Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Me Tiéssolo Konaré, avocat des ex-putschistes : « Me Bathily et le Juge Karembé connaissent les véritables auteurs du charnier de Diago… Nous les citerons comme témoins…
Publié le vendredi 13 fevrier 2015  |  Sentinelle




Le Général Yamoussa Camara transféré auprès de Sanogo à Manantali… » Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, lundi dernier à son domicile sise à Banconi Dianguinèbougou, Maitre Tièssolo Konaré, un des avocats des ex-putschistes ne va pas avec le dos de la cuillère. Des révélations, il en a fait… Lisez plutôt!

Le Général Yamoussa Camara transféré auprès de Sanogo à Manantali… »

Dans cette interview qu’il a bien voulu nous accorder, lundi dernier à son domicile sise à Banconi Dianguinèbougou, Maitre Tièssolo Konaré, un des avocats des ex-putschistes ne va pas avec le dos de la cuillère. Des révélations, il en a fait… Lisez plutôt!

La Sentinelle: Qu’en est-il, de la prétendue agression d’Amadou Haya Sanogo à Manantali par le Capitaine Djibril Sogoba ? Que s’est-il réellement passé ?

Me Tièssolo Konaré: L’incident remonte au 17 Janvier 2015 lorsque le prisonnier sollicita l’intervention d’un médecin pendant qu’il saignait du nez. L’infirmière saisie affirma ne pas pouvoir traiter le cas. C’est ainsi que le malade demanda au Capitaine Sogoba d’adresser un rapport à la hiérarchie afin qu’il puisse bénéficier de soins appropriés.

Suite à cette information parue dans la presse suivie de la visite de ses avocats, le 24 Janvier 2015, le Capitaine Sogoba s’est introduit dans la cellule de Sanogo, indigné et le traita de tous les maux avant de lui serrer les collets. N’eut été l’intervention de ses autres camarades Gendarmes, le pire allait se produire. Et depuis, le Général Amadou Haya est enfermé 24h sur 24h dans sa cellule.

Selon d’autres crédibles sources, le prisonnier aurait été à nouveau agressé, Mercredi 28 Janvier 2015 dans sa cellule à Manantali par le Capitaine Djibril Sogoba qui voulait fouiller ses affaires, une altercation s’en est suivie au cours de laquelle, il l’aurait giflé.

Quelle a été la suite accordée à votre plainte contre le Capitaine Sogoba?

Nous avons porté plainte auprès du Procureur Général de Bamako qui l’acheminera à son tour au Procureur de Kayes contre le Capitaine Sogoba Commandant d’escadron par intérim de la Gendarmerie de Manantali pour Violence et Voies de faits, torture, non assistance à une personne en danger.

Vous avez parlé de violation de la procédure en parlant du transfèrement de Sanogo. Qu’est qui justifie cette violation ?

Vous savez, depuis fort longtemps, Sanogo souffre. Sa maladie est connue : il saigne du nez et peut souvent perdre jusqu’à l’équivalent d’un verre de thé de sang. C’est beaucoup chez un individu. Malgré tout et nuitamment, la Gendarmerie de Faladiè l’a amené à Sélingué. J’ai dénoncé, en son temps, cette pratique auprès du juge qui a dit qu’il n’en était pour rien. Il se trouve pourtant que mon client est sous mandat du juge et non de la Gendarmerie. Il s’est dérobé en disant que c’était la Gendarmerie en se basant sur les textes de loi du Code militaire qui dit que lorsqu’un militaire est mis en cause, il est gardé dans les locaux d’une Gendarmerie. Qu’à cela ne tienne ! Cette Gendarmerie doit relever du siège de la Juridiction du juge pour respecter le droit. On l’a amené contrairement à toutes ces dispositions à Sélingué qui relève de Sikasso. Sa condition de détention était déplorable. Et pis, il cohabitait avec des serpents.

A notre grande surprise, le 13 Décembre 2014 quant on pensait que tout allait mieux parce que le juge nous avait notifié la fin de la procédure et que le dossier était à notre disposition, je m’apprêtais à aller rendre visite pour qu’ensemble, on puisse travailler avec mon client. Alors, je me rends à Sélingué et je trouve qu’il n’y était pas. On l’avait transféré à Manantali.

Je me suis ainsi rendu à Manantali que je connaissais bien parce que ce sont les mêmes locaux qui abritaient le lieutenant Soyba Diarra et le Capitaine Issa Tangara. Et l’on sait quelle sorte de prison, il y a à Manantali. Des locaux de belles apparences, mais dont l’intérieur laisse à désirer : du fer forgé type conteneur, pas de climatisation, chaleur étouffante…

Concrètement, que reproche-t-on à vos clients ?

Mes clients sont poursuivis pour les évènements du 30 Avril 2012 et subissent toutes sortes de torture. Vous savez, objectivement, si nous prenons le cas Sanogo et autres, je ne dirais pas qu’il n’y a pas eu de crime, mais ceux qui le poursuivent savent qui en sont les auteurs. L’on fait fi de tout parce qu’on ne peut plus le poursuivre pour coup d’Etat actuellement. On se base sur des infractions qu’ils ont eux-mêmes crées parce qu’ils ont mis sur place les conditions de commission de ces infractions pour les amputer à Sanogo et à ses camarades afin de les salir davantage. Comme le dit un adage, «Si on veut abattre son chien, on l’accuse de rage». Le procès est éminemment politique. Le moment opportun, nous allons démontrez que ces gens n’ont rien avoir avec les faits qui leurs sont reprochés.

Que répondez –vous à ceux qui pensent que Sanogo doit comparaitre devant la CPI ?

C’est le vœu de certains, mais aucune des conditions n’est réunie à cet effet. Le dossier Sanogo a été instruit et diligenté ici. Alors pourquoi l’amener devant la CPI ? Le Président Moussa Traoré a été jugé ici, non ?

Après la notification de fin d’instruction du Juge Karembé, quelle suite a été réservée au dossier ?

Quand le juge termine avec un dossier, il le transmet au parquet d’instance qui devient une courroie de transmission au Parquet Général. Mais depuis Décembre, le dossier dort dans les tiroirs. Nous sommes dans cette attente… S’agissant du Juge Yaya Karembé, j’ai appris de sources sûres qu’il s’est rendu au Danemark avec sa famille. On le comprend parfaitement.

Que deviennent les autres camarades de Sanogo ?

Une bonne quantité au Camp I à Bamako ici dont Amassongo Dolo, Fousseyni Diarra, Christophe Dembélé; Siméon Keita Lieutenant Madou Oulen; Capitaine Issa Tangara; Colonel Bloncoro Samaké… Le Capitaine Amadou Konaré qui rejoint la cellule «Serpent» de Sélingué qui abritait Sanogo. Quant à Soiba Diarra, lui a été transféré à Kadiolo, Alassane Touré à Dioila, et le Général Yamoussa Camara qui avait été transféré à Bamako pour des soins, a rejoint Sanogo à Manantali

Notons que cette Prison de Manantali a causé d’énormes préjudices à certains militaires dont le Lieutenant Soiba Diarra qui a perdu l’œil Gauche et le Capitaine Issa Tangara qui a eu des problèmes d’audition et souffre également d’une maladie de reins.

Que reprochez-vous aux organisations de défense des droits de l’Homme?

Aux Organisations comme AMNESTY International, AMDH, CNDH, et autres, leur indifférence par rapport à la mauvaise condition de détention de ces militaires. Dès l’instant que les Droits de l’Homme sont bafouillés, ces organisations doivent réagir, que l’on soit détenu ou pas. Mais ces organisations n’existent que grâce au soutien des politiciens. C’est normal parce que nous vivons dans un monde où l’argent est maître de tout. Elles ne peuvent que se taire.

De quoi accusez-vous l‘ex-ministre de la justice, Me Ministre Bathily?

Le Ministre avait dit qu’il n’y a pas eu de plainte contre les auteurs du 30 Avril 2012. C’est le jeune Sangaré qui fut momentanément le Commandant de la BIJ qui avait été saisi. Il a même entendu les Sanogo en leur qualité de partie civile. Les membres de la Junte avaient porté plainte contre X pour trouble à l’ordre public, tentative d’assassinat et enlèvement de personnes. C’est vrai qu’en tant que Ministre, il a du mettre le pied là-dessus parce qu’il était l’avocat des «Bérets-rouges», mais maintenant, nous allons l’enlever parce que les plaintes demeurent. On a beau caché la vérité, elle jaillira un jour.

Me Bathily et le Juge Karembé connaissent les véritables auteurs du charnier de Diago. Le moment viendra où on n’en parlera. Ils savaient bien où se trouvait le charnier avant sa découverte parce qu’ils connaissent les commanditaires et nous sommes en droit d’interpeller, et le Ministre sortant de la justice, Me Mohamed Ali Bathily et le juge Yaya Karembé, comme témoins. Nous avons obligation de les ester devant la justice pour témoigner, au cas où on devrait juger mes clients, parce qu’ils en savent trop, pas au fait de la procédure, mais bien avant l’ouverture des enquêtes. Donc je suis très serein.

D’autres griefs ?

Ce que je déplore, c’est que depuis le départ du Général fuyard – excusez-moi du terme-, tous les leaders d’opinion et suite l’intervention des partis politiques, ont coalisé pour demander à la junte (Ex-CNRDRE) de tout mettre en œuvre pour éviter un embargo, qu’il fallait le retour à l’ordre constitutionnel… ceci ou cela…

Mais depuis que les Sanogo sont dans cette situation, hormis Cherif Ousmane Madani Haidara qui a fait un tour chez Sanogo, aucun d’autre n’a suivi. En toute honnêteté, ces leaders d’opinion devraient prendre attache avec Sanogo pour savoir ce qui s’est réellement passé et intervenir parce que le Mali n’a pas besoin de tout ça. Avec les problèmes du Nord, on est entrain d’en créer au Sud et tout le monde sait ce qui s’est passé le 30 Avril 2012. Si certains n’avaient pas quitté leur caserne pour s’attaquer à Kati, il n’y aurait pas eu ces crimes odieux.

Que tous ceux qui sont morts pour le Mali soient des pupilles de la République ; que l’Etat les prennent en charge et qu’on mette fin à toutes ces exactions et que l’on fasse face aux problèmes du moment. Ceux qui pensent qu’on peut faire le Grand Mali sans l’Armée se trompent.

Propos recueillis par T. Coulibaly
Commentaires