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A ceux qui demandent d’organiser des élections au Mali : Nous avons nos élus, ce qui nous manque c’est le nord
Publié le vendredi 5 octobre 2012  |  Le Zenith Bale




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Après tant de souffrances et de sacrifices, après tant d’épreuves et de mélancolie, les Maliens enfin dans leur élan de sursaut national de solidarité et d’unité d’action ne voudraient entendre que les propos d’une libération imminente des régions occupées du Nord du pays. C’est en ce moment que des annonces proviennent des Etats-Unis en faveur de l’organisation d’élections au motif d’avoir un pouvoir fort et crédible à même d’être soutenu. A ces annonceurs malvenus, permettez qu’on leur dise toute notre désapprobation de cette initiative rétrograde. Et pour causes ?

Nul n’ignore la situation de guerre qui prévaut au Mali depuis le mois de mars 2012. Trois des huit régions du pays, mais environ les deux tiers du territoire national, sont occupées par des sécessionnistes et des terroristes sans foi ni loi. Les localités occupées sont fréquemment victimes de crimes les plus odieux du siècle : viols, amputations, destruction de mausolées… En ces lieux de la plus haute tension, il n’y a ni administration, ni paix, ni sécurité. Qui donc ose parler d’élections de surcroît crédibles dans ces conditions ? Quel sera la légitimité de cet élu de la » Nation » au moment où les fils de la Nation n’ont même pas foi à la politique pour aller voter, et en faveur de quel candidat qui oublierait le Nord pour parler de conquête du pouvoir ?

Heureusement que toute l’Amérique ne parle pas de la même voix sur la question. Et fort heureusement que la France, pourtant cible de la menace des preneurs d’otages, n’est pas sur cette longueur d’onde. Toutes choses qui font dire que les voix discordantes aux Etats-Unis sauront revoir leur copie, si ce n’est déjà fait comme l’indiquent des journaux américains. Alors nous serons heureux que les concertations qui se tiennent depuis hier au Palais de Verre de Manhattan aboutissent à l’adoption d’une résolution autorisant la CEDEAO à déployer, avec l’aide de la communauté internationale, une force militaire africaine au Mali pour libérer les régions du Nord du Mali.

C’est le lieu d’indiquer que sous d’autres cieux dont les Etats-Unis, en période de guerre, les élections sont toujours suspendues et le président en exercice poursuit son mandat. Ce Président, dans les conditions actuelles au Mali, se nomme Dioncounda Traoré qui est là par la loi et par la volonté de l’ensemble de la sous région concernée par ce terrorisme dont on ne peut d’ailleurs mesurer toutes les proportions. Oui, ce qui se passe au Mali est une menace à la fois pour le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Tchad… l’Europe et l’Amérique. Aussi, n’y avait-il pas un Président démocratiquement élu, Amadou Toumani Touré, au moment où tout a commencé ?

Alors nous comprenons qu’un pan de l’organisation des élections se réalise sans attendre la fin de la guerre, puisqu’il y a un ministère qui en a la charge. Notamment la sulfureuse question du fichier électoral doit être totalement évacuée. De là à vouloir tenir des élections alors que les esprits sont à la reconquête des régions occupées, et des milliers de Maliens sont réfugiés à l’étranger et une partie importante dans les villes et villages occupés, il y a un pas à ne pas franchir.

Comme l’a dit le Premier ministre Cheick Modibo Diarra, » cela fait plus de huit mois que dure la crise et je n’ai pas vu de solution non militaire émerger… Le temps pour les négociations est passé. Nous avons utilisé tous les canaux possibles mais, à ce jour, nous n’avons pas reçu de la part des terroristes et des occupants un seul signal disant : nous voulons négocier « .

Nous avons demandé de l’aide pour libérer les régions du Nord, il faut nous aider dans ce sens, et non nous entraîner dans des élections qui seraient scandaleuses et qui ne sont pas opportunes. Chaque chose a son temps.

A bon entendeur salut !

Mamadou DABO

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