La zone présente de multiples attraits touristiques comme le barrage hydroélectrique et sa retenue d’eau, la réserve du Bafing, le sanctuaire des chimpanzés, les campements bozo et les îles aux poissons.
Les récentes crises qu’a connues le Mali ont rappelé au secteur du tourisme la justesse de l’adage qui recommande d’ « éviter de mettre tous ses œufs dans le même panier ». En effet, l’essentiel du tourisme était axé sur la partie septentrionale du pays. Aujourd’hui, à cause de l’insécurité résiduelle qui sévit dans le Nord, le tourisme y a disparu, affectant du coup la zone jadis très visitée de Mopti (Djenné et Pays dogon).
Pour pallier cet état de fait, le ministère de l’Artisanat et du Tourisme a entrepris de faire découvrir d’autres sites, notamment dans les régions de l’ouest et du sud, dans le cadre d’un vaste programme de valorisation et de diversification de l’offre touristique.
Après le Mandé, une équipe du ministère et de l’Office malien du tourisme et de l’hôtellerie (OMATHO) s’est ainsi intéressée à la zone de Manantali. Il faut sans doute rappeler que Manantali relève de l’arrondissement de Bamafélé (cercle de Bafoulabé) dans la Région de Kayes. La localité est située à 90 km au sud-est de Bafoulabé, à 230 km de Kayes et à environ 326 km de Bamako. Blottie entre les montagnes, le fleuve et la forêt, cette bourgade offre un contraste architectural où les toits pointus des cases rondes (habitat typique de la zone) se mêlent aux villas modernes de la cité SOGEM (Société d’exploitation du barrage de Manantali).
Le climat est de type sahélien avec une alternance de saisons : froide de novembre à février, chaude de la mi-février à la mi-juin et une saison des pluies (de juin à octobre).
Le circuit Bamako-Kita-Tambaga-Manantali ménage un spectacle saisissant à l’arrivée à Manantali. De la chaîne montagneuse qui encadre Manantali, s’offre une vue aérienne de la ville qui s’étale le long du fleuve dont le cours semble brusquement cisaillé par l’imposant massif en béton qu’est le barrage. La zone de Manantali possède nombre d’attraits touristiques : le barrage hydroélectrique, la réserve du Bafing, le lac de retenue d’eau, les campements bozo et les îles aux poissons.
Construit sur le Bafing, un affluent du fle
uve Sénégal, le barrage est le fruit de l’intégration sous-régionale entre le Mali, la Mauritanie et le Sénégal, par l’entremise de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). A l’occasion de la pose de sa première pierre de l’ouvrage en 1992, les chefs d’Etat avaient annoncé que « les générations futures utiliseront l’eau et l’énergie de ce barrage pour continuer de forger le destin commun de paix et de prospérité que l’Afrique appelle de toute son âme ».
Cette citation fait, à elle seule, du barrage une curiosité. Principale attraction, à partir de la ville, ce géant de 65 mètres de hauteur retient les eaux du lac artificiel, pour produire de l’électricité, irriguer des terres et assurer la navigabilité sur le fleuve. L’ouvrage émerveille davantage à travers les explications détaillées des guides-maison de la SOGEM qui maitrisent les méandres de la superstructure.
Le réseau hydrographique comprend également des rivières, des marigots et des mares. La zone est favorable aux excursions en pirogues. Les plages de sable fin accueillent le visiteur tout comme la corniche sauvage, les rapides de Kolé à 25 km, et les chutes de Billy. Les deux rivières Bafing et Bakoye se rejoignent pour former le fleuve Sénégal.
Une balade sur les eaux poissonneuses du lac conduit aux pittoresques campements bozo sur des îles qui jalonnent le parcours. L’un des plus renommés de ces campements est le « Salen Goun » ou « l’île au capitaine » car ses eaux sont peuplées de capitaines, ce poisson d’eau douce à la chair savoureuse. Sur cette île, les Bozos maîtres des eaux, pratiquent le fumage du poisson et la confection artisanale des filets de pêche.
Le fleuve, en amont du barrage, serpente au loin à travers la forêt. Il accueille de temps à autre des hippopotames. Il n’est pas rare d’observer également des familles de babouins ou de singes venues s’abreuver sur les rives.
UNE FAUNE DIVERSE. La forêt confère à la zone de Manantali son nom de « Destination nature », tellement cette forêt plantée d’essences diverses est immense et peuplée d’espèces multiples d’animaux. La zone de Koundian, située à environ 45 km de Manantali, regorge de sites touristiques tels les villages pittoresques de Koundian et Foré, la colline sacrée, le Tata de El Hadj Oumar Tall, le baobab sacré de Koundian, le sanctuaire des chimpanzés et la mare sacrée de Nanifra.
A Foré, le village côtoie le domaine des chimpanzés colonisé par d’épaisses forêts de bambous bordées de hautes herbes. Les chimpanzés vivent dans cette forêt, sur un territoire appelé le « Sanctuaire des chimpanzés ».
Aller à leur rencontre est une vraie randonnée pendant laquelle le bivouac est autorisé à certains endroits surplombés de rôniers. Ceux-ci pointent plus haut que toutes les autres espèces végétales en déployant leurs épais feuillages comme des grands parapluies qui ne laissent filtrer que quelques rayons solaires. La piste se faufile entre deux murs végétaux aux saveurs exotiques dignes de la zone pré-guinéenne.
Les chaînes montagneuses qui encadrent ce beau tableau servent de refuge aux populations de babouins et de singes que l’on croise régulièrement.
La réserve du Bafing est une réserve de biosphère, à cheval sur les cercles de Bafoulabé, Keniéba et Kita. Le parc national du Bafing regorge des sites éco-touristiques entre monts, vallées et escarpements. Il possède une flore variée (baobab, bambou, kapokier, tamarinier, palmier rônier…) et une faune diverse (le sanctuaire des chimpanzés, lions, léopards, babouins, buffles, girafes, reptiles…). Ce parc abrite de nombreux sites culturels et archéologiques, une zone d’intérêt cynégétique et des aires protégées.
La zone touristique de Manantali comporte aussi de multiples villages manding qui agrémentent le parcours avec des cases construites en bambous dont les toits ressemblent étrangement au grand chapeau vietnamien.
A Manantali, le visiteur a le choix entre l’eau, le barrage ou la forêt qui se déclinent en circuits touristiques captivants. Il est conseillé de se faire accompagner par des guides (nationaux ou locaux) et des agents forestiers pour tout déplacement dans la forêt et pour les visites touristiques.
(Source : ministère Artisanat et Tourisme)
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