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Chef de la sécurité à Kidal depuis les événements de mai dernier : Le lieutenant-colonel Hassan Fagaga presse Mohamed Ag Intallah de s’allier aux séparatistes
Publié le lundi 29 decembre 2014  |  L’Indépendant
Cérémonie
© aBamako.com par Dia
Cérémonie de remise des prisonniers MNLA par les autorités maliennes
Bamako le 02 Octobre 2013 à l`hôtel Kempinski. Le Gouvernement malien a procédé à la remise des prisonniers rebelles à la Minusma, cet après midi, dans le cadre des accords de Ouagadougou. La cérémonie a été présidée par le chef de la MINUSMA Bert Koenders.




L’ex-chef rebelle, le lieutenant-colonel de la garde nationale Hassan Fagaga resté très longtemps discret, sort enfin de son silence. Dans un entretien qu’il a donné à la presse française (TV5), l’homme ne fait pas mystère de son profond attachement à la fantomatique République de l’ » Azawad » et va jusqu’à demander au successeur de l’Amenokal Mohamed Ag Intallah réputé conciliant et proche de Bamako de clarifier rapidement sa position.

n message qui a valeur d’avertissement pour l’élu Rpm de Kidal. Lequel loin de faire l’unanimité chez les Iforas (influencés par les séparatistes) a senti la menace venir et avait demandé aux forces internationales présentes à Kidal d’assurer la protection des siens. De sources concordantes certains séparatistes avaient même investi sa famille au cours du weekend lui intimant d’opter pour l’autonomie de la région de Kidal.

C’est une situation extrêmement difficile à laquelle Mohamed Ag Intallah devra faire face. Il a peu d’alliés à Kidal compte tenu même de la situation sécuritaire de la zone. Très peu de personnes bien que favorables à l’Etat unitaire n’osent le clamer par crainte des représailles. Ceux qui revendiquent leur appartenance à l’unité nationale sont souvent châtiés ou contraints de s’exiler.
C’est dire donc que Mohamed Ag Intallah aura difficilement des personnes qui osent s’afficher derrière lui.

De sources concordantes, Iyad Ag Ghaly qui se considère après la mort de l’Amenokal comme l’un de ses successeurs naturels et le frère cadet de Mohamed Ag Intallah, Algabach Ag Intallah (très belliqueux et qui incarne aujourd’hui l’aile dure des mouvements de coordination de l’Azawad et proche des narcojihadistes) continuent d’entretenir la polémique autour de cette succession.
L’un des ex-chefs rebelles le lieutenant-colonel Hassane Fagaga, proche lui aussi des extrémistes, a déclaré au cours du weekend que les combattants acquis à l’Azawad vont demander au nouvel Amenokal de se prononcer sur la revendication des mouvements de la coordination de l’Azawad et qu’il clarifie son camp. Il s’agit d’amener Mohamed Ag Intallah à faire son choix entre l’Etat unitaire et le fédéralisme.

Par ailleurs, si le nouvel Amenokal se prononce pour l’unité nationale, il risque de perdre sa couronne et s’expose aux séparatistes. A moins qu’il ne fasse comme son défunt père en essayant de jouer sur les tableaux : tenir le discours de l’unité nationale à l’administration centrale et ménager en même temps les sécessionnistes.

Hassane Fagaga, qui a osé inviter publiquement Mohamed Ag Intallah à vite clarifier sa position, est un ancien de la rébellion de 2003 qu’il a lui-même dirigé contre l’armée malienne à Kidal avant de s’enfuir pour se refugier dans les grottes du Téghargar. Entre 2005 et 2006, il réapparait aux côtés d’un certain Ibrahim Ag Bahanga (qui sera mort calciné dans une explosion au nord probablement par l’une des mines que ses assaillants avaient placées au plus fort de la rébellion de cette époque).

A la faveur de la rébellion de 2012 Hassane Fagaga retourne dans le maquis et fait partie des chefs militaires qui vont encadrer les éléments du MNLA. Il s’oppose courant 2013 aux responsables de ce mouvement qui avaient décidé de rétrocéder les bâtiments administratifs aux autorités maliennes.

Mécontent, il préfère quitter Kidal à la tête d’un convoi armé pour s’installer à Tinzawatten vers la frontière mauritanienne. Ce n’est qu’au mois de mai dernier lors des événements sanglants de Kidal auxquels il prend part aux côtés des narcoterroristes qu’il s’installe définitivement dans la ville. Il a en charge la sécurité de la ville et fait pression sur Mohamed Ag Intallah pour qu’il rejoigne les séparatistes, disons choisir l’option d’un bras de fer contre l’Etat malien et la communauté internationale.

Abdoulaye DIARRA
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