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Déclaration d’Alger : Un autre coup fourré du MNLA et de ses soutiens français
Publié le mardi 24 fevrier 2015  |  Le Tjikan




Les choses sont allées si vite à Alger le jeudi passé, qu’elles n’ont laissé le choix à personne d’en déchiffrer le flou artistique, sciemment orchestré qui l’entourait. Pourtant le MNLA et ses alliés rament toujours au sens contraire de la voie pour la Paix.

Même si la signature d’un quelconque accord (même parcellaire) reste l’aspiration de tous, avec le MNLA et ses alliés djihadistes, du MAA (branche séparatiste) et du HCUA, versus d’Ançar Dine, d’AQMI et leur parrain français et de la Communauté dite internationale, il faut prendre tout compromis avec beaucoup de réserve, car il y a toujours un piège qui ne dit jamais son nom. Et, l’histoire semble nous donner raison. Car, la réunion d’Alger intervient dans un contexte assez tendu. C’est à la suite des déboires du MNLA et ses alliées face aux nationalistes du GATIA à Tabankort. Et après l’échec de la tentative de la MINUSMA à créer une zone tampon, une sorte de ligne imaginaire entre Tabankort et Anefis, faisant office de frontière à l’intérieur de notre pays, au profit du MNLA. Ce jeu trouble de la MINUSMA est intervenu après la cuisante défaite infligée aux troupes séparatistes par les forces patriotiques du GATIA à Tabankort. A cette occasion, les forces Onusiennes s’étaient entendues en catimini avec le MNLA et ses alliés à l’insu du gouvernement du Mali, à travers un accord d’établissement d’une ligne tampon entre Tabankort et Anéfis, dite « Zone temporaire de sécurité (ZTS) ».

Cet accord, était naturellement un autre piège des séparatistes et leurs conseillers militaires, ayant pris la MINUSMA dans le tourbillon. Mais très vite, les jeunes de Gao ont vu le danger venir. Ils se sont levés pour faire échec à cette tentative en manifestant devant le camp de la MINUSMA. Malheureusement la manif a tourné en drame. Trois personnes y ont laissé la vie et plusieurs sortis blessés graves. Certes, elle a fait des victimes, mais a permis aux forces onusiennes de prendre conscience de la détermination des Maliens à faire échec à toute tentative de division.

Un mini-accord qui enchante le MNLA !

L’engagement ferme des Maliens à préserver l’unité et l’unicité de leur pays ne pouvait laisser indifférent les parrains du MNLA (la France et la Communauté internationale). Aussi, devraient-ils réagir en volant au secours de leurs poulains pour limiter l’humiliation qui leur ont été infligée par le mouvement patriotique GATIA. C’est dans cette atmosphère très tendue, qu’une réunion d’urgence est convoquée à Alger à la surprise générale. Officiellement, c’était pour reprendre le dialogue inter maliens. Mais, au regard de l’évolution de la situation, tout porte à croire que ce 5ème round de discussions était plutôt convoquée pour arracher du gouvernement Malien une signature destinée à faire gagner au MNLA et ses complices du temps nécessaire leur permettant de se repositionner sur le terrain en attendant les meilleurs moments pour reprendre les hostilités. Car depuis la signature de l’Accord de Ouagadougou, le MNLA entretient un climat de mi-guerre, mi-paix dans les trois régions de notre septentrion. Suivra le cessez le feu, signé sous l’égide du président mauritanien Mohamed Abdoul Aziz. Lequel exigeait aux groupes armés à ne pas dépasser les limites de la région de Kidal. Depuis lors les combattants du MNLA, en violation flagrante de cet accord n’ont fait que repousser leurs positions originelles.

Ces derniers, temps ils ont transporté le combat dans les régions de Mopti et de Ségou. Ce nouveau front est animé par de nouveaux combattants localement enrôlés. Le subterfuge est si rodé qu’on a tendance à isoler ces combattants en les assimilant à des combattants djihadistes. Or, qu’il s’agit bien des combattants (du sud du Mali) manipulés, ignorant qu’ils défendent les séparatistes sous le couvert de l’islamisme. Histoire de tromper la vigilance des militaires maliens. Selon des sources militaires, nos hommes étaient habitués à combattre des djihadistes enturbannés à la peau claire. Même, au plus fort moment de la rébellion de 2012, ils faisaient plutôt face à des combattants touaregs du MNLA et ses alliés d’Ançar Dine et d’AQMI, que des noirs locaux, originaires de ces villes ou villages.

Selon nos sources, les ‘’Katibas’’ qui y opèrent obéissent aux ordres d’Iyad Ag Ghali, via des réseaux islamistes. Or, nul n’ignore que l’ambition profonde de cet homme est plus territoriale qu’islamique. Il a juste besoin d’un territoire pour mener ses opérations de commerce illicite dans cette large bande. Il faut rappeler qu’après la rébellion de 1990, le président Alpha Oumar Konaré avait réussi à calmer son instinct guerrier à coup d’argent. Officiellement conseiller spécial à la Présidence de la République, l’officier ne sortait même pas de sa maison à l’Hippodrome, où il menait une vie de pacha, comme un sultan arabe dans son harem. Selon nos sources, la grande villa aurait servi au ravissement de toute sorte de vices. L’argent et l’alcool couleraient à flot. Le patriarche du Mouvement patriotique de libération de l’azawad (MPLA), qui devient plus tard Mouvement populaire de l’azawad (MPA) et actuellement d’Ançar Dine, se tournait et retournait dans sa villa entouré de ses principaux lieutenants, dont le colonel Hassane Fagaga de la Garde nationale. Les choses sont restées ainsi, jusqu’en 2002 avec l’arrivée d’ATT à Koulouba.

Le rebelle, Iyad Ag Ghali, toujours rebelle

L’histoire retient que c’est cet ancien officier général de l’Armé malienne, alors président de la Transition, qui avait fait la paix avec l’ancien leader du MPLA et MPA, à travers le Pacte national. Le document historique a été signé en avril 1992 dans la salle Bazoumana Cissoko du Palais de la culture de Badalabougou par un certain Zahabi Ould Sidi Mohamed, en sa qualité de membre du Front islamique arabe de l’azawad (FIAA) et porte-parole de la coordination des Mouvements et fronts unifiés de l’azawad (MFUA) et le colonel Bourama Siré Traoré, alors ministre de l’Intérieur. Mais, ATT aurait trouvé qu’Alpha en faisait un peu trop pour cet homme, qui n’a pas plus de mérite que les autres fils de la Nation. Ainsi, aurait-il décidé d’en finir avec ce qu’il qualifiait de chantage. Il aurait exigé au rebelle, Iyad Ag Ghali le travail pour mériter son salaire. Il aurait revu à la baisse l’immense gratification que son prédécesseur AOK lui avait accordée. Voyant l’étau se resserré autour de lui, il a choisi la fuite que le travail bien fait pour mériter de son salaire. Mais, avant de partir, il s’est arrangé à se faire précédé par ses principaux lieutenants. Ainsi, le colonel Hassan Fagaga s’échappe à l’anglaise pour des raisons légères. Sa fuite a coûté le fauteuil de poste de Chef d’Etat major de la Garde nationale au Général Mamadou Adama Diallo, alors colonel. Celui-ci a été remplacé à ce poste par le général Broulaye Koné, alors colonel lui aussi. Mais, le changement de tête n’aura rien servi. Puisqu’Iyad avait déjà son plan de combat. Après avoir organisé la fuite de ses éléments, il se retire en dernier ressort. Selon nos sources, il y a eu des tentatives pour l’en empêcher, mais c’était peine perdue. Le stratège a réussi à passer entre les filets des services de renseignement déployés pour le pêcher à la sortie de Bamako.

Aussitôt arrivé à Kidal par des chemins tortueux, il organise l’attaque des deux camps militaires et celui de la Garde nationale, qui a tourné à son avantage. Très vite, il réussit à s’emparer des camps militaires, excepté celui des gardes, qui était logé dans une forteresse au milieu de la ville de Kidal. Il faut rappeler qu’il y disposait déjà des forces pré positionnées sur le terrain, qui avaient l’avantage de mailler la zone avec la bénédiction du Pouvoir Politique. La bande de Bahanga, cet ancien caporal de l’armée malienne, avait investi la zone d’Abeibara et Tenin Sako, avec ses hommes. Lors des élections municipales de juillet 1999, Bahanga et ses hommes ont enlevés un officier de la garde national et ses hommes (l’adjoint au commandant de l’Unité Méhariste d’Abéïbara). C’était au cours d’une mission de sécurisation des opérations électorales. Son chef, le commandant de l’Unité, un certain colonel Elisé Daou, alors lieutenant, avait préparé la contre attaque contre Bahanga et ses hommes pour libérer ses éléments. Alors qu’il était à un doigt de cueillir Bahanga et ses hommes, il reçoit l’ordre de replier par sa hiérarchie à la demande de l’autorité politique de Bamako.

Depuis, c’est l’instabilité dans les trois régions et la bande sahélienne ainsi que dans les régions de Ségou et Mopti. Il est donc évident que tant qu’Iyad Ag Ghali reste en liberté, il n’y aura jamais de paix dans cette partie de notre territoire. Les français le savent pertinemment autant que l’ONU. Mais, pourquoi refusent-ils d’agir ? La réponse est aussi compliquée que la question. Car, Iyad Ag Ghali est un excellent stratège militaire, de surcroit très futé et un habile manipulateur. Il détient alors des informations ultra secrètes sur les agissements des français dans cette zone, ce qui fait de lui un allié de fortune. Maintenant, la question est de savoir, si les français n’ont pas signé un deal avec lui dans le dos du Mali ? Car, il est aussi le point focal des Saoudiens et des Qataries qui financent le jihadisme.

Mohamed A. Diakité
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