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Secteur de l’Aviculture au Mali : Une poule aux œufs d’or délaissée
Publié le samedi 13 decembre 2014  |  Le Tjikan




La Fédération des Intervenants de la Filière Avicole du Mali (FIFAM) a tenu une conférence de presse le mercredi 10 décembre dernier à son siège, sis à Faladiè. Objectif : informer les hommes de media sur les potentialités que le secteur regorge ainsi que les différentes difficultés auxquelles, il est confronté.

Le mercredi dernier, les responsables de la Fédération des Intervenants de la Filière Avicole au Mali (FIFAM) étaient face aux Hommes de media. Objectif : Communiquer sur les progrès réalisés dans le secteur avicole, les potentialités qu’il regorge, en termes de création d’emplois, de richesses, mais aussi des difficultés auxquelles les intervenants du secteur sont confrontés. A en croire la conférencière, Mme Sanogo Dirrata Traoré, présidente de la FIFAM, avec un chiffre d’affaires estimé à 103 460 877 375 Fcfa en 2014, les 2 670 producteurs avicoles affiliés à la FIFAM ont crée environ 13 400 emplois permanents et 1 000 emplois indirects. Quant aux industriels fabricants d’aliments et d’accouveurs, selon elle, ils emploient 1 100 personnes. D’où l’occasion pour la présidente de la FIFAM, d’affirmer qu’au Mali le secteur avicole est en pleine expansion et pourvoyeur d’emplois. A ses dires, en 2013, la filière avicole, a produit 7 210 tonnes de viande pour 4 240 800 poulets de chair, et 737 897 040 d’œufs de tables pour 2 732 952 pondeuses. Une production qui a été revue en hausse en 2014 avec une croissance moyenne de 20%, 8 208 tonnes de viande, 811 684 775 oeufs de consommation et 160 000 tonnes d’aliments volailles. Avec à la clé un chiffre d’affaires de plus de 100 milliards de Fcfa contre 86 milliards en 2013. Mais malgré ces progrès, selon la conférencière, les producteurs avicoles maliens contrairement à ceux des autres pays de la sous région, sont confrontés à d’énormes difficultés. Au nombre desquelles : le manque de fonds de garantie pouvant favoriser l’accès aux crédits à des taux compétitifs, à l’instar du Sénégal et de la Côte d’Ivoire, où les aviculteurs bénéficient de crédits à des taux variant entre 3% et 5%.

Quand les banques mettent tous les œufs dans le même panier
« Au Mali les Banques refusent de prêter aux aviculteurs au motif que le secteur avicole est un secteur à risque » clame-t-elle. Avant d’ajouter que cette mauvaise perception de la filière avicole par les Banquiers, doit toucher les consciences aujourd’hui. Car dit-elle, au fil des années la filière avicole au Mali s’est beaucoup modernisée, avec des intervenants bien formés, qualifiés et ambitieux. Toute chose qui selon elle, a considérablement réduit les risques par rapport à quelques années avant, et encouragé certains particuliers à investir plusieurs milliards de nos francs dans les différentes branches du secteur avicole. Pour preuve, dit-elle, le Mali compte aujourd’hui, grâce aux efforts des aviculteurs, quatre usines de fabrique d’alvéoles.

En plus des difficultés liées au manque de financements, selon la conférencière, Sanogo Dirrata Traoré, le taux de taxation sur l’importation des œufs à couver est exorbitant au Mali. Soit 28,5% hors zone Uemoa et 25% en zone Uemoa à l’importation, contre seulement 7,5% au Sénégal. Ainsi, la FIFAM invite les autorités maliennes à revoir en baisse les taxes mais aussi de contrôler les importations frauduleuses des produits avicoles (poulets congelés, découpes et œufs) qui nuisent gravement à la production nationale et à la santé des consommateurs.
Outre ces difficultés, à en croire la présidente de la FIFAM, les aviculteurs maliens sont confrontés, entre autres, au manque de structures adéquates d’abattage, d’emballage des carcasses de volaille, d’équipements spécifiques de transport, de conservation…S’y ajoutent la dépendance en approvisionnement de poussins d’un jour, la faible communication sur les acquis de la filière, entre autres.

Malgré ces difficultés, selon elle, les aviculteurs maliens font de leur mieux pour satisfaire davantage les consommateurs maliens. Pour preuve, dit-elle, le kilogramme de chair est cédé entre 1 800Fcfa et 1 500Fcfa par les aviculteurs aux commerçants détaillants, alors que le gouvernement subventionne la viande rouge afin que le kilo puisse être vendu à 2 000Fcfa par le boucher.
Quant à l’œuf, il est cédé à 50Fcfa l’unité en détail, un prix qui, dit-elle, est à la portée de l’écrasante majorité de la population malienne. Mais cependant, le Mali est encore loin de la norme conseiller par la FAO, en termes de consommation de viande, qui est 42 kg par an par personne contre 3,05 Kg au Mali.

Aux dires de la présidente de la FIFAM, si le gouvernement prend davantage de mesures pour protéger les aviculteurs, ils sont en mesure de satisfaire les besoins de la population malienne en œuf et en viande de poulet grâce à la modernisation du secteur.
Lassina Niangaly
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