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Libération du dernier otage français Serge Lazarevic
Publié le jeudi 11 decembre 2014  |  Xinhua




PARIS -- Après avoir passé 1 111 jours en captivité aux mains d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), au Mali, le dernier otage français, Serge Lazarevic, est arrivé mercredi matin en France suite à sa libération la veille. Une libération qui aurait été rendue possible contre la remise en liberté de deux membres d'Aqmi.

"Je voulais remercier la France, le peuple français et tous les gens du gouvernement qui ont œuvré à ma libération", a déclaré mercredi matin à sa descente d'avion l'ancien otage, entouré de sa fille, Diane, et du fils de Philippe Verdon, enlevé en même temps que lui et mort en captivité.

Serge Lazarevic, 51 ans, est arrivé mercredi vers 07h50 à l'aéroport militaire de Villacoublay, après une escale à Niamey (Niger), où il a retrouvé sa fille. Il a notamment été accueilli à son arrivée par le président français François Hollande et le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

Après avoir salué le retour de l'ex-otage et remercié les autorités nigériennes et maliennes pour leur contribution à cette libération, François Hollande a émis des conseils de mise en garde aux voyageurs français.

"Nous sommes dans un monde dangereux. Faites en sorte de ne pas aller là où vous pouvez être enlevé. Ce sont des règles. On sait maintenant quels sont les risques encourus", a-t-il déclaré.

"Serge Lazarevic a ensuite été conduit à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce (à Paris, ndlr) pour y subir des examens médicaux", indique la chaîne d'information BFM TV sur son site Internet.

"L'ancien otage va être soumis à une batterie de tests pour vérifier l'état de ses yeux, de ses articulations etc. Son régime alimentaire pendant sa captivité va également être examiné de près. Une aide psychologique lui sera également proposée", ajoute de son côté le journal Le Figaro.

En marge d'une visite à la caserne des Gardes républicains des Célestins à Paris, François Hollande avait annoncé mardi la libération de Serge Lazarevic, indiquant que "la France n'a plus aucun otage, dans aucun pays au monde".

Dans la foulée de sa libération, l'ancien otage a été transféré à bord d'un appareil des forces spéciales françaises vers la capitale du Niger, Niamey, où il est arrivé vers 18h40 mardi, en provenance de Kidal dans le nord du Mali. Il y a notamment été reçu par le président nigérien Mahamadou Issoufou.

C'est aussi dans cette ville qu'il a retrouvé mardi soir sa fille, Diane, "partie mardi de Paris à bord d'un avion de l'Etat français en compagnie de Didier Le Bret, directeur du Centre de crise du Quai d'Orsay et Christophe Schmidt, médecin de ce centre", avant son retour en France, relate le journal Le Parisien.

L'annonce de la libération de Serge Lazarevic mardi a suscité une vive émotion dans la classe politique française.

Réunis en séance, les députés se sont levés et ont salué unanimement par des applaudissements sa libération.

"Après les mots du président de la République et au nom du gouvernement, je me réjouis bien évidemment de la libération de notre compatriote Serge Lazarevic", a déclaré devant les députés le Premier ministre Manuel Valls, ajoutant que "la France n'abandonne et n'abandonnera jamais ses ressortissants".

La nouvelle a également été saluée par de nombreux responsables politiques de tous bords, faisant part tour à tour de leur "joie" et de leur "émotion", l'ancien président Nicolas Sarkozy ayant évoqué de son côté un "dénouement heureux".

Des anciens otages se sont également exprimé pour faire part de leur satisfaction, à l'instar de Pierre Camatte, ancien otage français au Mali, qui s'est dit "très ému" sur BFM TV, ou encore Didier François, ancien otage en Syrie, qui a exprimé sur Europe 1 "son soulagement".

Serge Lazarevic était apparu dans une vidéo diffusée, le 3 juin, par la chaîne de télévision Alaan, basée à Dubaï, dans laquelle il appelait François Hollande à agir pour sa libération.

La dernière preuve de vie de l'ancien otage remontait au 17 novembre, lorsqu'il apparaissait dans une vidéo diffusée par Aqmi et déclarait sentir que sa vie était en danger "depuis l'intervention française en Irak", avant de demander de nouveau à François Hollande "de tout faire pour (sa) libération".

Selon l'association "Les amis de Ghislaine Dupont", journaliste de Radio France Internationale assassinée il y a un an au Mali, la libération de Serge Lazarevic aurait donné lieu à la remise en liberté de "plusieurs preneurs d'otages" d'Aqmi, dont "Mohamed Ali Ag Wadossene et Heiba Ag Acherif, ceux-là mêmes qui avaient participé à l'enlèvement de Serge Lazarevic et de Philippe Verdon en 2011".

"Le correspondant de RFI au Mali, Serge Daniel, a également évoqué la libération de ces militants d'Aqmi. Le journaliste explique que les négociations s'étaient particulièrement accélérées après la diffusion, le 17 novembre dernier, par le groupe terroriste, d'une vidéo montrant Serge Lazarevic vivant mais très affaibli", écrit mercredi sur son site Internet la chaîne d'information France 24.

De son côté, le président nigérien Mahamadou Issoufou a déclaré mardi dans un communiqué que cette libération est intervenue grâce à "l'engagement et au professionnalisme dont ont fait preuve les services de renseignement nigériens et maliens engagés dans cette entreprise".

Officiellement, la France ne verse pas directement de rançon aux preneurs d'otages, mais n'exclut pas, des remises d'argent par des tiers, une pratique notamment condamnée par les Etats-Unis, souligne la presse française.

Invité mardi sur BFM TV, l'ancien juge antiterroriste français Alain Marsaud a déclaré que la France avait "forcément payé une rançon", ajoutant qu'"il n'y pas un seul Français qui croit un seul instant qu'on a libéré Monsieur Lazarevic pour les beaux yeux de Monsieur Hollande".

"Quelqu'un a payé, si ce n'est pas le gouvernement, c'est quelqu'un, une entreprise, une compagnie d'assurances", a-t-il martelé sur la radio RTL.

Serge Lazarevic avait été capturé au Mali le 24 novembre 2011 "en compagnie d'un autre Français, Philippe Verdon, qui lui a été retrouvé mort, tué d'une balle dans la tête en juillet 2013, six mois après le début de l'intervention des forces françaises au Mali dans le cadre de l'opération Serval", rappelait en novembre le journal Le Monde.

Il était le dernier otage français dans le monde, bien que la France ne dispose d'aucune preuve formelle du décès de Gilberto Rodrigues Leal, enlevé lui aussi au Mali, le 20 novembre 2012.

La mort de ce ressortissant français avait été annoncée en avril 2014 par les djihadistes du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao). "Depuis, sa famille attend toujours une preuve formelle de son décès, le corps n'ayant jamais été récupéré", rappelle Le Parisien.
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