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Art et Culture

Boubacar Traoré donne de nouvelles couleurs à son blues malien
Publié le jeudi 5 fevrier 2015  |  AFP




Le chanteur-guitariste malien Boubacar Traoré
publie à 72 ans "Mbalimaou" ("Mes Frères"), un nouveau disque où ses chansons,
toujours pleines de mélancolie, prennent de nouvelles couleurs avec des
instruments inhabituels pour lui.
Boubacar Traoré, qui sera en concert au Théâtre de la Ville à Paris
vendredi, puis du 10 au 12 février au Havre, a enregistré cet album à Bamako,
où il mène une existence humble et paisible.
L'harmoniciste Vincent Bucher, qui a assimilé les idiomes ouest-africains
en accompagnant déjà Lobi Traoré, Henri Dikongué ou Tao Ravao, y glisse une
nouvelle fois les notes joyeuses de son instrument, qui viennent égayer le
blues en bambara de Boubacar Traoré.
L'utilisation de nouveaux instruments comme la kora, le n'goni, le sokou
(violon monocorde), et les rythmes distillés par le batteur-percussionniste
guyanais Fabrice Thompson, donnent de nouvelles couleurs à ses chansons.
Cette mélancolie qui accompagne "Kar Kar", son surnom, sont nés des
épreuves qu'il a traversées.
Elevé au rang de vedette dans les années 60, où il devient une sorte de
porte-parole du régime socialiste, incitant à travers des chansons comme "Mali
Twist" ou "Kayeba" le peuple malien à reconstruire le pays, il sera taxé de
propagandiste à la chute du régime de Modibo Keita en 1968.
Il tombe dans l'oubli, exerce divers métiers (tailleur, commerçant...) à
Kayes, sa ville d'origine.
Alors que semble s'amorcer un retour en grâce, lorsqu'en 1987 il est invité
en direct à la télévision malienne, le destin le frappe à nouveau. Sa femme
Pierrette décède en couche en 1989. Il s'exile en France, travaille dans le
bâtiment. Dans cette période sombre, il joue néanmoins le week-end dans les
foyers de travailleurs maliens.
Grâce à la ténacité d'un producteur anglais qui le remarque, son tout
premier album, "Mariama", sort enfin en 1990, en Angleterre.
Ce musicien au visage buriné surmonté d'une éternelle casquette d'ouvrier
en a publié sept depuis, et n'a plus jamais disparu, même s'il vit
discrètement son succès.
chc/alu/sma
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