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Me Zoumana N’Tji Doumbia : « La majorité n’a pas peur de l’opposition… C’est une guerre d’idées et un débat d’arguments»
Publié le lundi 23 fevrier 2015  |  Le Flambeau
Activités
© aBamako.com par mouhamar
Activités du président Blaise Compaoré au Mali
En visite au Mali pour 48 heures, le président du Faso Blaise Compaoré s’est entretenu avec les groupements parlementaires maliens.




Le projet de loi portant statut de l’opposition politique a été adopté par les parlementaires, le jeudi 19 février 2015. L’adoption de ce projet conforte l’opposition dans son statut et marque une avancée positive dans notre processus démocratique. L’analyse de cette nouvelle donne politique avec l’honorable Me Zoumana N’Tji Doumbia, élu à Bougouni et Président du groupe parlementaire Alliance pour le Mali (la deuxième force de l’assemblée Nationale).

Le Flambeau : Que pensez-vous de l’adoption du projet de loi sur le Statut de l’opposition ?

Honorable Me Zoumana N’Tji Doumbia : Vous savez, la démocratie est fondée sur la majorité et l’opposition. Et pour que l’opposition puisse jouer son rôle, qui est prépondérant dans la démocratie, il est normal et même obligatoire de mettre les moyens à sa disposition. Le statut que nous avons voté jeudi permettra sans nul doute à l’opposition de jouer exactement son rôle et d’animer politiquement, en tout cas dans l’arène démocratique. Il permettra aussi à l’opposition de ne pas être muselée et d’être un contre poids à la majorité. Il est aussi une révolution. Vous savez qu’il y avait un statut en vigueur qui date de 2000, mais qui dans la pratique soulevait beaucoup d’insuffisance.

Le présent statut a eu des innovations majeures notamment en ce qui concerne le Chef de fil de l’opposition. Ce dernier bénéficie d’un rang de ministre avec le protocolaire qui s’en suit, d’un cabinet et tous les avantages dont disposent les ministres pour pouvoir jouer son rôle d’animation de l’opposition. L’opposition étant multiforme, il est important d’avoir un Chef de fil. Cela permettra de bien structurer et mieux organiser l’opposition politique. L’opposition aujourd’hui dans notre pays n’est seulement pas parlementaire. Elle est parlementaire et non parlementaire. Donc avec un Chef de fil, toutes les parties prenantes de l’opposition pourront se rassembler autour d’un cadre légale plus approprié.

Pensez-vous que l’opposition sera à la hauteur de son combat ?

Me ZND : Vous savez, je suis un peu mal placé pour pouvoir répondre à cette question. Mais je pense que depuis que le Président de la République est arrivé au pouvoir, l’opposition n’a pas été muselée. Le Président IBK a fait en sorte que l’opposition puisse jouer pleinement son rôle. C’est pourquoi à chaque fois qu’il y a une grande question intéressant la vie la nation, l’opposition a été consultée. Je pense que l’opposition a toujours aussi répondu aux appels.

Je pense qu’aujourd’hui, contrairement à la législature passée, certains groupes de l’opposition jouent leur rôle avec des arguments objectifs. Même si ces arguments ne sont pas souvent fondés, on sent quand même une animation politique de l’opposition. Nous sommes persuadés qu’avec cette loi qui vient d’être votée, ça va consolider ce qui était déjà là et ça permettra peut être au fur et à mesures à l’opposition de pouvoir bien jouer son rôle.

Selon vous, est-ce que l’opposition pourra changer la donne avec ce nouveau statut ?

Me ZND : Vous savez, ça dépendra de la pertinence des idées. Ce qu’on a dit est que l’opposition doit agir dans le bon sens et de façon bienveillante. Je pense que c’est ce qui est écrit dans le texte. Si les membres de l’opposition s’inscrivent dans cette ligne là, je suis persuadé qu’on pourra s’entendre sur certains problèmes. Et ensemble, en dépit de nos considérations politiques et idéologiques, on pourra s’entendre sur la gestion des grands dossiers de la nation.

D’aucuns disent que l’opposition communique mieux que la majorité, êtes-vous d’accord ?

Me ZND : je ne suis pas de cet avis là. Je ne pense pas que l’opposition puisse mieux communiquer que la majorité. Vous conviendrez avec moi que les perturbateurs et les partisans du désordre sont souvent mieux entendus et visibles que les autres. Je pense que c’est de cela qu’il s’agit. Je ne m’inscris pas dans la ligne qui prétend que l’opposition communique mieux et plus que la majorité. Je crois d’ailleurs que pour donner plus de libertés médiatiques à l’opposition, nous avons fait un amendement sur un certains nombre d’articles qui doivent lui être octroyés dans les médias d’État au même titre que la majorité. C’est donc vous dire que la majorité n’a pas peur de l’opposition. La majorité sera là pour répondre et répliquer aux accusations de l’opposition. C’est une guerre d’idée, c’est un débat d’arguments. Nous n’avons pas peur de l’opposition. Nous allons amener des arguments solides pour montrer le contraire à l’opinion nationale à chaque fois qu’elle tentera de porter des accusations sans fondements.

Selon vous, quelle est la portée du projet de loi de programmation militaire voté récemment ?

Me ZND : On a l’habitude de dire que celui qui veut la paix prépare la guerre. On ne peut pas vivre dans ce monde flou sans une armée forte. Vous savez quand même que dans la dernière décennie, le Mali a montré une armée en déliquescence, une armée en déconfiture. Et dont il faille revoir tous les systèmes. Doter l’armée des moyens conséquents pour assurer l’intégrité du territoire : voilà la portée de cette loi qui devra permettre à notre armée de jouer son rôle régalien qu’est la sécurité des personnes et des biens, la sauvegarde de l’intégrité de territoire.

Propos recueillir par Seydou Karamoko KONÉ
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