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Le Combat N° 471 du 1/10/2012

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Jeunes patrouilleurs du nord : Des circonstances atténuantes pour un Etat coupable de l’occupation du Nord
Publié le lundi 1 octobre 2012  |  Le Combat




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Lors de la prise de certaines régions Nord (Gao, Tombouctou et Kidal, entre autres) par les rebelles armés, les populations du Nord, dont des jeunes, avaient caché les officiers et soldats pour qu’ils échappent aux « griffes » des éléments du MNLA. Ce sont ces mêmes jeunes qui se sont aujourd’hui organisés en brigades de patrouille pour récupérer les matériels de l’Etat et les protéger ainsi de l’emprise des bandits armés.

Le samedi dernier, deux jeunes, Sidy Oumar Cissé, président de la Commission administrative des Jeunes patrouilleurs du Nord, et Baba Touré, porte-parole de la dite Commission, ont animé, à la Maison de la Presse, une rencontre placée sous le thème du rôle et des actions des jeunes patrouilleurs face à l’occupation du Nord par des rebelles de tout acabit. Ces jeunes avaient d’ailleurs pris leur destin en main dès le lendemain de la prise de Gao par les terroristes le 31 mars dernier. Le 2 avril, ces jeunes patriotes, qui se sont aujourd’hui reconvertis en « jeunes patrouilleurs du Nord », s’étaient repartis en brigades de vigilance pour sauver ce qui restait des cambriolages, pillages et saccages de la ville après son occupation par les rebelles du MNLA. Depuis lors, ils ont entamé des actions en vue de sauvegarder les biens de la ville victime d’un pillage sauvage venant aussi du MUJAO. Ces jeunes patrouilleurs se sont repartis autour des imans et des notabilités de tous les quartiers de la ville. Dès lors, ils effectuent des patrouillent chaque nuit de 22 h à 5 h du matin Ainsi, ils ont dépossédé beaucoup de voleurs de leurs butins (frigidaires, machines à taper, ordinateurs, portails, archives, documents, chaises, bancs, armoires, etc.) avant de les traduire devant le tribunal des sages. Agissant à leur risque et péril, ces jeunes protestent ainsi contre l’occupation barbare du Nord par ces « fous de Dieu » tout en brandissant le drapeau du Mali. L’Etat malien et son armée ayant fui le Nord (peut-on dire), ces jeunes ont défendu bec et ongles leur ville et sauvé l’honneur du pays, mais au prix de nombreux morts et blessés.

Des actions face à l’occupation

Sans le secours de l’Etat, d’une association, d’un parti ou d’un regroupement quelconque, ces jeunes patrouilleurs ont mené des actions dont des patrouilles nocturnes effectuées par groupe dans chaque quartier de 22 h à 5 h du matin et au cours desquelles de nombreux voleurs ont été appréhendés et beaucoup de matériels récupérés. Par ailleurs, le dimanche 10 juin dernier, la commission de ces brigades a rencontré les oulémas de la ville pour leur demander une journée de prières et des bénédictions pour le retour de la paix au Mali. Ces prières se sont déroulées du 14 au 30 juin dernier dans toutes les mosquées de Gao. Les jeunes ont ensuite procédé à l’assainissement de la ville, dont le curage des caniveaux. Ces activités ont été effectuées en prévision de l’hivernage, surtout que depuis l’occupation du Nord par des bandits armés, il n’y existe aucune autorité de l’Etat : ni politique, ni administrative, ni municipale. Ces jeunes ont organisé des marches de protestation et juré de libérer le Nord. Selon les conférenciers, la première marche avait eu lieu le 14 mars 2012 suite à l’agression des jeunes et à la destruction de leur matériels de jeu par ces occupants sans foi ni loi qui avaient donné des explications non convaincantes à leurs exactions. Aussi, après concertations et analyse de la situation, les jeunes avaient initié une nouvelle marche de protestation en face du gouvernorat de la ville et au cours de laquelle les éléments du MNLA n’ont pas hésité à ouvrir le feu sur les jeunes sans armes, causant ainsi plusieurs blessés et des arrestations parmi les marcheurs.

Une deuxième marche eu lieu le 26 juin 2012 suite à l’assassinat du conseiller municipal, Idrissa Oumarou Maïga, par des éléments du MNLA. Aussi, les jeunes avaient croisé le fer avec ces éléments du mouvement qui avaient refusé de leur livrer le ou les auteurs du meurtre. Mais face à cette insistance des jeunes, les éléments du MNLA avaient encore ouvert le feu sur eux, causant encore trois morts et plusieurs blessés : c’était le 27 juin dernier. Ces patrouilles des jeunes ont été initiées dans d’autres villes du Nord où le vol, le viol et les braquages étaient devenus monnaie courante. « En leur demandant de permettre aux jeunes de d’effectuer des patrouilles pour sécuriser la ville, le MNLA a mal apprécié cette approche. C’est pourquoi le chef de la sécurité du MNLA nous a menacés en ces termes : Je détruirai le poussin dans l’œil. Quant au MUJAO, il n’a ni approuvé ni refusé la faisabilité de cette patrouille », a confié une des conférenciers. Les jeunes patrouilleurs se sont également occupés de l’évacuation et du suivi des blessés. La sauvegarde de l’intégrité territoriale, la sécurité des biens de l’Etat, le réconfort moral apporté aux populations du Nord…. Autant d’actions qui font de ces jeunes patriotes de véritables sentinelles du Nord et de l’Etat.

Abdoulaye Faman Coulibaly
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