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Le président malien renonce au sommet de l’UA et va à Gao après des violences
Publié le jeudi 29 janvier 2015  |  AFP
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© Autre presse par DR
Le Président Ibrahim Boubacar Keïta à Gao




Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta est arrivé jeudi à Gao, 48 heures après la mort de trois manifestants protestant contre l’ONU dans la plus grande ville du nord du Mali, renonçant ainsi à participer au sommet de l’Union africaine (UA), selon son entourage.

Au lieu de partir jeudi pour Addis Abeba, où se tient le sommet de l’UA vendredi et samedi, M. Keïta est arrivé dans la matinée à Gao en compagnie du numéro deux de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), Arnauld Akodjènou, a-t-on précisé de même source. "Il y va pour réconforter les populations de Gao, après la mort par balle de trois manifestants", avait expliqué à l’AFP avant son départ un proche collaborateur du président malien.

"Il faut également calmer le jeu, mais il est clair que la protection des populations est la première mission des Casques bleus de l’ONU", a ajouté ce collaborateur. Cette visite intervient au lendemain d’une attaque lancée par un groupe armé pro-gouvernemental qui a fait une dizaine de morts, six rebelles et plusieurs assaillants, dont des kamikazes, près de Tabankort, à mi-chemin entre Kidal, fief de la rébellion, et Gao, contrôlé par les forces favorables à Bamako.

Trois partisans de ces groupes armés progouvernementaux ont été tués mardi lors d’une manifestation devant le siège de la Minusma à Gao contre la "zone temporaire de sécurité" que voulait instituer la force multinationale à Tabankort, en accord avec les rebelles, afin de parvenir à un cessez-le-feu. Les affrontements meurtriers, notamment pour les civils, se succèdent depuis un mois dans cette région entre rebelles et groupes armés favorables à
Bamako, à dominante touareg et arabe de part et d’autre.

La Minusma, déployée dans le nord du Mali depuis juillet 2013, a renoncé à instaurer cette "zone temporaire" après la mort des manifestants, hostiles au désarmement ou au retrait des forces loyalistes de Tabankort, et a ouvert une enquête sur l’action de ses policiers. Le gouvernement malien s’est félicité mercredi de l’abandon de ce projet et a exhorté la Minusma à renforcer ses capacités de "protection de toutes les populations civiles", tout en appelant "au calme et à la retenue".

Les affrontements à Tabankort mettent en péril le processus de paix, engagé par des négociations à Alger à l’été 2014, avaient prévenu le 23 janvier l’Algérie et l’ONU. Le 20 janvier, des hélicoptères de la Minusma avaient détruit un véhicule rebelle près de Tabankort. L’ONU avait invoqué la "légitime défense", mais la rébellion l’avait accusée de violation de neutralité, faisant état de sept morts et 20 blessés dans ses rangs.

Le nord du Mali était tombé au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, en grande partie chassés par l’opération Serval, lancée à l’initiative de la France début 2013, à laquelle a succédé en août 2014 l’opération Barkhane, dont le rayon d’action s’étend à l’ensemble de la zone sahélo-saharienne. Des zones entières du nord du pays échappent encore au contrôle du pouvoir central de Bamako.
sd/mrb/sst/amd


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