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La crise politico-sécuritaire du Nord a favorisé la depravations des moeurs à Mopti
Publié le mercredi 7 janvier 2015  |  aBamako.com
Les
© aBamako.com par FS
Les femmes de Mopti
Les femmes déplacées de Mopti affectées par la crise du Mali




La région de Mopti a subi de plein fouet les conséquences de la crise qui a secouer le Mali ce dernier temps. La crise malienne a favorisé le déplacement de plus 40 mille habitants du Nord vers Mopti. Parmi ces populations déplacées, plus de ma moitié est constituée de femmes.

Parmi ces femmes déplacées du Nord, les jeunes filles constituaient la masse critique. Les Jeunes filles qui étaient de ce rang, qui n’avaient pas de soutien devaient trouver des activités pour subvenir à leurs besoins. Ces filles pour la plupart se sont livrées aux pratiques de prostitution afin de subvenir à leurs besoins.

Selon une enquête de l’UNICEF, de nombreuses filles entre 15 et 20 ans font la prostitution pour suivire. Parmi ces prostitués recensées, presque toutes étaient des déplacés du Nord qui ont très souvent perdu leurs parents dans les affrontements.

Les filles qui ont fuit leurs villes (Gao, Tombouctou et Kidal) à la suite de la guerre dans cette zone contre les islamistes, ces jeunes filles se sont retrouvées dans les rues de Mopti et de Sévaré comme travailleuses du sexe.

L’ONG Danaya So (Maison de la confiance en bambara, une langue locale), qui vient en aide à ses jeunes filles vulnérables a recensé, 3800 travailleuses du sexe à Mopti et Sévaré, deux villes du centre du Mali en 5è région.

Depuis le début de la crise en Janvier 2012, le nombre de femmes vivant dans des maisons closes à Sévaré et Mopti a considérablement augmenté sinon doublé. Ces filles sont visibles dans les rues, devant les bars et dans presque tous les hôtels.

Selon une prostitué venue de Gao qui a voulu garder l’anonymat, les militaires de la zone sont leurs clients potentiels. “Ce travail n’est pas un souhait pour moi, mais je n’ai pas le choix, car il y a personne qui pourrait m’aider à subvenir à mes besoins.” A –t-elle ajouté.

Selon des informations provenant de certaines population de Mopti et Sévaré, le phénomène de la prostitution a été aggravé par l’arrivé des forces de la MINUSMA, environ 6000 hommes dans ces localités (Mopti et Sévaré).

Depuis l’arrivé de ces forces étrangères, la ville de sévaré et Mopti ressemblent à New York la nuit des Samedi, où les jeunes filles viennent devant les boites de nuit ou des cabarets presque nues à la recherche d’une ambiance hors du commun.

Elle sont toutes habillées en mode prostituée, presque nue avec souvent des cigarettes et des verres de Whisky en mains. Cette situation n’a même pas connu les effets de l’Etat d’urgent sous la transition a affirmé une fille devant un maquis à Sévaré “Fiesta Club”.

Selon un jeune que nous avons rencontre sur les lieux, « l’idée d’Etat d’urgence a été seulement respectée pendant la première phase de couvre feu. Je pense que nous n’avons rien à craindre aujourd’hui pour décréter un État d’urgence, il doit se limiter à Bamako où les gens n’ont pas fini avec les querelles politiciennes.

Nous pensons qu’il est temps qu’on rattrape des moments passés, car il faut le dire ça faisait un moment qu’on n’avait pas retrouvé de la joie.» « Il y’a à, peu près deux semaines que nous avons repris les activités. Au début, on respectait l’Etat d’urgence, c’est pourquoi nous avions fermé pendant un moment.

A l’intérieur de cette même boite de nuit qui n’a rien à envier de celle des grandes villes, l’ambiance est de taille. Jeunes et vieux dansaient au pas de la musique zaïroise, sénégalaise ou encore ivoirienne.

A sévaré, une fois la nuit tombée, chacun se cherche un endroit pour destresser et se remettre après une journée de dur labeur. En tout cas, pas question que ça soit le week-end. Et l’on n’a pas besoin d’être maquisard pour connaitre les coins chauds de la ville.

C’est une ville où l’économie nocturne bouge à merveille. En plus, les maquis sont sous l’emprise de vagues de jeunes filles (venant du Burkina voisin) qui s’y logent. Ces "filles de joie" accèdent facilement à cet endroit du Mali car elle empruntent "la route du poisson", c’est à dire celle qui passe de la frontière Burkinabè à Koro, Bankass et Badiagara.

La ville de Sévaré leur donne ainsi des "opportunités d’affaires" et leur fait gagner de l’argent dans la prostitution. Très loin de leur pays d’origine, elles n’ont aucune honte à exercer (même à visage découvert) ce métier. Elles ont pour clients, des touristes, des hommes d’affaires et même des fonctionnaires en mission dans la zone.

Au cours de notre promenade, nous avons visité un autre maquis. Ici l’accueil est chaleureux sur fond de lumière douce. Dans ce bar, les filles au charme éclatante reçoivent les visiteurs avec des sourires attirantes qui ne laissent personnes indifférente. Elles proposent leurs services aux clients sans gêne.

De l’autre coté de la ville, au village CAN qui est un nouveau quartier, c’est des sons du balafon qui empêchent les populations paisibles de dormir. De 19 heures souvent à une heure tardive, les habitants proches de ce quartier sont agacés par le brouhaha de cette folle ambiance.

À Mopti, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a recensé 41 filles de 15 à 18 ans qui se prostituent pour survivre. Sur ces 41 recensées, presque toutes ont perdu leurs parents ou leur mari, disparus ou tués dans des affrontements selon les informations de l’UNICEF.

Les filles qui s’adonnent à ces pratiques s’exposent à toute sorte de maladies. En Fin 2012, le personnel du centre médical de Sévaré observait une hausse du VIH\SIDA chez les donneurs de sang, a rappelé Sylvia Mollet, qui travaille avec le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme à Bamako.

Des ONG travaillent à la sensibilisation de ces filles pour qu’elles reviennent à la vie normale en abandonnant cette pratique très dangereuse pour leurs vies et pour la communauté également.

C’est ainsi que Mme Coulibaly de l’UNICEF, se rendait trois fois par semaine dans les maisons closes ou les établissements dans lesquels travaillent les jeunes filles. Elle tente de les sensibiliser aux risques du travail sexuel pour la santé et de leur trouver d’autres sources de revenus. La plupart des travailleuses du sexe sont de jeunes célibataires séparées de leur famille.

Selon Mme Coulibaly, les premiers groupes de femmes sont arrivées à Mopti après que les premiers viols aient été commis sur des femmes par des occupants rebelles. Ces femmes ont fuit les agressions de ces bandits qui cachés leurs mauvais comportement derrière la religion.

Dans cette sensibilisation, l’Association des Juristes Maliennes (AJM), Wildaf, l’APDF, Danaya So et d’autres organisations ont joué un role très important. Ces ONG ou associations en plus de la sensibilisation apportaient des soutiens financiers et matériels aux jeunes qui étaient presque perdues. L’AJM apporte aussi de l’assistance psychologique à ces filles qui ne plus que faire de leur vie.

Toujours dans le cadre de la sensibilisation, "Danaya So" organise des réunions chez les travailleuses du sexe pour leur parler des dangers des maladies sexuellement transmissibles et des manières de se protéger.

La loi d’indemnisation dont le décret d’application traine encore pourra aussi soulager ces filles qui n’ont plus d’activités lucratives si ce n’est pas la prostitution.

L’UNICEF et l’ONG Catholique Relief Services ont promis de verser de l’argent aux femmes provenant du Nord qui se livrent à la prostitution pour couvrir leurs besoins essentiels.

Les autorités maliennes doivent prendre des disposition afin que ces pratiques mauvaises ne s’étendent sur d’autres localités du Mali.

Fsanogo/abamako.com






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