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Difficile cohabitation entre religion et politique
Publié le jeudi 12 fevrier 2015  |  Le 22 Septembre
Concertation
© aBamako.com par as
Concertation nationale du President avec les leaders religieux, des familles fondatrices de Bamako et des membres du Reseau des communicateurs traditionnels pour le developpement
Mercredi 1er aout 2012. Bamako. Domicile du President de la transition. El Hadj Mamoud Dicko, President du HCI




L’AMUPI s’oppose à la loi sur la promotion du genre dans les postes nominatifs et électifs A l’évidence, la loi instituant des mesures pour promouvoir le genre dans l’accès aux fonc-tions nominatives et électives va prendre du temps pour intégrer l’ordonnancement juri-dique au Mali, tant les divergences sont nombreuses.

Plusieurs fois inscrite à l’ordre du jour des plénières de l’Assemblée nationale, elle a toujours été renvoyée, à cause des nombreuses dissensions qu’elle suscite. Aux dernières nouvelles, il semble que l’Association malienne pour l’unité et la promotion de l’islam (AMUPI) n’est pas d’accord avec son vote.

Selon nos sources, l’AMUPI ne serait pas la seule organisation islamique à s’opposer à ce texte. Elles rapportent que, lors des écoutes, la Commission de l’emploi et de la promotion de la femme aurait rencontré de nombreuses contestations. Ce qui fait qu’elle a prolongé les écoutes pour tenter d’aplanir les divergences.

Comme on le sait, les organisations islamiques sont très peu enclines à accepter la gouvernance des femmes. Ce qui fait certains de leurs représentants à l’Assemblée nationale ont pris la parole. Parmi ceux-ci, l’Honorable Mamadou Lamine Guikiné, député élu en Commune VI du District de Bamako. Dans une interview accordée à un confrère de la place, il a vigoureusement protesté contre le vote de cette loi par l’Hémicycle et est même allé jusqu’à demander un référendum pour réviser la Constitution avant.

Ce n’est pas tout. Une radio de la place, réputée elle aussi proche des organisations islamiques, a déjà commencé des campagnes contre cette loi, qui va permettre plus de représentativité des femmes dans les instances de décision. Outre les religieux, certains députés femmes ne sont pas non plus pressés d’adopter ce texte. Car, cela pourrait réduire de beaucoup leurs chances de revenir à l’Assemblée nationale.

En effet, ce texte, qui devait être présenté devant l’Assemblée nationale le jeudi 5 février dernier, comprend trois précieux articles, qui permettront pas à l’ensemble des députés de la 5ème législature de revenir à Bagadadji. Son article 1 stipule: «à l’occasion des nominations dans les Institutions de la République ou dans les différentes catégories de services publics au Mali, par décret, arrêté ou décision, la proportion de personnes de l’un ou de l’autre sexe ne doit pas être inférieure à 30%».

L’article 2 va plus loin. «A l’occasion de l’élection des députés à l’Assemblée Nationale, des membres du Haut conseil des collectivités ou des Conseillers des collectivités territoriales, aucune liste d’au moins trois personnes, présentée par un parti politique, groupement de partis politiques ou regroupement de candidats indépendants, n’est recevable si elle présente plus de 60% de femmes ou d’hommes». Voilà tout le problème des députés maliens, dont la plupart sont obnubilés par un second mandat. Il y a très peu de députés galants, donc prêts à faire de la place aux femmes.

Youssouf Diallo

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