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Pierre Buyoya, de la MISAHEL : « Aucun pays de la région n’est en mesure de faire face, tout seul, au défi sécuritaire »
Publié le jeudi 29 janvier 2015  |  Le Canard Déchaîné
Quatrième
© aBamako.com par mouhamar
Quatrième Réunion du Secrétariat technique de la Plateforme ministérielle de coordination des stratégies Sahel
Bamako. le 16 Novembre 2014. MISAHEL. M. Pierre BUYOYA, Haut Représentant de l`UA pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) a présidé ce dimanche, la Quatrième Réunion du Secrétariat technique de la Plateforme ministérielle de coordination des stratégies Sahel, en présence de Mme Hiroute Guebre Sellassie, Envoyée spéciale des nations unies pour le Sahel.




Le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, a tenu, jeudi dernier, une conférence de presse au siège de la MISAHEL, à l’ACI 2000. Il a passé en revue la situation au Mali, rappelé les principales activités de la MISAHEL au cours de l’année 2014 et esquissé leurs perspectives et objectifs pour l’année 2015 dans les domaines principaux, à savoir la sécurité, la politique, les actions de développement et l’humanitaire.
Au Mali, a-t-il dit, l’année 2014 avait débuté sur une note d’espoir. « Cependant, pour la sécurité et la paix, elle s’est avérée être celle de tous les dangers, »a-t-il souligné. Pierre Buyoya a ajouté : « La situation sécuritaire s’est brusquement détériorée, suite aux affrontements entre forces de défense et de sécurité maliennes et les mouvements armés, notamment le MNLA, le HCUA et le MAA, entre le 17 et 23 mai 2014. Un accord de cessez-le feu obtenu le 23 mai à Kidal, sous les auspices du président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz, président en exercice de l’Union africaine, a permis de redonner une chance à la paix, notamment, à ce que les pourparlers puissent débuter à Alger au mois de juillet. » Il a toutefois signalé que ces pourparlers ont débuté avec la reprise des affrontements entre les mouvements armés au nord du pays. Aujourd’hui encore, a-t-il dit, la crise sécuritaire persiste au nord. Il a rappelé la situation qui a prévalu à Tanbankort, obligeant la MINUSMA à faire usage de la forcer. Il a soutenu que l’année 2014 a vu la recrudescence des attaques terroristes au nord, provoquant des pertes en vies humaines parmi les forces internationales, maliennes, et les populations civiles. Il a fait état de caches d’armes et d’ateliers de fabrication d’armes artisanales au nord du Mali. Concernant l’insécurité dans le Sahel, il a rappelé les attaques de Boko Haram. Une crise sécuritaire, a-t-il déclaré, affecte aussi le Bassin du Lac Tchad, notamment le Nigéria, le Cameroun, le Tchad et le Niger. Il a expliqué la crise-politico-sécuritaire de la Libye, alimentée par les milices, faisant de ce pays, la base arrière des terroristes et trafiquants de tous genres. Pour l’Union africaine, à travers la MISAHEL, le remède à l’insécurité dans le Sahel passe par la coopération entre les pays du Sahel. Aucun pays de la région, a-t-il constaté, n’est en mesure de faire face, tout seul, au défi sécuritaire. L’Union africaine, a-t-il ajouté, a mis en place le processus de Nouakchott, lancé en mars 2013, qui fait la promotion de la coopération régionale, en matière de sécurité. Les autres activités sont relatives à la réunion des ministres des affaires étrangères, tous les 6 mois et le sommet des Chefs d’Etats des 11 pays, chaque année. Ces sommets, a-t-il indiqué, ont décidé que l’Union africaine prépare un projet de création de force d’intervention régionale au nord du Mali. Le même travail sera fait dans la région du Bassin du Lac Tchad. En termes de perspectives, l’Union africaine veut approfondir le processus de Nouakchott et accompagner le Mali dans l’accord de paix. Pierre Buyoya a fait savoir que sur le plan politique, l’Union africaine, à travers la MISAHEL, fait partie de la médiation internationale du processus de paix relatif aux pourparlers d’Alger. Au niveau du Sahel, il a rappelé les situations de crise politique au Niger (Justice), au Nigéria, à la veille des élections et au Burkina-Faso, au lendemain du renversement du régime. La MISAHEL, dans le volet des droits de l’homme, s’occupe de plusieurs dossiers, dont ceux du général Amadou Haya Sanogo, des bérets rouges et des violences, notamment celles faites aux femmes au nord du Mali. Concernant les actions humanitaires, Pierre Buyoya a signalé les dons alimentaires, dans le cadre du projet panier du cœur. Le troisième domaine du mandat de la MISAHEL, après les piliers de la sécurité et de la gouvernance, concerne le développement. Le Haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel a laissé entendre que dans ce secteur, la MISAHEL travaille avec d’autres organisations internationales dans le cadre d’une plateforme. C’est dans ce cadre que la MISAHEL entend réaliser, en 2015, le plan qui consiste à mettre en coordination, la sécurité, la gouvernance et le développement.

B.D.
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