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Premier Conseil des ministres du gouvernement Modibo Kéita : IBK et son Premier ministre décrètent la réduction du train de vie de l’Etat
Publié le vendredi 16 janvier 2015  |  L’Indépendant
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© aBamako.com par A.S
Premier conseil des ministres du gouvernement Modibo KEITA
Le Conseil des Ministres s`est réuni en session ordinaire, le mercredi 14 janvier 2015 dans sa salle de délibérations au Palais de Koulouba sous la présidence du Président de la République, Monsieur Ibrahim Boubacar KEÏTA.




Parmi les points sur lesquels le président de la République a particulièrement insisté, lors de la toute première réunion du Conseil des ministres, le mercredi 14 janvier 2014 au palais de Koulouba, on note la décision de réduire drastiquement le train de vie de l'Etat. A cela s'ajoute la règle de la ponctualité dans l'administration érigée en principe de gouvernance dans la dynamique du changement souhaité par le peuple malien et qui tarde à se concrétiser.
Une chose est de prendre une mesure, une toute autre est de veiller à l’appliquer ; et surtout à se l’appliquer. C’est ce constat qui a certainement inspiré le jeune leader de l’opposition malienne, Amadou Koïta du PS Yelen Kura, à déclarer cette semaine, à propos du nouveau gouvernement : « On a entendu beaucoup de discours, on veut voir des actes « .

Une gestion rigoureuse des biens publics

Lors du Conseil des ministres du mercredi 14 janvier 2014, le président de la République a adopté un discours qui fait une place de choix à la bonne gestion des ressources publiques. C’est dans ce sens qu’il a décrété la réduction du train de vie de l’Etat et d’autres mesures. Pour ce faire, il semble que les véhicules de fonction des membres du gouvernement ne sont plus autorisés à circuler les week-ends et/ou à des heures indues. Ces décisions sont hautement appréciables quand on sait qu’au sein de l’administration en général, les fonctionnaires et agents publics peinent à avoir une culture de la bonne gestion des biens publics.

Ainsi, plus qu’une réduction du train de vie de l’Etat, c’est une mesure d’austérité généralisée que le chef de l’Etat ou le chef du gouvernement doit décréter afin de soulager un tant soit peu les caisses de l’Etat. Il s’agit, par exemple, de prendre les dispositions utiles et nécessaires afin de rationaliser l’utilisation de l’eau, du téléphone, de l’électricité, des connexions internet, des véhicules administratifs, des dotations en carburant, etc. Combien de fois assiste-t-on à l’utilisation des voitures de fonction des hauts cadres politiques de l’Etat, qui profitent de leurs missions à l’intérieur du pays pour bifurquer et aller à des missions de leurs partis politiques ? Combien de fois des bons de carburant du service servent à remplir les réservoirs des véhicules personnels servant à des courses privées ? Que dire des pick-up qui servent plus pour les champs privés que les structures pour lesquelles ils ont été achetés à prix… d’or?

Mécanisme de contrôle et de sanction

Dans ce sens, il est urgent de réfléchir à la mise en place d’un mécanisme adéquat de contrôle capable de détecter ces fraudes que certains cadres qualifient d’habileté en se targuant de la maxime selon laquelle « qui travaille à l’hôtel vit de l’hôtel ». Car il ne faut pas ignorer que les agents publics ont ce penchant naturel à considérer l’Etat comme une véritable vache laitière à traire sans cesse. Et, comme le discours seul n’a jamais réussi à faire changer les habitudes, « Chassez le naturel, il revient au galop « , IBK et son Premier ministre doivent afficher clairement cette volonté de changement en faisant en sorte que ces mesures de bonne gestion des biens de l’Etat soient quasiment érigées en lois. Il faut donc pouvoir sanctionner sans complaisance ceux qui ne les respecteraient pas. Car, ce discours, il faut le reconnaître, n’est pas nouveau au Mali. L’ex-Premier ministre Moussa Mara l’avait aussi relayé mais il n’a presque pas été suivi d’effet.

Par ailleurs, l’effet coercitif de cette volonté de changement ne peut être légitimement mis en branle que lorsque le chef de l’Etat et son Premier ministre vont s’appliquer cette austérité en diminuant par exemple les dépenses de prestige. En la matière, il semble que le président de la République devra faire quelque effort… Et il faut rappeler qu’au titre des augmentations remarquables des dépenses au niveau du budget d’Etat de l’année 2015, il y a celui de la présidence de la République, qui passe de 9 milliards en 2014 à 14 milliards de F CFA pour 2015.

Enfin la question de l’assiduité et la ponctualité aux postes de travail serait un autre axe sur lequel les deux têtes de l’exécutif mettent l’accent pour ce troisième de l’ère IBK. Ici aussi, le « time is money » (le temps c’est de l’argent) des Anglais devrait nous inspirer une certaine prise de conscience.

Respect et rigueur comme règle

Rappelons enfin que lors du Conseil des ministres du mercredi 14 janvier, le président de la République a mis ses ministres en garde contre tout manque de respect ou de considération à l’endroit du chef de la nouvelle équipe gouvernementale. Avec un ton incisif, IBK sera on ne peut plus clair :

« Je vais dire également, mesdames et messieurs les ministres, que je ne tolérai aucun écart vis-à-vis du chef du gouvernement, aucun écart, aucun écart. Au moindre écart, je vous appellerai, monsieur le Premier ministre, à un réaménagement ministériel immédiat, immédiat, immédiat « , a-t-il martelé. Avant d’ajouter que quiconque s’amuserait à mettre son autorité ou celle du Premier ministre en cause ou en doute le fera à ses dépens. « Nous sommes là pour gérer ce pays avec rigueur avec sérieux avec responsabilité, les Maliens ne m’ont pas élu pour faire de la figuration. Ils m’ont élu sachant qui je suis, pour que les espoirs d’un futur s’accomplissent de la façon la plus heureuse, la plus responsable et la plus digne « , a-t-il poursuivi.

Ce discours laisse sous entendre que l’ex-Premier ministre, Moussa Mara (40 ans) a dû essuyer quelque manque d’égard de la part de certains ministres. Ce qui avait mis à rude épreuve la solidarité de l’équipe gouvernementale. Certaines sources faisaient état du climat orageux qui prévalait entre Mara et l’ex-ministre de l’Economie et des Finances, Mme Bouaré Fily Sissoko. Ce contre quoi IBK veut se prémunir le plus tôt possible. Espérons que ce discours aura l’écho attendu et les deux chefs de l’exécutif auront une forte autorité pouvant contribuer à réaffirmer le retour l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire et dans les départements ministériels.

Bruno D SEGBEDJI

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