.

DEVOIR MEMORIEL

Quant a Zoumana Yoro Traoré, il a rappelé le talent d’artiste de Fantani depuis ses premiers pas lors des biennales artistiques et culturelles du Mali jusqu’au sommet de sa gloire ; elle qui savait chanter le Mali et sa riche culture. « Elle le faisait très bien parce qu’elle a aimé ce métier d’artiste. Fanta était une femme courageuse. Donc elle a su allier courage, talent et travail bien fait. C’est pourquoi ces œuvres resteront gravées dans le patrimoine culturel du Mali. La mort est inévitable et seule la volonté de Dieu est meilleure. La longévité ne signifie pas, vivre pendant cent ans et plus. La longévité consiste à marquer son existence, courte soit-elle, par des œuvres grandioses qui se perpétueront cent ans et plus après notre mort » a-t-il rappelé.

M. Carlos Semedo, chargé de la vie associative de la ville d’Aubervilliers, après avoir rendu un hommage appuyé, a annoncé que la marie de sa ville va perpétuer le « Festival au féminin » que l’association Kolomba, dont Fantani présidait avait décidé d’organiser cet événement à chaque 08 mars, journée internationale des femmes. La première édition qui a eu lieu l’année dernière était dédiée aux femmes vivant dans le nord du Mali, alors sous occupation des groupes armés narco-irrédentistes, narco-djihadistes et terroristes. Ainsi la prochaine édition de 2015, précise M. Semedo, aura lieu à Aubervilliers en France avec la participation de plusieurs artistes pour rendre un hommage mérité à Fantani.

Il en sera de même pour l’autre festival (pour sa 9ème édition en janvier 2015), que l’association Kolomba (regroupant d’artistes maliens et européens) de Fantani organisait chaque année en janvier au Mali sur les berges du fleuve Niger, appelé « Festival les Voix de Bamako » ? Fantani a laissé un héritage : ses œuvres artistiques, humanitaires et sa philosophie de paix inspirée par l’actuel conflit dans le septentrion du Mali.

Ce lourd héritage ne doit jamais rester lettres mortes, telle une fleur qui fane, sèche et disparaît à la fin de l’hivernage. C’est une forte interpellation des Maliens, en l’occurrence les artistes et les autorités afin que les œuvres de Fantani ne disparaissent sous les ténèbres de l’oubli. Fantani reposes-toi pour l’éternité dans le paradis avec la miséricorde du Tout-puissant que nous continuons d’implorer en ta faveur. Amène.

Bakary TRAORE


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