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(Bilan 2014) Chroniques de l’aide chinoise dans la lutte contre Ebola
Publié le jeudi 25 decembre 2014  |  Xinhua
Lutte
© AFP par DR
Lutte contre le virus Ebola
Septembre 2014




"Ebola" est sans doute le mot clé de l'année 2014 pour l'Afrique. Le spectre de la maladie, qui a fauché plus de 7.000 âmes jusqu'ici, continue de hanter le continent malgré les efforts déployés de la communauté internationale, mais la riposte s'organise inlassablement.
Ayant résisté il y a plus d'une décennie à la rude épreuve du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), la Chine est parfaitement consciente de la souffrance des Africains et figure parmi les premiers pays du monde à avoir réagi.
Jusqu'à la fin novembre, la Chine a successivement offert quatre lots d'assistance humanitaire dont la valeur totale s'élève à 750 millions de yuans (environ 121 millions de dollars), a offert dix millions de dollars en espèces à plusieurs institutions internationales, et compte augmenter dans les mois qui viennent ses effectifs médicaux travaillant sur le terrain, qui vont passer de 500 à un millier de personnes.
"J'ai pu constater la volonté de la Chine d'augmenter son soutien [...], ce qui est vraiment fantastique. Une réponse rapide, efficace et précieuse du peuple chinois pour ces pays touchés en Afrique de l'Ouest", a commenté David Nabarro, coordinateur de l'ONU pour la lutte contre le virus Ebola, dans une récente interview à Xinhua.
UNE MIRACULEE
Dans une salle de l'Hôpital de l'amitié Chine-Sierra Leone, situé à une trentaine de kilomètres à l'est de Freetown, une fillette est couchée dans son lit, le regard vide.
"L'enfant pense à sa famille", explique Huang Shun, infirmière en chef de l'équipe médicale chinoise qui travaille dans cet établissement, transformé en l'espace d'une semaine en un centre de surveillance spécialisé pour les maladies hautement contagieuses.
La fillette alitée s'appelle Yayuma. Elle a été reçue dans le centre début novembre, alors que l'épidémie faisait rage depuis six mois déjà dans son pays.
Selon le bilan officiel, près de 6.000 cas d'infection ont été signalés, parmi lesquels 1.500 ont été mortels. La capitale, très peuplée, est devenue la région la plus touchée.
La mère de Yayuma est morte du virus, et le père de la petite a abandonné sa famille.
A son arrivée au centre, elle se trouvait entre la vie et la mort, souffrant de fièvre, de vomissements, de diarrhée et d'hémorragie aux gencives.
Pendant neuf jours, la petite est restée très faible, mais le 10e jour, elle s'est sentie suffisamment forte pour demander à manger.
Depuis, Yayuma a repris son destin en main. "Sa température est redevenue normale, les diarrhées et les vomissements étaient moins fréquents. Au 11e jour, elle pouvait faire sa toilette en étant aidée, au 12e jour, elle pouvait marcher elle-même, au 13e jour, elle pouvait descendre l'escalier (...)", raconte le docteur chinois Jin Bo, qui, après avoir été le témoin de tant de tragédies irrémédiables, ne parvient pas à cacher sa joie.
Selon les réglementations, Yayuma a dû encore rester au moins 72 heures à l'hôpital après un résultat négatif au virus Ebola.
"Le plus grand défi n'est pas le travail difficile, mais la communication avec les patients, qui permet d'atténuer la solitude et la peur", a expliqué une autre infirmière chinoise, Wu Dan.
Se sentant isolés après leur arrivée au centre, certains patients refusent de prendre des médicaments, d'autres sombrent dans la dépression, voire se fâchent contre le personnel médical, a-t-elle précisé.
Pour atténuer la dépression de Yayuma, les infirmières lui ont donné du chocolat, des biscuits et du jambon. A son chevet est apparu un ours en peluche qui, offert par une jeune infirmière chinoise, réchauffait le coeur à cette dernière lorsqu'elle pensait à son bébé resté en Chine.
"En plus de guérir la maladie de l'enfant, nous voulons en faire davantage pour sa vie future et son éducation", a déclaré le docteur Jin.
Au début du mois de décembre, le centre avait déjà reçu un total de 399 personnes, dont 140 ont pu repartir après qu'il avait été confirmé qu'elles n'étaient plus porteuses du virus.
Selon le chef de l'équipe chinoise Li Jin, le centre est devenu un établissement de soins pour les malades du virus Ebola qui accueille et reçoit quotidiennement le plus de patients dans le pays.
La Sierra Leone, qui compte un tiers du total des personnes infectées dans le monde, est confrontée à une pénurie de ressources et de matériel médical, ainsi qu'à un manque d'expérience en matière de gestion des épidémies, que ce soit au sein du gouvernement ou chez le personnel médical local, a observé M. Li. Au début du mois de novembre, l'épidémie avait déjà fait 102 morts sur les 128 cas signalés chez le personnel médical local, a-t-il précisé.
COURSE CONTRE LA MONTRE
Une rangée de 19 maisons aux toits bleu ciel longent le stade SKD dans un quartier paisible de Monrovia, capitale du Liberia. Dans la nuit du 5 décembre, une ambulance a brisé le silence, transportant un patient soupçonné d'avoir contracté le virus Ebola, le premier depuis la mise en service de ces installations fin novembre.
Il s'agit du nouveau centre de traitement au Liberia, qui faisait partie du 4e paquet d'aide d'urgence du gouvernement chinois pour aider les pays africains à faire face au fléau.
Depuis la décision de Beijing de construire le centre pour en faire profiter la population locale, il n'aura fallu qu'un mois pour que les techniciens et travailleurs chinois le rendent opérationnel.
"Pour la mission au Liberia, je suis d'abord un soldat avant d'être un expert en contrôle des épidémies", a déclaré Liu Ding, directeur du contrôle des infections issu de l'Hôpital Daping de la 3e Université médicale militaire, qui figurait parmi les cinq membres du tout premier contingent chinois au Liberia, dont la mission était d'ouvrir le centre.
Etant donné la nature très contagieuse du virus, le moindre défaut à chaque étape des travaux pourrait être fatal. L'intensité du travail, la pression psychologique, mais aussi le décalage horaire ont empiété sur le sommeil de Liu Ding, qui ne dormait que trois à quatre heures par jour en s'aidant de somnifères.
Le 25 novembre, le centre a officiellement été livré au Liberia. Une équipe de plus de 160 personnes de l'Armée populaire de libération (APL) a été constituée pour aider à la gestion du centre.
Ce dernier, qui s'étend sur une superficie de 5.800 mètres carrés avec une capacité de 100 lits, répond aux normes de contrôle des maladies infectieuses les plus strictes.
D'après You Jianping, infirmière en chef de l'équipe médicale, le centre a été construit en conformité avec les normes des hôpitaux spécialisés dans le traitement des maladies infectieuses. Répondant aux critères de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le centre dispose d'un système de surveillance électronique, de visiophones et d'un système électronique de gestion des dossiers médicaux.
Grâce aux visiophones, le personnel soignant peut communiquer en "face à face" avec les patients derrière une vitre, ce qui évite de porter les habits de protection.
Le centre abrite les chambres des patients, un service des consultations, un centre de formation, des entrepôts et une aire de repos pour le personnel médical. Une zone tampon dans l'enceinte de l'établissement a été spécialement mise en place pour minimiser les risques de contamination.
Avant d'entrer dans les chambres des patients, les médecins doivent passer par deux vestiaires, où ils doivent porter une dizaine d'équipements de protection, notamment des masques, des lunettes, des gants, des bottes et une blouse de protection imperméable.
Toujours pour diminuer les risques de contamination, il faut traverser à sens unique le couloir longeant les chambres des patients. Le carrelage rouge indique qu'il s'agit de la zone à haut risque. Les portes des chambres sont verrouillées de l'extérieur pour empêcher les patients d'aller dans le couloir.
Lors de la cérémonie d'ouverture du centre, la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf n'a pas tari d'éloges.
Le centre est un hôpital "de première classe" spécialisé dans le traitement des épidémies, s'est enthousiasmée la présidente, avant de souligner que le projet est un exemple à suivre pour la coopération bilatérale et qu'il témoigne de l'amitié entre le Liberia et la Chine.
"Nous avons sollicité nos partenaires et la Chine a été l'un des premiers pays à répondre à notre appel (...) La Chine a envoyé un avion qui a apporté une partie du premier lot d'assistance composé d'équipement, de matériel et de médicaments", a rappelé Mme Sirleaf.
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