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Karim Kéita, Cartes sur table, au journal Continental: «Je n’ai pas d’ambitions présidentielles»
Publié le jeudi 12 fevrier 2015  |  Le 22 Septembre
Première
© aBamako.com par mouhamar
Première session de la nouvelle législature
Bamako, le 22 janvier 2014 à l`hémicycle. Les nouveaux députés issus des dernières législatives étaient en session extraordinaire pour l`élection du président de l`assemblée nationale et la composition des groupes parlementaires.Photo: Honorable Karim KEITA




Le fils du président malien, élu député à l’Assemblée nationale, connaît une ascension fulgurante, qui nourrit à la fois admiration et répulsion. Dans cette interview (publiée dans le numéro de janvier 2015, NDLR), il s’explique sur sa carrière et commente pour nous l’actualité malienne et sous-régionale.

Le fils du président malien, élu député à l’Assemblée nationale, connaît une ascension fulgurante, qui nourrit à la fois admiration et répulsion. Dans cette interview (publiée dans le numéro de janvier 2015, NDLR), il s’explique sur sa carrière et commente pour nous l’actualité malienne et sous-régionale.

Votre entrée dans la vie politique malienne a été tonitruante. Première candidature aux législatives, et aussitôt élu. Des observateurs ont attribué cette ascension au fait que vous êtes fils de président. Qu’est-ce que vous en dites?

Mon statut de député n’est point le fruit d’un décret présidentiel, mais plutôt l’émanation des suffrages de ceux qui ont placé en moi leur confiance. Vous dites aussitôt élu, mais je vous signale que je n’ai gagné qu’au deuxième tour. Mon entrée à l’Assemblée s’est faite sur consentement du peuple… Vous voulez que je m’implique dans la vie politique au niveau parlementaire, oui! Je vote Karim! Non… Je ne vote pas Karim…Ils ont voté… Je suis élu.

Par ailleurs, c’est votre beau-père qui est le président de l’Assemblée nationale, ce qui a également fait jaser…

Il a été élu… Cela ne fait pas jaser ceux qui l’ont mis là! Vous savez, le fruit d’une élection est incontestable, à moins qu’on en veuille aux électeurs et donc au peuple souverain.

Au parlement, vous présidez une Commission défense, sécurité et protection civile, dont l’importance n’est plus à souligner dans un contexte encore marqué par l’insécurité dans des régions nord du pays et la situation de Kidal. Que faites-vous concrètement, face à cette situation?

Une Commission défense est le tube entre les départements de la sécurité, de la défense et l’Assemblée nationale en termes de contrôle de l’action gouvernementale pour toutes ces questions. Mais dans ce contexte-ci, je dois dire que nous venons surtout en appui aux différents départements pour mieux diagnostiquer les maux qui rongent la sécurité de notre pays ainsi que les menaces qui pèsent sur notre intégrité territoriale.

En effet, tout mauvais diagnostic produira un mauvais traitement. Par exemple, il est impératif à présent que nos pays se dotent de Centres d’études stratégiques ainsi que de Centres d’analyses et de prospective pour mieux comprendre les enjeux internationaux tant sur le plan économique, diplomatique que sur le plan énergético-minier; car souvent la racine des maux de notre continent commence par là.

Les pourparlers inter-maliens d’Alger sont dans l’impasse. Un autre rendez-vous est pris pour janvier 2015. Qu’est-ce qui coince? Pensez-vous que les groupes rebelles présents aux négociations sont sérieux et sincères dans leurs déclarations en faveur de la paix?

Je vous dirai tout simplement que ce qui coince, c’est la difficulté de concilier les groupes entre eux et le tri sur le terrain: qui est narco? Qui est djihadiste? Qui est preneur d’otages? Qui est un frère avec qui on peut discuter?

Les questions de défense et de sécurité étaient sur la sellette ces dernières semaines, également à travers la polémique sur les contrats d’armement signés par le ministère de la Défense avec la société Guo Star. La presse malienne a parlé de scandale. Qu’en est-il exactement?

La justice s’est saisie du dossier et comme il y a une stricte séparation des pouvoirs entre le législatif et le judiciaire, je ne ferai pas de commentaire. Mais sachez que l’armée reste une priorité pour le Mali et que, quand la vérité triomphera, beaucoup d’honnêtes Maliens seront rétablis dans leur honneur. Déjà, les institutions de Bretton Woods viennent de reprendre leur aide après une suspension de quelques mois.

Des pays du pourtour sahélien ont demandé à l’Onu d’intervenir en Libye. D’autres prient l’Otan d’intervenir une deuxième fois dans ce pays pour éliminer les groupes djihadistes qui y opèrent. Quel est votre avis sur ce sujet?

Comme l’a dit le président tchadien Idriss Déby Itno, il faut que l’Otan assure ‘’le service après- vente’’, c’est un constat général. Je vous signale que Jean Yves Le Drian (ministre français de la Défense, Ndlr) avait, lors des universités d’été de la défense française de cette année, interpellé l’opinion internationale sur l’urgence d’agir en Libye. Avant lui, mon collègue Gwendal Rouillard, de la Commission Défense du parlement français a été le premier à parler de «service après-vente» manquant! Cela dit, il faut impliquer l’Union africaine, surtout de grands pays tels que l’Algérie qui s’impliquent déjà dans des pourparlers en Libye.

Juste à côté de vous, au Burkina Faso, le pouvoir a brutalement changé de mains à l’issue de manifestations populaires. Avec le recul, comment analysez-vous ces événements?

Je pense qu’il faut saluer la sagesse du président Compaoré qui a démissionné. Il aurait pu se maintenir et mener le pays vers un bain de sang. Par son retrait, il a sauvé son pays. Le reste, je crois, est aujourd’hui entre les mains des Burkinabè eux-mêmes.

Les observateurs vous prêtent l’intention de vouloir succéder à votre père. Que leur répondez-vous? Karim Kéïta a-t-il des ambitions présidentielles?

Non je n’ai pas d’ambitions présidentielles et je n’y pense pas en me rasant tous les matins devant mon miroir…

Propos recueillis par François Domoli
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