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Mali : les affrontements entre groupes armés seraient défavorables à la reprise des pourparlers de paix d’Alger
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  Xinhua




BAMAKO -- Les affrontements entre groupes armés, dont les derniers ont eu lieu ce mercredi, risquent d'être défavorables à la reprise des pourparlers de paix d'Alger pour un retour à une paix définitive au nord du Mali, annoncée pour le 10 février, estiment les analystes à Bamako.

Les affrontements ont été annoncé par Groupe d'autodéfense touareg imghad et alliés (GATIA, loyaliste) qui affirme avoir récupéré ce mercredi des positions initialement tenues par la Coordination des Mouvements de l'Azawad (CMA, séparatiste) à Tabrichat, dans la région de Gao.

"Toutes les positions des mouvements séparatistes ont été récupérées", a déclaré Fahad Ag Almahmoud, le secrétaire général du GATIA, interrogé par une station privée de Bamako.

Ces affrontements interviennent à la veille d'une réunion extraordinaire du Comité de Suivi et d'Evaluation (CSE) qui se tiendra à Alger les 5 et 6 février prochain, à l'initiative de la Mission de l'OUNU au Mali (MINUSMA), avec les représentants du gouvernement malien et des groupes armés.

L'objectif de cette réunion "sera de geler les positions des mouvements armés dans les régions du Nord, de consolider les accords de cessez-le-feu du 23 mai 2014, et surtout de créer les conditions favorables à la reprise des pourparlers inter-maliens d'Alger", selon la MINUSMA.

Depuis le précédent round des pourparlers d'Alger, en décembre 2014, la situation sécuritaire s'est détériorée avec des affrontements entre les mouvements armés et les attaques contre les positions de l'armée malienne ou de la MINUSMA.

Cette dernière a récemment fait les frais de l'antagonisme entre groupes armés qui l'accusent tous de manquer de neutralité. Au point qu'une manifestation des populations contre la mission onusienne a fait 3 morts et 17 blessés le 27 janvier dernier.

Même si les récents événements ne remettent pas fondamentalement en question les pourparlers inter-maliens d'Alger, pourraient bien repousser l'échéance d'une paix durable dans la région.

Déjà prévue à la mi-janvier 2015, la reprise desdits pourparlers était annoncée pour le 10 février prochain. "Ce n'est plus probable à cause de la situation actuelle sur le terrain", pense un diplomate africain en poste à Bamako.

"La Minusma qui est l'un des principaux médiateurs, avec l' Algérie, s'est mise dans une très mauvaise posture dans la région de Gao", ajoute-t-il.

En effet, la crise de confiance à l'égard de la mission onusienne est palpable. "Les événements de Gao ont considérablement compromis la Minusma qui avait déjà sur le dos la Coordination des Mouvements armés de l'Azawad (CMA) depuis sa riposte contre les attaques de ce groupe", pense Kader Toé, chroniqueur dans la presse malienne.

Ambery Ag Rhissa, membre du MNLA et de la CMA, a affirmé récemment son mouvement ne remet pas en cause le processus de paix, mais que sa participation à la prochaine phase "passe par la clarification de la situation à Tabankort".

La méfiance s'est aussi accentuée entre les leaders de la Plateforme des groupes armés du nord depuis la signature d'un " accord de sécurisation temporaire" entre les forces onusiennes et le MNLA et auquel la jeunesse de Gao a opposé une fin de non recevoir.

Pour les observateurs, le rejet du préaccord par la quasi- totalité des forces vives du Mali ne milite pas en faveur d'une reprise rapide du processus.

Lors d'une rencontre entre le Premier ministre Modibo Kéita et la classe politique, le 30 janvier 2014, l'opposition parlementaire avait exigé l'organisation d'une rencontre quadripartite (gouvernement, opposition, majorité et société civile) pour élaborer "une position malienne commune" qui sera " défendue" à Alger.

A l'analyse, il est évident que même si le processus n'est pas enterré par les protagonistes, il est plus que jamais dans une grande impasse.

Et "seule l'Algérie pourra débloquer la situation car, pour le moment, elle focalise la confiance de tous les acteurs. Ce qui n' est plus le cas de la Minusma discréditée par ses erreurs stratégiques", souligne le diplomate. Un avis partagé par de nombreux observateurs.
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