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L’AN I de l’opposition : Quelle serait notre Démocratie sans Opposition ?
Publié le lundi 22 decembre 2014  |  Infosept




Coup de chapeau à l’opposition Malienne, qui depuis l’investiture d’IBK comme président de la République du Mali, n’a jamais baissé la garde pour veiller et contrôler l’action gouvernementale. Elle confirme ainsi un vieil adage devenu une vérité de la palisse de l’ancien président américain Thomas Jefferson que nous parodions en disant que si nous avions le choix entre un pouvoir sans opposition ou une opposition sans pouvoir, nous choisirions sans hésiter la seconde.

Mal comprise voire mal aimée, l’Opposition en Afrique en général et au Mali en particulier, est perçue par la majorité comme un cancer qui gangrène sa gouvernance. Elle est souvent taxée d’aigrie et de contre productive par le pouvoir. Mais pour l’Opposition elle même, elle est un contre pouvoir qui empêcherait cette majorité de tourner en rond et de dilapider les deniers publics.

Voici pour la rétrospective, quelques grandes lignes du bilan d’une année d’intenses activités de l’Opposition Malienne :

En effet, après l’investiture en deux phases et en grandes pompes du président de la République Ibrahim Boubacar Keita, respectivement le 04 Septembre au centre international de conférence de Bamako, et le 19 septembre au stade du 26 Mars. L’opposition a dénoncé la violation de la Constitution quand le président a occulté sans jamais le rectifier un pan important de son texte constitutionnel de prestation de serment. Elle a ensuite dénoncé la non déclaration publique et à temps des biens du Président de la République conforment à la Constitution.

Le premier gouvernement de l’ère IBK aura pour PM Oumar Tatam Ly, un technocrate de 46 ans, neutre sans coloration politique connue. Première grande indignation de l’opposition, la présence très étouffante de la famille et des proches du président. Les législatives qui ont suivi la composition du gouvernement renforceront davantage la présence de la famille dans les hautes sphères de l’Etat. Le fils du Président, élu en commune 2 du District de Bamako, est propulsé à la tête de la stratégique Commission de défense à L’Assemblée Nationale. Le beau père du fils est « bombardé » à la tête de la deuxième Institution de la République. L’opposition crie à la gestion patrimoniale de l’Etat. Le PARENA, l’un des ténors de l’opposition, tire la sonnette d’alarme en publiant un mémorandum inédit qui retrace le chemin parcouru par le régime seulement sept petits mois après la prise de service du locataire de Koulouba. Tiébilé Dramé et ses camarades, dans une diatribe dont ils sont les seuls à détenir les secrets, ont non seulement dénoncé les errements, mais ont aussi fait des propositions concrètes qui allaient de l’arrêt des travaux de rénovation de la résidence privée du président à ceux du palais de koulouba et surtout de la diminution de l’influence de la famille dans la gestion des affaires publiques.

A l’hémicycle, la Vigilance Républicaine et Démocratique (VRD) est née avec comme tête de proue l’URD. Composée de 21 députés, la VRD s’est positionnée comme mouvement alternatif. A son actif des interpellations et /ou des questions orales aux ministres sur des questions brulantes de l’heure comme l’école après l’organisation chaotique des examens du DEF et du BAC, la sécurité, la lutte contre la corruption et la délinquance financière. La dernière grande prouesse de l’Opposition aura été la motion de censure contre le gouvernement Mara après la débâcle de l’armée á Kidal contre les groupes armés du nord. Même si la motion a été rejetée par une majorité écrasante, elle aura permis au Peuple de savoir certaines réalités tant dans la gestion de la crise du nord que dans l’achat de l’avion présidentiel. Ainsi, le premier ministre Moussa Mara lors de la présentation de la DPG, répondant à une question d’un député de l’opposition, relative à la situation des deux avions : l’avion acquis sous ATT et celui sous IBK, a dit tout le mal du « Boeing d’ATT ». Un avion sans papier et techniquement mauvais, avant d’encenser le nouvel Aéronef acquis dans la totale transparence et appartement aux quinze millions de Maliens.

Grace à l’Opposition le Peuple a su toute la vérité sur les malversations tant dans l’achat de l’avion présidentiel que dans le contrat d’armements avec des sociétés fictives. Il a su aussi la qualité des hommes qui nous gouvernent. Trois montants pour un même avion : 17 milliards pour IBK, 20 pour Mara et 21 Milliards pour la Ministre des Finances, une calamité pour un pays qui sort des abysses d’une crise. A la clef, un contrat faramineux avec une garantie de 100 Milliards sans appel d’offre à une société au capital insignifiant et inconnue des registres du commerce au Mali.

Grace à l’Opposition le Peuple a su toute la connexion du régime avec le réseau de la mafia corse dont Michel Tomi en est le représentant.

En définitive, quelle Démocratie aurions nous sans opposition ? Pour paraphraser Alain Foka nous disons qu’une démocratie sans opposition est une monarchie entre les mains d’un Mansa potentat qui n’a de comptes à rendre à personne.

Youssouf Sissoko
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