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Après une année scandaleuse et mitigée : IBK sollicite un nouveau bail de confiance avec les Maliens
Publié le jeudi 8 janvier 2015  |  maliweb
Rentrée
© aBamako.com par Momo
Rentrée solennelle des institutions du ministère de l`Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique 2014-2015
Bamako, le 04 Novembre 2014. Le President de la République, S.E.M Ibrahim Boubacar KEITA a présidé la cérémonie officielle de la rentrée solennelle des institutions du ministère de l`Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique 2014-2015. Photo: IBK.




Affectée par les maigres résultats d’une année plus bigarrée qu’en demi teinte, le chef de l’Etat n’a eu que la franchise de l’admettre à la dérobée dans son discours de nouvelle année. La prolongation de l’état de grâce est confortée par des viatiques de taille, notamment le dégel tous azimuts de ses relations avec les bailleurs de fonds ainsi qu’avec l’ancien chef de l’Etat Alpha Oumar Konaré. Mais, le regain de confiance est beaucoup moins tributaire d’une baisse de la pression qu’un enrayement des motifs qui la sous-tendent.
La nouvelle année 2015 commence avec un nouveau souffle sans arriver pour autant à passer l’éponge sur l’amertume d’une année précédente ponctuée de rendez-vous et promesses manqués. Le chef de l’Etat lui-même n’a eu que le regret et la franchise de le reconnaître dans son traditionnel vœu de nouvel an, en insistant au passage sur les principales parts d’ombre de son pouvoir pendant les douze derniers mois écoulés : une équation septentrionale exacerbée par les incidents malencontreux de Kidal, une gouvernance pris en défaut par les équivoques sur les marchés de l’aéronef et d’équipement de l’armée, la menace d’une crise de santé publique circonscrite de justesse après la pénétration Ebola par négligence coupable, etc. La liste n’est pas exhaustive. Le chef de l’Etat a peut-être oublié ou délibérément choisi de passer sous silence les gênantes révélations sur l’étendue de ses connexions avec Tomi Michel, le magnat poursuivi par la justice française, les ébullitions du front social conclues par une grève inédite ou encore la libération extra-judiciaire de jihadistes et repris de justice sous la pression d’un autre pays souverain.

Toutefois, la gouvernance et la problématique du Nord constituent-elles, selon toute évidence, des talons d’Achille à nulle autre pareille de l’année écoulée. Et pour cause, ce sont deux questions que le chef de l’Etat, investi d’une confiance populaire aux proportions dantesques, a personnellement iconisées.

Devenus des emblèmes de l’action gouvernementale auprès de l’opinion, les deux sujets ont, naturellement, polarisé l’attention et suscité une dynamique euphorique autour des vocables «lutte contre la corruption et l’impunité», «tout sauf l’autonomie et l’intégrité territoriale», etc.

Mais, les démarches spectaculaires comme la poursuite de l’ancien chef de l’Etat, ATT, les arrestations massives d’anciens putschistes et la suspension de maires de Bamako suite aux inondations, n’ont pu longtemps survivre aux désillusions de la malencontreuse aventure meurtrière de Kidal, ainsi qu’aux réserves des partenaires techniques et financiers quant aux implications macroéconomiques de l’aéronef présidentiel et des commandes de l’armée. Un énorme gâchis pour une année entamée sur des atouts enviables que sont les acquis de l’Accord préliminaire de Ouaga avec les groupes armés, les exceptionnelles facilités financières accordées par les partenaires pour accompagner le processus malien.

Et, ce n’est pas une certaine moisson chinoise, fut-elle aussi gigantesque que la Grande muraille, qui va empêcher la lilliputienne opposition d’en faire ses choux gras, obligeant les pouvoirs à reconsidérer le rapport des forces avec moins de condescendance.

Idem pour la gestion des revendications catégorielles de l’Untm, la centrale syndicale dont les acquis unilatéralement remis en cause par les autorités n’ont été finalement reconquis qu’au prix d’une grève inédite de 48 h.

Tant d’impairs et de passifs annuels ne pouvaient qu’imposer plus de modestie. Et, le chef de l’Etat en a administré la preuve par une impressionnante marque de franchise dans son bilan annuel sans complaisance, qui comporte plus de promesses réactualisées que de caps nouveaux. Le combat pour l’instauration d’une meilleure gouvernance est ainsi réchauffé, tout comme sa détermination antérieure à préserver l’unité et l’intégrité territoriale du Mali.

Demeure intact également son engagement à combler les nombreuses attentes relatives à l’habitat, la santé, l’école, la justice sociale, la justice tout court, etc.

Autant d’autres demandes pour la satisfaction desquelles le chef de l’Etat a tacitement exprimé le besoin de reconquérir une confiance populaire sérieusement entamée par son mauvais départ.

Pour ce faire, la nouvelle année commence pour IBK avec des nouveaux atouts naguère encore inespérés : le dégel des relations avec les partenaires techniques et financiers et de ses liens avec l’ancien président Alpha Oumar Konaré qu’il a lui-même toujours présentés comme un cas de conscience.

Pourvu de ne pas gaspiller à nouveau les acquis en considérant l’absence de pressions plus que les facteurs qui les alimentent.

A. K.
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