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Des djihadistes français aux côtés du Mnla – alliés et de Boko Haram : Le jeu trouble de Paris
Publié le mardi 17 fevrier 2015  |  Sentinelle




S’il est désormais de notoriété qu’autant, il existe des Djihadistes français en Syrie, Irak et Libye, autant, ils sont présents dans les rangs de Boko Haram ainsi que parmi les narcojihadistes au Nord du Mali.

Mais l’on ignorait jusqu’à ce jour, que certains sont d’anciens militaires français et surtout que d’autres, à leur retour de la guerre, ont perçu des allocations dévolues aux blessés de guerre de la part du gouvernement français.

On le sait désormais: 08 européens, dont au moins cinq français, au service de Boko haram, ont été capturés par les forces de défense Camerounaises dans le nord Cameroun, à l’issue des récents combats dans la zone.

Il nous revient que le ministre français chargé des affaires étrangères, Mr. Laurent Fabius a demandé l’extradition de ses compatriotes afin qu’ils soient jugés en France. Un détail qui ne manque pas de relents (on y reviendra plus loin).

D’après des données compilées par The Economist début septembre, un tiers des djihadistes occidentaux partis faire le djihad proviennent de France. Avec plus de 900 individus impliqués, la France fournit le plus gros bataillon de djihadistes occidentaux, loin devant le Royaume-Uni (400 djihadistes), l’Allemagne (270), la Belgique (250) ainsi que des Pays-Bas, la Suède, le Danemark, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande et l’Autriche (Source : Par lefigaro.fr).

Ces djihadistes surtout français ont une histoire. Parmi eux figurent d’anciens militaires, de véritables professionnels et appartenant (jadis ou encore toujours) aux unités spéciales de l’armée française (Lire encadré : «Soldats français, ils sont devenus djihadistes».) En clair, tous n’ont pas été tenté par les réseaux sociaux ou par les prêches de prédicateurs dans les mosquées.

En tout état de cause, nombre d’entre eux ont été aperçus un peu partout en Irak, en Syrie, en Libye et très récemment au Cameroun aux côtés de Boko Haram.

Au Mali et plus particulièrement à Kidal, à la faveur de l’offensive suivie de la débâcle de l’armée malienne au mois de mai 2014, de nombreux témoins ont évoqué la présence de combattants français dans les rangs du MNLA et alliés dont ansar-dine d’Iyad Aghali. Et pis, des projectiles extraits du corps de soldats maliens portaient bien la marque de l’armée française (il est avéré que les anciens militaires dont il est question ont débarqué avec armes et bagages de leurs corps et unités d’origines dans les rangs des groupes terroristes). Tout s’explique donc. Il y a un hic cependant.

Des révélations à la suite de Charlie Hebdo

Le journal français «Le point» a fait une révélation au mois de janvier dernier, à la faveur des événements liés à «Charlie Hebdo». Le journal brossait ainsi le portrait frères Kouachi et d’Amedy Coulibaly, les auteurs des attentats de «Charlie Hebdo», de Montrouge et du supermarché casher de la Porte de Vincennes à Paris. Et l’article a évoqué au passage le cas d’un certain Mohamed el-Ayouni, proche des auteurs des différents attentats.

L’article révèle que cet individu s’est rendu en Irak en juillet 2004. Et «dans les combats de Falloujah, il avait perdu son bras et son œil gauches. De retour en France, il avait demandé une allocation handicapé… et l’avait obtenue des services sociaux lesquels ne pouvaient ignorer dans quelles circonstances il avait perdu son œil et son bras gauches».

En clair, la prise en charge de Mohamed el-Ayouni ainsi que d’autres combattants français, de retour de mission, était quasi officielle. Des sources révèlent en effet beaucoup d’autres cas. Une contribuable française a même adressé une correspondance au ministre français de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine pour lui demander des comptes et des réponses aux questions suivantes : «Y a-t-il d’autres cas analogues à celui de Mohamed el-Ayouni ? Vos services sont-ils en mesure d’établir une liste de tous les cas similaires à celui-là, et d’agir pour arrêter ce scandale?». Bien entendu, la correspondance est toujours dans l’attente d’une suite favorable.

C’est dans cette attente justement que survint la capture d’au moins cinq Djihadistes français et cette précipitation du Ministre Laurent Fabuis de demander leur extradition sur la France afin d’y être jugés et ce, comme si le Cameroun sur le sol duquel ils ont été capturés, ne disposait pas de juridiction appropriée ou point de souveraineté.

Au Mali, et plus précisément à Kidal, la présence de Jihadistes français ne fait le moindre doute. Et l’Armée française sur place n’est pas indifférente à leur sort. Elle s’applique de manière régulière et constante à empêcher toute offensive d’où qu’elle vienne (des groupes d’auto-défense, ou de l’armée régulière malienne). Et au même moment, des terroristes par elle recherchés, à l’image d’Iyad Aghaly y circulent librement. Et notons au passage, que ce même Iyad a été mis à contribution par la France en vue de la libération de ses derniers ressortissants au mois de Décembre dernier.

En clair, tout indique que les Djihadistes français, censés être d’anciens militaires, s’avèrent bel et bien des soldats en mission et toujours en activité. Autrement, que le Ministre français réponde aux questions de sa compatriote : «Y a-t-il d’autres cas analogues à celui de Mohamed el-Ayouni ? Vos services sont-ils en mesure d’établir une liste de tous les cas similaires à celui-là, et d’agir pour arrêter ce scandale?».

B.S. Diarra

Encadré

Soldats français, ils sont devenus djihadistes

Une dizaine d’anciens militaires français ont rejoint des réseaux djihadistes, notamment les rangs de l’Etat islamique, a confirmé le ministère de la Défense. L’armée française s’inquiète aussi des risques de radicalisation en son sein.

La menace inquiète. D’anciens militaires français ont rejoint les rangs des djihadistes, a confirmé le ministère de la Défense. Mercredi, la radio RFI précisait qu’une dizaine d’anciens militaires français combattent actuellement sous une bannière djihadiste en Syrie et en Irak. La plupart ont rejoint les rangs du groupe État islamique. La station évoque particulièrement le cas de l’un d’entre eux qui a « mis ses compétences militaires acquises sous le drapeau français au service d’un encadrement de jeunes djihadistes français ». Cet ancien militaire, devenu émir, commande ainsi dans la région de Deir Ezzor un groupe d’une dizaine de combattants français qu’il a formé au combat. « D’autres sont experts en explosifs, il s’agit de jeunes d’une vingtaine d’années. Certains sont convertis, d’autres issus de culture arabo-musulmane. Et parmi eux, il y a des anciens de la Légion étrangère ou d’anciens parachutistes », ajoute encore RFI.

Selon L’Opinion, l’un d’eux a servi au 1er Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) de Bayonne, un régiment d’élite de l’armée française rattaché au Commandement des opérations spéciales, et y a suivi une formation de commando en techniques de combat, tir et survie. A l’issue d’un engagement de cinq ans, cet ancien des forces spéciales, issu d’une famille originaire du Maghreb, a rejoint une société de sécurité privée pour laquelle il a travaillé sur des sites pétroliers dans la Péninsule arabique, poursuit L’Opinion sur son site Internet. « C’est alors qu’il s’est progressivement radicalisé, se laissant pousser la barbe et adhérant à l’idéologie islamiste », écrit le quotidien, ajoutant, de sources proches du dossier, qu’il aurait ensuite été licencié et aurait rejoint la Syrie. Europe 1 ajoute que cet ancien militaire, aujourd’hui âgé d’une quarantaine d’années, a quitté l’armée française en 1998.

Anciens militaires et « anciens professionnels d’autres disciplines »

Jean-Yves Le Drian a souligné mercredi que ces cas restaient d’une « extrême rareté ». Sur RTL jeudi, il a confirmé que « certains de nos militaires sont surveillés » mais s’est refusé à donner un chiffre précis. « Il y a (parmi les djihadistes) des anciens militaires comme il y a des anciens professionnels d’autres disciplines (…) Je ne crois pas qu’il soit nécessaire d’identifier des listes d’appartenance à tel ou tel corps d’activité sociale pour dire que le terrorisme vient de là », a-t-il déclaré.

Si le cas de ces ex-militaires inquiète, l’une des principales préoccupations reste de « prévenir les phénomènes de radicalisation dans nos armées », a indiqué une source au ministère de la Défense. En conséquence, les effectifs de la DPSD (Direction de la protection et de la sécurité de la défense) – qui mène des enquêtes en interne en liaison avec le renseignement intérieur (DGSI) – vont être augmentés avec le recrutement de 65 personnes. Le service compte déjà près de 1.000 personnels chargés d’examiner notamment les dossiers de recrutement. « Il existe des zones grises (..) des postures moins simples entre un simple croyant et un djihadiste. Il y a celui qui peut être tenté par réseau familial, par rencontre, par amitié ici ou là, par capillarité », explique-t-on de même source. « On a pu repérer ici ou là, dans des lieux biens particuliers, ce type de liens, absolument pas démontrés mais qui exigent de la part de la DPSD un travail extrêmement sérieux et pointu », a-t-on souligné.

Formés en France, ces anciens militaires ou ceux radicalisés au sein de l’armée pourraient s’avérer être de redoutables djihadistes, au courant de l’organisation et des secrets de l’armée. Ils pourraient aussi apporter leur expertise en maniement des armes et explosifs à d’autres candidats potentiels au djihad. Comme le rappelle RFI, ces nouvelles recrues font aussi craindre un attentat du type de Fort Hood aux Etats Unis. Cette fusillade dans une base militaire du Texas, perpétrée par Malik Nadal Hasan un américain d’origine palestinienne, psychiatre dans l’armée de terre, avait fait treize morts et une trentaine de blessés en novembre 2009.

Emilie Cabot (avec AFP) – leJDD.fr
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