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L’ex-junte toujours présente dans les rouages de l’état : Un groupe d’officiers proches de Sanogo bloquent une décision de justice
Publié le mardi 30 decembre 2014  |  Sentinelle
Capitaine
© Autre presse par DR
Capitaine Amadou Sanogo




Les éléments du corps des «bérets-rouges» radiés illégalement de l’effectif de l’armée au mois de mai 2013 par le Général Yamoussa Camara attendent toujours d’être remis dans leurs droits malgré la décision de justice en leur faveur.

La pression exercée par des officiers de l’ex-junte fait souffrir le dossier au Secrétariat général du ministère de la Défense et des anciens combattants.

En usant des arrêtés N° 2074/ MDAC du 20 mai 2013 et 2241 du 30 mai 2013 signés du ministre de la Défense et des anciens combattants de l’époque, le Général Yamoussa Camara, des cadres et sous-officiers des forces armées se voyaient radiés de l’Armée «par mesures disciplinaires». Il s’agit des sergents-chefs Bouh Traoré et Tomaga Dembélé (arrêté N° 2074/ MDAC du 20 mai 2013) des Majors Philipe Dembélé et Nouhoum MINTA (arrêté n° 2241 du 30 mai), du colonel Abdoulaye Diallo, dulieutenant-colonel Seydou Moussa Diallo (Décret n°583/PRM du 12 Juillet 2013 signé par le Pr Dioncounda Traoré, le PM Diango Sissoko et le Général Yamoussa Camara.

Ces éléments avaient été dénoncés comme étant de farouches opposants au groupe de Sanogo parce qu’ils auraient organisé un rassemblement au camp para de Djicoroni pour permettre aux familles de constater l’absence des 21 éléments dont les restes des corps seront retrouvés plus tard dans la fosse commune de Diango.

En effet, le ministre de la défense d’alors, le Général Yamoussa Camara et le chef d’Etat-major, le Général Dahirou Dembélé, avaient glissé dans une liste d’éléments à envoyer au nord du Mali, les noms des «bérets-rouges» déjà exécutés. Le procédé devrait leur permettre ensuite de les déclarer comme disparus au combat. Une façon cynique de couvrir l’assassinat de ces éléments.
Mais peut-on amener des troupes au combat sans au préalable organiser un rassemblement pour dénombrer physiquement le nombre d’éléments présents dans la troupe ? Et bien non ! C’est pourquoi le colonel Diallo avait exigé de procéder à ce rassemblement. Ce qu’on lui avait refusé en lui demandant de monter avec ceux qu’il a sous la main et que les autres allaient suivre. Trop facile !

Suite au rassemblement organisé au camp para et qui a permis aux familles des disparus de se rendre compte de l’évidence, des délateurs tapis dans les rangs des «Bérets-Rouges » aveint balancé ces six éléments comme étant les instigateurs de cette résistance. Raison pour laquelle, à travers multiples gesticulations et détours, l’on a cherché à les radier de l’Armée.
Mais, dans les colonnes de ce journal, nous avions en son temps attiré l’attention sur la manière cavalière dont ils ont été radiés et nous rappelions que, pour radier un militaire, il faut qu’il commette une de ces fautes : atteinte à l’honneur de l’armée, indiscipline caractérisée, atteinte à la sûreté de l’Etat…

Mais, disions-nous, quelque soit le délit commis, le fautif doit d’abord passer devant le Conseil de Discipline assisté d’un avocat militaire ou d’un compagnon d’arme à qui il fait confiance. En clair, les règles n’ont pas été respectées en la matière. Raison pour laquelle, les victimes avaient décidé d’attaquer la décision devant le Tribunal Administratif. Autre anomalie : les deux décrets ne mentionnent pas la nature de cette faute supposée grave. Elle devrait forcément la mentionner pour motiver la décision de radiation. Il y a manifestement vice de forme.

La procédure qui les a conduits jusqu’à la Cour suprême leur a donné raison sur toute la ligne. Mais leur calvaire ne fait que commencer puisque des officiers de l’ex-junte tapis dans l’ombre sont en train de faire pression pour s’opposer à leur réintégration. Et ils sont aujourd’hui à 2 mois sans salaire et, malgré la décision de justice en leur faveur, l’on continue de les punir comme si le régime en place devait assurer la continuité des actes posés par la coalition Amadou Haya Sanogo-Dioncounda Traoré, jusque dans le pire des maux.

Il nous revient en effet que le Directeur des ressources humaines du ministère de la défense a fini de traiter le dossier pour les remettre dans leurs droits, mais le blocage se situe au niveau du secrétariat général dudit ministère. Si on doit d’ores et déjà parler de mesures d’intégration dans l’Armée de combattants rebelles qui ont levé les armes contre la nation pour laisser en rade de dignes fils du pays jouissant de tous les droits, il y a visiblement deux poids et deux mesures. Ce qui ne contribue pas à entretenir une atmosphère favorable à la réconciliation nationale. Mais dans tout ça, IBK est-il bien au courant de ce calvaire que l’on fait subir à ces « bérets rouges » uniquement dans le cadre de règlement de comptes qui ne le concernent nullement ? La balle est dans son camp.
B. Diarrassouba
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