Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Echanges MINUSMA-Majorité présidentielle sur le projet d’Accord pour la paix et la réconciliation: Les partis font entendre leurs réserves
Publié le jeudi 8 janvier 2015  |  L’Essor
Rencontre
© aBamako.com par mouhamar
Rencontre de la composante des Droits de l’Homme de la MISAHEL et les Organisations de la société civile malienne
Bamako, le 30 juillet 2014. Misahel. La composante des Droits de l’Homme de la MISAHEL a rencontré ce mercredi, les Organisations de la société civile malienne en vue de de faciliter la participation des OSC maliennes à la session Commission africaine des droits de l’Homme.




La Mouvance présidentielle estime qu’il faudra revoir plusieurs parties dans le document avant que celui-ci soit acceptable
De nettes réticences et des remarques de fond, c’est ce qu’a entendu la MINUSMA lors de l’échange qu’elle a eu hier avec les partis de la majorité présidentielle sur le projet d’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali proposé au gouvernement et aux groupes armés du Nord par la Médiation le 26 novembre dernier à Alger. Cette rencontre était la première d’une série qui va ensuite concerner les formations de l’opposition, les hommes d’affaires, les femmes et les jeunes.
Dans sa déclaration introductive, le représentant spécial par intérim du Secrétaire général des Nations unies au Mali a expliqué que la rencontre a été initiée afin de recueillir les observations et, si nécessaire, les suggestions des partis politiques, des femmes et des jeunes dans le but d’améliorer le contenu du texte remis aux différents protagonistes lors de la rencontre de novembre dernier à Alger. Selon Arnauld Akodjenou, l’objectif recherché est de faire avancer le processus de dialogue entamé par les Parties (gouvernement et groupes armés) dans la capitale algérienne. «Ce document n’est pas un produit sorti du cerveau des membres de la Médiation. Il constitue la synthèse des propositions faites par le gouvernement malien et les autres parties à la négociation. Ce document est un projet qui permettra à la Médiation d’aller au fond des choses pour que l’accord final puisse être soumis aux autorités maliennes et aux autres Parties», a-t-il déclaré. En outre, le patron de la MINUSMA a tenu à préciser que l’accord qui sera signé entrainera un changement institutionnel dans notre pays. «Le document que la Médiation a proposé aux parties est une refondation de l’Etat malien et cela ne doit choquer personne. Ce n’est qu’un projet d’accord et les discussions vont continuer afin d’améliorer son contenu», a clarifié Arnauld Akodjenou.
L’intervention du patron de la MINUSMA a été suivie par les réactions des représentants des partis de la mouvance présidentielle. Le président intérimaire du RPM et président de la Convention des partis de la majorité présidentielle a estimé qu’il faut revoir plusieurs points dans le projet d’accord. «Nous sommes entrain d’éplucher le document en profondeur. Il y a beaucoup de dispositions qui pourraient être dénoncées éventuellement par les partis politiques. Il s’agit des dispositions discriminatoires d’ordre institutionnel, administratif et politique que nous allons porter à la connaissance de la MINUSMA», a déclaré Boulkassoum Haïdara, ajoutant que les concessions sont possibles si les lignes rouges tracées par le gouvernement sont respectées.
PAS D’ACCORD AVEC L’INTRODUCTION. Après avoir salué les efforts de la MINUSMA pour son implication dans la médiation, le président par intérim de l’ADEMA a indiqué que son parti est en train de travailler sur le projet d’accord dans le but de formuler éventuellement des observations. «D’ores et déjà, nous estimons que dans le document, les principes de base qui constituent les lignes rouges pour les autorités ont été observées. Cependant à l’intérieur du texte se trouve un certain nombre de dispositions dont nous pensons qu’ils doivent être revus pour faire en sorte que l’unité nationale, l’intégrité territoriale, la laïcité et la démocratie soient effectivement reconnues et prises en compte à l’intérieur du document », a dit Tiémoko Sangaré. Pour lui, il ne s’agit pas de signer un accord, mais il faut faire en sorte que son contenu soit applicable. «S’il se trouve qu’il y a des dispositions dans l’Accord qui ne peuvent pas être mises en œuvre, alors il y aura un moment où le blocage va venir», a-t-il déclaré.
Comme le président Boulkassoum Haïdara, le leader par intérim de l’ADEMA a jugé que des dispositions énoncées au niveau institutionnel, ainsi qu’à celui de la défense et de la sécurité doivent être revues. Un autre ténor du parti de l’Abeille en la personne d’Assarid Imbarcaouane n’a pas cherché à dissimuler un fort sentiment de rejet par rapport au projet d’accord établi par la Médiation. « Je n’ai pas absolument une lecture favorable de ce projet d’accord, a-t-il fait observer. Je ne partage même pas l’introduction qui a été faite et qui affirme que le document a été confectionné sur la base des propositions du gouvernement et des autres parties. Je ne suis pas sûr que ce se soit passé ainsi. Pour moi, ce document cautionne une forme d’autonomie, de séparation, une forme de stigmatisation qui n’est pas bonne pour notre pays. De toute façon, nous avons notre point de vue sur ce document et nous l’exprimerons, car nous sommes venus pour cela. Je pense qu’on doit travailler très honnêtement. Quand le gouvernement malien fait des observations, on doit les prendre en compte. Or tel n’a pas été le cas. Le gouvernement a fait un mémorandum et les points soulevés n’ont pas été pris en compte lors de l’élaboration de ce projet d’accord. Cependant on a l’impression que probablement la position des groupes armés a été très excessive. Ils sont toujours dans leur fédéralisme, dans leur autonomie », a-t-il fait observer.
Pour le représentant de la Convention sociale démocrate (CDS), il est très difficile de signer le document dans son état actuel. « Dans ce document, j’ai vu des parties qui me laissent vraiment dans le doute. Il y a le mot Azawad. On a aussi priorisé les régions du Nord. Ce qui ne m’a pas du tout enchanté. C’est pourquoi j’ai dit qu’il faut revoir certaines parties dans ce document », a insisté Daouda N’Tji Togola.
Le président du Rassemblement pour la justice sociale (RJS), Boubacar Diallo, s’est dit lui aussi gêné par le fait que dans le projet d’Accord, l’on fait une séparation explicite entre les populations du sud et celles du nord du Mali en terme des avantages qui seront octroyés dans le cadre du développement. « Le fait que le document fait référence à ces aspects représente une manière de séparer le Nord et le Sud du pays. Nous ne devons jamais accepter cela. Nous préférons qu’on parle dans le document de la région de Kidal, de la région de Gao, de la région de Tombouctou qui ont leur existence propre à l’image des autres Régions du pays. Par ailleurs, par rapport au volet Justice et réconciliation, il faut faire extrêmement attention pour que certaines personnes ne soient lésées en raison de leur statut social dans le Nord », a-t-il souhaité.
M. KÉITA
Commentaires