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Présumés terroristes libérés : Des organisations de défense des droits de l’homme s’insurgent
Publié le jeudi 11 decembre 2014  |  L’Essor
Cérémonie
© aBamako.com par FS
Cérémonie officielle de lancement de la semaine des Droits de l`Homme
Bamako, le 3 Décembre 2014, la cérémonie de lancement officielle de la Semaine des Droits de l`Homme à l`Université des Sciences Juridiques et Politiques de Bamako.




Après la libération de l’ex-otage français, Serge Lazarevic, l’heure est aux interrogations, notamment sur les conditions de sa libération. Qu’ont obtenu ses ravisseurs en échange ? Les associations de défense des droits de l’Homme ont leur réponse : l’otage a été échangé contre des présumés terroristes qui étaient détenus à la Grande prison de Bamako. Un échange qu’elles ont peu goûté. Elles l’ont fait savoir en expliquant que « la paix et la réconciliation ne peuvent pas passer par la promotion de l’impunité ».

Dans un communiqué conjoint, la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), l’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), WILDAF (Femmes, droits et développement en Afrique), Amnesty International Mali, et plusieurs autres organisations, s’insurgent contre la libération des présumés terroristes.

« Les autorités maliennes viennent de libérer Mohamed Aly Ag Wadoussène, Haïba Ag Acherif présumés terroristes ainsi que Oussama Ben Gouzzi et Habib Ould Mahouloud, auteurs présumés de graves violations de droits humains au Mali, en échange de l’otage français Serge Lazarevic. Tout en saluant la libération de Serge Lazarevic, nos organisations restent indignées de la libération de 4 auteurs présumés de violations de droits humains et appellent les autorités maliennes à stopper l’hémorragie. A la veille de la journée commémorative de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et en pleine semaine des droits de l’Homme, les autorités maliennes ont procédé à leur énième libération des auteurs présumés des violations de droits humains », relèvent les organisations.
Elles rappellent que Mohamed Aly Ag Wadoussène, impliqué dans deux dossiers différents dont le premier est en phase de jugement et le second en cours d’instruction, est un déserteur de la Garde nationale (contingent 2009). Arrêté par la Sécurité d’Etat le 10 décembre 2011 à Gao et mis sous mandat de dépôt en mars 2012, il est poursuivi pour terrorisme, association de malfaiteurs, prise d’otage et séquestration. Il est l’organisateur principal de l’enlèvement, le 24 novembre 2011 à Hombori, de deux Français, Serge Lazarevic et Philippe Verdon (assassiné en 2013).
Le 16 juin 2014, il s’échappe de la Maison centrale d’arrêt de Bamako avec Haïba Ag Achérif. Lors de cette évasion, Mohamed Aly Ag Wadoussène tue à bout portant le surveillant de prison, l’adjudant Kola Sofara, dont la famille reçue par l’AMDH le 24 juin réclame l’ouverture d’une enquête afin de faire la lumière sur cet assassinat. Ainsi, une instruction fut aussitôt ouverte pour « évasion » et confiée au tribunal de première instance de la Commune III.

Le 24 juillet, Mohamed Aly Ag Wadoussène est de nouveau arrêté par des forces spéciales maliennes à Hamdallaye ACI 2000. Il aurait été, depuis lors, détenu à la Sécurité d’Etat. En début de semaine, il aurait été libéré. Quelques jours plus tôt, le 4 décembre, Haïba Ag Achérif, Oussama Ben Gouzi et Habib Ould Mahouloud avaient été libérés par la Cour d’appel.
Pour les organisations de défense des droits de l’Homme, « maintenant qu’il n’y a plus d’otages, les autorités maliennes ont les mains libres pour s’engager résolument dans la lutte contre l’impunité et faire des victimes leurs priorités. Il faut arrêter de nouveau tous ces auteurs présumés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité et les juger pour ces faits », ont-elles préconisé lors d’une conférence de presse animée par Me Moctar Mariko, Amadou B. Téguété et Mme Bintou Founè Samaké, respectivement président et secrétaire général de l’AMDH et présidente de l’ONG WILDAF-Mali.

« Si nous comprenons la nécessité de trouver des moyens pour libérer les otages nous considérons que ces solutions ne doivent pas violer les droits des victimes et le principe de la séparation des pouvoirs au Mali», ont ajouté les organisations.

« Si Houka Houka a été arrêté, détenu et libéré par les forces armées françaises, cette fois-ci, Mohamed Aly Ag Wadoussène et ses trois complices ont eux été arrêtés, détenus et libérés par les autorités maliennes. Celles-ci sont tenues de donner des informations crédibles et fiables au peuple. La libération de Mohamed Aly Ag Wadoussène, Haïba Ag Achérif, Oussama Ben Gouzi et Habib Ould Mahouloud ne fera qu’encourager l’impunité dans notre pays. Nous demandons donc au gouvernement de les arrêter de nouveau immédiatement », a insisté le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko.
S. Y. WAGUE
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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