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Pourparlers inter maliens à Alger : En attendant le coup d’envoi officiel
Publié le lundi 16 fevrier 2015  |  L’Essor
Pourparlers
© Autre presse par DR
Pourparlers d`Alger




Les différents protagonistes de la crise et la médiation internationale conduite par l’Algérie multiplient les rencontres informelles et les apartés pour rapprocher les positions.
Après deux reports successifs, le troisième rendez-vous semble être le bon. En principe, cet après-midi l’ouverture officielle du 5e round des pourparlers inter maliens aura lieu à l’hôtel El Aurassi, dans la capitale algérienne. Depuis la semaine dernière, les différents protagonistes de la crise et la médiation internationale conduite par l’Algérie multiplient les rencontres informelles et les apartés pour rapprocher les positions. Un parcours du combattant. Car malgré les rencontres, pas d’avancées notables jusqu’ici, confie un diplomate à l’issue d’une entrevue.

La Coordination des mouvements de l’Azawad, emmenée par le MNLA semble venue à Alger cette fois-ci seulement pour négocier un accord de cessation des hostilités sur le terrain. Cette étape permettrait à leur entendement de créer un climat de confiance, avant d’envisager la signature d’un accord définitif. Cela aboutirait, en gros, à la création d’une zone tampon ou démilitarisée. Selon un diplomate, cette volonté résulte du fait que les rapports de force ont évolué sur le terrain.

En effet, les groupes armés séparatistes accumulent les échecs militaires sur le terrain ces derniers temps autour des localités stratégiques de Tabankort et d’Anéfis.

Quant à la Plateforme des groupes d’autodéfense, elle ne voit pas les choses de la même façon. Accusant le MNLA et ses alliés d’empêcher l’accès aux points d’eau aux populations sur le terrain, elle estime avoir le droit de remédier à cette situation. Pire, GATIA et ses alliés accusent la Coordination des mouvements de l’Azawad d’attaques répétées contre leurs positions. En conséquence, les groupes d’autodéfense s’opposent à la démarche prônée par les indépendantistes.

Le gouvernement, de son côté, condamne le regain de violence et demande la cessation des hostilités. Il estime cependant que « les arrangements militaires et sécuritaires » doivent faire « partie intégrante d’un accord global ». En d’autres termes, il faut d’abord signer les accords de paix et, ensuite, régler les paramètres d’un cessez-le-feu. Tout en déplorant la recrudescence des actes de violence sur le terrain, le ministre Abdoulaye Diop qui conduit la délégation gouvernementale se dit impatient d’aller à l’essentiel. Chercher au préalable de petits arrangements sécuritaires est de nature à prolonger la souffrance des populations qui manquent de tout dans notre Septentrion, fait-il remarquer. Il soutient donc la conclusion rapide d’un accord arguant que « le temps n’est plus un allié » mais « un redoutable ennemi ».

La médiation internationale, elle, doit trouver une solution pour concilier les positions des uns et des autres. C’est pourquoi elle s’est donnée le temps nécessaire (une semaine) pour avoir un accord sur la démarche à suivre. A-t-elle réussi ? Un observateur averti répond par la négative. Notre interlocuteur ajoute que les affrontements du week-end dernier n’ont guère facilité le travail de la médiation. « Mais on garde l’espoir » conclut-il, avec un optimisme mesuré.

La situation peu favorable à un accord rapide met les nerfs à vif dans le hall de l’hôtel El Aurassi. Les oreilles collées aux téléphones, les négociateurs travaillent sans relâche. Les concertations se prolongent souvent tard dans la nuit jusque dans les chambres.

PAS DE CALENDRIER PRECIS

Les ministres (Abdoulaye Diop, Hamadoun Konaté et Zahabi Ould Sidi Mohamed) et les experts continuent à travailler pour affiner leur stratégie en attendant le début des négociations. Après 4 rounds, ils ont compris qu’il ne faut jamais se laisser prendre au dépourvu. « Il faut prévoir des réponses à toutes les questions éventuelles », explique un expert de l’équipe gouvernementale. Ici, rien n’est pré établi : pas de calendrier précis, pas de sujets clairement énoncés. Tout dépend des succès obtenus ou, à contrario, des obstacles rencontrés.

Expliquant les raisons des reports successifs de la cérémonie d’ouverture officielle, Abdoulaye Diop a précisé que le premier report était consécutif à la visite officielle de travail et d’amitié du Premier ministre Modibo Keita. Même si au programme de la visite du chef du gouvernement à Alger, il était prévu sa participation à l’ouverture officielle des négociations.

Finalement, c’est au cours d’un déjeuner officiel avec l’ensemble des protagonistes que Modibo Keita a livré son message avant de regagner Bamako. Le second report, a expliqué Abdoulaye Diop, était dû au décès d’un membre de la famille du ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra.

Sur les pourparlers proprement dits, le ministre Diop a indiqué clairement que la partie gouvernementale a décidé de ne discuter que des questions relatives à la signature d’un accord de paix. « Nous avons suffisamment débattu. Il y a lieu maintenant de prendre les documents et de marquer des points d’accord et de voir dans quelle mesure nous pouvons nous rapprocher sur les points de divergence», expliquera-t-il.

Pour lui, les questions sécuritaires sur le terrain ne doivent pas être des « préalables ». Sur ce sujet, « la position du gouvernement est d’aller très vite pour la cessation des hostilités, un gèle des positions et faire en sorte que les équipes techniques puissent se mettre en place ». De l’avis d’Abdoulaye Diop, « seul un accord de paix offrira les conditions optimales pérennes pour une sécurisation durable du pays ». Il estime que « ce qui se passe sur le terrain est préoccupant ».

« C’est une prime à ceux qui détiennent les armes et ceux qui utilisent la violence que de dire que tant que les armes ne sont pas tues, nous n’allons pas avancer », a ajouté le ministre des Affaires étrangères qui a souligné « l’urgence » d’aller vers la signature d’un accord de paix. « Rien, absolument rien ne doit nous retarder par rapport à cet objectif », martèlera-t-il.

Interrogé sur les points de discorde, Abdoulaye Diop a expliqué que le document de travail fourni par la médiation comporte des points à revoir. Mais ce document représente tout de même une bonne base de négociation, de son point de vue.
Envoyé spécial
A. M. CISSE
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L’Essor N° 17187 du 17/5/2012

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