Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Bicéphalisme syndical au Cnrex-Btp: Le directeur national accusé d’en être l’instigateur: Les autorités interpellées pour éviter le pire
Publié le mercredi 10 decembre 2014  |  Nouvel Horizon




Depuis un bon moment maintenant, le torchon brûle entre le directeur du Centre national de Recherche et d’Expérimentation en Bâtiment et Travaux Publics (Cnrex-Btp) et le comité syndical ancien dudit centre qui réclame les droits des travailleurs. La tension a atteint son paroxysme lorsque le directeur Cheick Oumar Diallo a choisi de mener une politique de division des travailleurs, afin de pouvoir les manoeuvrer à sa guise. Une division entretenue par la création d’un comité syndical nouveau jugé “illégal”, puisque le mandant de l’ancien n’expire qu’en 2016.
Pour avoir d’amples informations sur cette affaire qui risque de dégénérer, du moins si les autorités ne réagissent pas à temps, nous avons rencontré le comité syndical ancien dirigé par M. Massa Djourté. Il était accompagné de ses camarades Ba Traoré, Karim Coulibaly et plusieurs autres syndicalistes.
Le secrétaire général du comité syndical ancien, M. Massa Djourté a expliqué que le syndicat qu’il dirige est affilié au Synibacom, un des 13 syndicats de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (Untm). Et que le comité syndical nouveau qui vient d’être mis en place de façon illégale se réclame du Synacome, qui est aussi un des 13 syndicats de l’Untm. Selon M. Djourté, par principe cela n’est pas acceptable selon les règles de l’Untm. C’est-à-dire qu’il n’est pas admis que deux comités syndicaux d’un même service soient affiliés à l’Untm.
Le secrétaire général du comité syndical ancien affirme que le comité syndical nouveau a été créé avec la complicité du directeur. “Nous avons la preuve. Et lors de leur première réunion, le directeur était présent. Ce qui nous confronte dans notre position de dire que c’est un syndicat qui est sous la coupole de la direction. Surtout que le directeur avait donné le ton, il y a longtemps, en accusant à tort que notre syndicat ne travaille pas pour l’ensemble des travailleurs. Ce qui sous-entendait déjà une idée de division qu’il voulait mettre en oeuvre. En son temps, nous avons décrié ces propos du directeur pour prévenir un bicéphalisme entre les travailleurs”, affirmé M. Massa Djourté.
Pour éviter toute tension au sein du service entre les travailleurs, les responsables du comité syndical ancien, dans lequel les travailleurs se reconnaissent, dénoncent la création du comité syndical nouveau et rejettent les idées qu’il véhicule. Ils soutiennent que ce comité syndical n’est pas légitime, car n’ayant pas respecté les conditions nécessaires pour cela. Ils affirment que c’est seulement une portion des travailleurs, de connivence avec la direction, qui suit ce comité syndical nouveau. La preuve qu’ils apportent que ce comité syndical ne représente que l’ombre de lui-même, c’est le fait que son bureau ne compte que 9 personnes, contre 21 pour celui de l’ancien sur un effectif de 75 agents.
LA SOURCE DU PROBLÈME
D’après les explications fournies par les syndicalistes, la tension est devenue vive entre le comité syndical ancien et le directeur depuis que le premier a intensifié sa lutte pour faire bénéficier aux travailleurs certains avantages. Au nombre de ces avantages, ils ont cité la convention politique des bâtiments et l’accord d’établissement signé entre la direction et le personnel depuis 2008. Un accord qui peine à être mis en oeuvre. Les syndicalistes affirment que le Conseil d’administration a demandé au directeur d’appliquer ladite convention, mais que rien n’est encore fait dans ce sens. Et que pour arranger les choses en sa faveur, le directeur a choisi de créer une division entre les fonctionnaires et les contractuels. Cela en créant le comité syndical nouveau qui entend défendre les fonctionnaires, alors que les contractuels constituent la majorité des agents en service au Centre national de Recherche et d’Expérimentation en Bâtiment et Travaux Publics (Cnrex-Btp). D’ailleurs tous les fonctionnaires ne se reconnaitraient pas dans ce comité syndical nouveau.
Massa Djourté, secrétaire général du comité syndical ancien, indique que le directeur national est entrain de se battre pour faire croire que la convention dont l’application lui a été demandée par le Conseil d’Administration ne peut l’être aux travailleurs contractuels.
Face à une telle situation, explique M. Djourté, des luttes ont été menées jusqu’au dépôt d’un préavis de grève. La commission de conciliation qui a été instituée à la suite de ce préavis a abouti à la conclusion que la convention doit être appliquée à tous les travailleurs. Les syndicalistes se disent convaincus que sur le plan financier la santé financière du Centre permet de prendre en charge cette convention.
En plus de ces points, la mésentente entre le directeur du Cnrex-Btp et le comité syndical ancien s’expliquerait également par le fait que celui-ci a dénoncé beaucoup de malversations du directeur. Les syndicalistes parlent de mauvaise gestion par le directeur des biens mobiles du centre.
LES AUTORITÉS INTERPELÉES POUR ÉVITER LE PIRE
Selon les syndicalistes, des lettres ont été envoyées au Ministre de l’Équipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré, afin de lui expliquer la situation qui risque de dégénérer. Mais ils affirment que jusque-là le Ministre n’a pas réagi. Raison pour laquelle le comité syndical ancien prend toutes les autorités à témoin et affirme que si des actions diligentes ne sont pas entreprises à temps pour faire baisser la tension, le pire se produira.
A en croire les uns et les autres, tous les signes avant-coureurs annonçant l’aggravation de la situation sont déja palpables au sein du service. Des travailleurs se regardent en chien de faeince et ne s’adressent plus la parole. Aussi des travailleurs qui ne sont pas du côté du directeur sont-ils laissés pour leur compte. Pour préciser leur position entre les deux comités syndicaux plus d’une cinquantaine de travailleurs ont signé une pétition pour désavouer le comité syndical nouveau et réitéré leur soutien à l’ancien dont le mandat est en cours. Nous y reviendrons !

Modibo KONÉ
Commentaires