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Nord du Mali: fragile cessez-le-feu entre Bamako et les groupes armés
Publié le vendredi 20 fevrier 2015  |  AFP
Bamako
© Autre presse par DR
Bamako et six groupes armés d’accord pour cesser les hostilités




Bamako - Le gouvernement malien s’est timidement réjoui vendredi du cessez-le-feu conclu à l’arrachée la veille, après de fortes pressions de la communauté internationale, avec les groupes armés sévissant dans le nord du pays.

"Ce cessez-le-feu est une bonne nouvelle si tout le monde le respecte", a affirmé vendredi à l’AFP une source gouvernementale malienne ayant requis l’anonymat, qui a tenu à relativiser sa portée: "Maintenant il serait souhaitable que les négociations avancent pour une paix définitive".

L’accord de cessez-le-feu a été conclu jeudi à Alger entre Bamako et six groupes armés du nord du Mali, sous les auspices de l’ONU et de l’Algérie, qui mène les pourparlers pour la paix dans cette région.
La "déclaration" d’Alger prévoit la cessation "immédiate de toutes formes de violence" et appelle les parties à "s’abstenir de tout acte ou propos provocateurs", selon le document consulté par l’AFP.

Elle a été signée après des appels pressants et parfois menaçants de la communauté internationale par six groupes: le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA), le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), le Mouvement arabe de l’Azawad-dissident (MAA-dissident), la Coordination pour le peuple de l’Azawad (CPA) et la Coordination des mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR).

Le 9 février, le président français François Hollande avait, dans un message à son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika, souhaité que Bamako et les groupes armés parviennent "rapidement à un accord de paix".
Le Conseil de sécurité de l’ONU avait déjà enjoint les deux parties, le 6 février, à "reprendre sans tarder" les "négociations", se disant "prêt à envisager de prendre les mesures appropriées, y compris d’imposer des sanctions ciblées, à l’encontre de ceux qui reprennent les hostilités et violent le cessez-le-feu".

- Accusations mutuelles -

De source proche du dossier, on souligne que ce cessez-le-feu n’est pas un fait nouveau car d’autres avaient déjà été conclus auparavant sans jamais être respectés, mais qu’il s’agissait plutôt pour l’Algérie de démontrer à la communauté internationale sa capacité à faire signer un accord entre les parties.

Ces dernières semaines, des heurts ont opposé, dans la zone de Tabankort (nord), des groupes armés rebelles du nord du Mali au Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), favorable à Bamako.
La zone de Tabankort est à mi-chemin entre Kidal, fief de la rébellion, et Gao (nord) contrôlée par des forces favorables à Bamako, à dominante touareg de part et d’autre.

Bamako et les groupes armés s’accusent mutuellement de violations des précédents cessez-le-feu, qui n’ont jamais tenu.
"Nos troupes n’ont jamais violé le cessez-le-feu", a réaffirmé vendredi la source gouvernementale malienne.

Quant à la Coordination des Mouvements de l’Azawad, qui fédère les principaux groupes rebelles, à dominante touareg et arabe, elle a récemment accusé "les forces gouvernementales" d’avoir attaqué le 7 février une de ses positions dans le Gourma (région de Tombouctou).

Cette attaque est "une violation flagrante" de "l’accord du cessez-le-feu du 23 mai 2014 et de celui sur ses modalités de mise en oeuvre du 13 juin 2014", avait-elle indiqué dans un communiqué.

La "déclaration" d’Alger a été signée jeudi lors du cinquième round de négociations entamées lundi, qui doivent se poursuivre pour aboutir à un accord de paix.
Bamako et les groupes armés étaient parvenus à un accord intérimaire le 18 juin 2013 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Ils ont ensuite mené, depuis juillet 2014 à Alger, quatre séries de négociations, les premières à rassembler l’ensemble des parties prenantes au
conflit.

Alors que les rebelles touareg réclament "une large autonomie" du Nord,

Bamako propose "une décentralisation poussée".
Le nord du Mali a été occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des jihadistes, qui en ont été partiellement chassés par une intervention internationale lancée en 2013 par la France, à laquelle a succédé en août 2014 l’opération française "Barkhane" qui vise l’ensemble de la zone sahélo-saharienne.

Mais la zone a enregistré depuis l’été une recrudescence d’attaques, notamment jihadistes, visant les forces maliennes ou étrangères, mais aussi les civils.

bur-mrb/mba
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