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Conseil de sécurité de l’ONU : Abdoulaye Diop appelle à un ultime effort pour conclure un accord de paix au nord
Publié le jeudi 8 janvier 2015  |  L’Essor
Deuxième
© aBamako.com par mouhamar
Deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel
Bamako, le 16 mai 2014 au CICB. La capitale malienne a abrité la deuxième réunion ministérielle de la plateforme de coordination des Stratégies pour le Sahel. L`ouverture des travaux a été présidée par M. Abdoulaye DIOP, Ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Africaine et de la Coopération Internationale.




Le ministre des Affaires Etrangères souhaite que le Conseil de sécurité exerce « les pressions nécessaires » pour que les principaux responsables des mouvements armés s’impliquent dans le processus d’Alger » car « il reste une poignée de questions essentiellement politiques qui ne peuvent être résolues qu’à un niveau politique élevé »
Abdoulaye Diop, le ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration africaine et de la Coopération internationale, s’est adressé mardi après-midi, en séance publique au Conseil de sécurité de l’ONU. Lors de cette séance dévolue à l’examen de la situation au Mali, il a notamment estimé que les solutions aux crises sécuritaires qui secouent le Mali et la Libye sont indissociables, puisque « la crise malienne est consécutive à la crise libyenne ».
Au cours de cette réunion, la première de l’année 2015, le Conseil de sécurité était saisi d’un rapport du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, sur le Mali, et d’une lettre adressée le 23 décembre dernier par M. Ban au Président du conseil.
Abdoulaye Diop a, dans son propos, rappelé que le Mali avait proposé au Conseil, le 8 octobre dernier, la mise en place, sur le modèle de la brigade d’intervention rapide créée au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), d’une force d’intervention qui serait déployée dans le nord du Mali pour lutter contre les groupes terroristes et les narcotrafiquants, ceci dans le cadre du mandat accordé à la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA).
Le ministre Diop a aussi rappelé que les participants à la réunion ministérielle des pays africains contributeurs de troupes à la MINUSMA, tenue le 5 novembre 2014, avaient préconisé l’accélération de la réflexion et de l’étude sur la mise en place d’une telle force dans le cadre du Processus de Nouakchott. Les conclusions de la réunion ministérielle ont été transmises au Conseil de sécurité, a-t-il précisé.
Abdoulaye Diop a également rappelé aux membres du Conseil que les chefs d’État du G5 Sahel avaient lancé un appel au Conseil de sécurité pour l’exhorter à soutenir la mise en place, avec l’Union africaine, d’une force internationale chargée de neutraliser les groupes armés et d’aider à la réconciliation nationale en Libye. Il s’est, en outre, félicité des mesures de renforcement de la MINUSMA préconisées par le secrétaire général de l’ONU dans son rapport.
Au cours de son intervention, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, qui présentait le rapport de Ban Ki-moon sur le Mali, a jugé « volatile » la situation sécuritaire prévalant dans le nord de notre pays. Cette volatilité constitue, de son point de vue, une entrave au renforcement des droits de l’homme, à la fourniture de l’aide humanitaire et à la promotion du développement du pays. Hervé Ladsous a présenté ses condoléances au peuple et au gouvernement maliens à la suite du décès, lundi, d’une dizaine de militaires maliens tombés à la suite d’une attaque lancée par des groupes armés contre une garnison militaire située dans la localité de Nampala, près de la frontière mauritanienne.
Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a en outre évoqué d’autres incidents et heurts violents qui ont fait des victimes ces derniers mois au Mali, en déplorant le fait que des attaques aient ciblé des bases de la MINUSMA et de l’Opération Barkhane, et que des engins explosifs improvisés soient utilisés contre les soldats de la paix et les civils. Hervé Ladsous a, de ce fait, exprimé la solidarité de l’ONU avec les pays contributeurs de troupes, précisant qu’« aucune autre mission de la paix, au cours de cette période, n’a été aussi coûteuse en terme de vies et de sang de Casques bleus que la MINUSMA ».
Abdoulaye Diop a lui aussi déploré la recrudescence des attaques terroristes dans le nord du Mali, notamment les attaques visant les Forces de défense et de sécurité maliennes, les populations civiles et les Forces de la MINUSMA. Il a notamment déploré le décès de 16 Casques bleus, ainsi que « tout un chapelet de nouvelles attaques menées par des groupes terroristes et par des forces hostiles », y compris celle intervenue lundi à Nampala. « Le Gouvernement du Mali considère ces attaques terroristes comme une violation flagrante des accords de cessez-le-feu, de la Feuille de route, et des résolutions pertinentes adoptées par le Conseil de sécurité sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies », a souligné le ministre des AE.
En ce qui concerne les pourparlers d’Alger, le secrétaire général adjoint au maintien de la paix a jugé que le processus de paix inter-malien est à un stade crucial. Les progrès survenus dans le processus de paix et de réconciliation nationale sont assez modestes, a-t-il souligné en rappelant que les parties maliennes prenant part aux pourparlers d’Alger vont s’y retrouver dans quelques semaines afin d’apporter des amendements au document de paix qui leur a été soumis précédemment.
Abdoulaye Diop a confirmé à ce propos que le Mali et son gouvernement sont engagés à parvenir à « un accord de paix définitif et global avec nos frères des mouvements armés ». « L’offre de décentralisation mise sur la table des pourparlers est sincère, et elle sera totale », a assuré le ministre en estimant que c’était là, la « meilleure réponse aux demandes légitimes de nos concitoyens ». Le ministre Diop a ajouté que « le président du Mali s’est engagé à faire prendre toutes les dispositions requises pour assurer une mise en œuvre diligente et complète des engagements du futur accord de paix ». Il a tenu cependant à préciser que la forme républicaine et le caractère unitaire et laïc de l’État malien n’étaient pas négociables.
Le gouvernement malien a « constamment honoré ses engagements dans le processus de paix en cours », a poursuivi Abdoulaye Diop en précisant que les Forces de défense et de sécurité du Mali n’avaient posé aucun acte qui soit de nature à être interprété comme étant une violation de l’accord de paix. « On ne peut pas en dire autant des autres signataires de la déclaration de cessation des hostilités du 24 juillet 2014 », a-t-il regretté.
Il a noté à ce propos l’irruption constante des groupes armés dans les espaces inoccupés par les Forces de défense et de sécurité nationales pour y agresser et violenter certaines communautés, ce qui explique en grande partie la constitution de groupes d’autodéfense, qualifiés de « progouvernementaux » dans le rapport du secrétaire général. « Ces groupes ne sont ni suscités ni soutenus par le Gouvernement du Mali », a tenu à préciser Abdoulaye Diop en estimant que certaines allégations avancées dans le rapport de Ban Ki-moon sont sujettes à vérification. Il a également réitéré la détermination du Gouvernement malien à respecter ses engagements en matière de respect des droits de l’homme.
À la veille de la reprise des pourparlers d’Alger, le ministre Diop a lancé un appel aux membres du Conseil de sécurité pour qu’ils exercent « les pressions nécessaires pour amener les premiers et principaux responsables des mouvements armés à s’impliquer personnellement dans le processus d’Alger ». « Il reste une poignée de questions essentiellement politiques qui ne peuvent être résolues qu’à un niveau politique élevé », a-t-il expliqué. Il a espéré que des engagements seraient pris au plus haut niveau. Ce sont sans doute les « derniers 100 mètres qui restent au sprinter à parcourir », a-t-il souligné en appelant le Gouvernement et les mouvements armés à se donner la main pour lutter contre les groupes terroristes et les narcotrafiquants.
Hervé Ladsous a, de son côté, émis le vœu qu’un accord de paix définitif prendrait en compte les causes profondes du conflit malien, y compris les conflits interethniques et les questions socioéconomiques, afin de fournir les conditions d’une « refondation de l’État malien ». Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a par ailleurs averti que tout accord crédible devrait contenir des éléments clairs relatifs à sa mise en œuvre. Il a d’autre part précisé que bien que la communauté internationale soutienne le processus de paix au Mali, elle ne saurait se substituer aux parties maliennes elles-mêmes.
Abordant enfin la question de l’épidémie de la maladie à virus Ebola, Abdoulaye Diop a salué les efforts menés par le secrétaire général Ban Ki-moon dont il a apprécié la visite effectuée sur le terrain en décembre dernier, notamment au Mali. « Dans mon pays, la mobilisation a été totale pour prévenir la propagation de la maladie », a-t-il assuré en remerciant les partenaires techniques du Mali. Depuis le 16 décembre 2014, il n’existe plus de cas de maladie à virus Ebola au Mali, a indiqué le ministre Diop en précisant que sur sept cas confirmés, deux des personnes atteintes ont été guéries.
Le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, a exprimé sa reconnaissance et celle des Nations Unies à l’endroit de l’ancien Représentant spécial du secrétaire général et chef de la MINUSMA, Bert Koenders, des Pays-Bas, et de l’ancien commandant des Forces armées de la MINUSMA, le général Jean Bosco Kazura, du Rwanda, qui ont tous deux quitté leurs fonctions en décembre dernier. Il a également souhaité la bienvenue au nouveau Représentant spécial, le Tunisien Mongi Hamdi, nommé le 12 décembre dernier.
(source ONU)
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