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Arrêt des hostilités dans le nord du Mali : Un accord de cessez-le-feu favorable à la rébellion
Publié le mercredi 25 fevrier 2015  |  Le Soir de Bamako
3eme
© Autre presse par DR
3eme phase des pourparlers d` Alger




À l’occasion du cinquième round des pourparlers d’Alger, un nouvel accord de cessez-le-feu (un de plus), entre la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) et la plate-forme des groupes d’autodéfense, a été proposé par la médiation algérienne et signé par les parties belligérantes, le vendredi 20 février courant.
Nombreux sont les observateurs qui voient en la signature de cet énième accord de cessez-le-feu « un non sens » ou alors « une peine perdue« ? Pour ces observateurs, ce nouvel accord s’inscrit dans la droite ligne du projet controversé que la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (Minusma) et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) avaient manigancé en vue de la création d’une zone temporaire de sécurité aux alentours de Tabankort.

On se souvient que pour barrer la route à la mise en œuvre de ce projet, les populations de Gao, notamment les jeunes, ont eu maille à partir avec les soldats onusiens. Ces échauffourées se sont soldées par trois morts et de nombreux blessés parmi les civils de cette ville. Face à ce drame, la Minusma a annoncé le retrait pur et simple de ce projet. Ce qui parait aberrant dans cette affaire de signature d’accord, est que la délégation malienne, au nom et pour le compte de l’État, a signé ce document qui est censé ne pas concerner l’armée malienne.
En effet, depuis les évènements malheureux de Kidal, le 21 mai dernier, les Forces Armées Maliennes (Fama) se sont retirées de cette zone et n’y sont pas retournées de nos jours. D’autre part, le Gouvernement malien a toujours refusé catégoriquement le fait que son armée soit accusée d’être mêlée dans les différents affrontements qui se sont déroulés dans cette partie du territoire, depuis le retrait de celle-ci de la ville de Kidal.
Par ailleurs, les autorités maliennes se sont insurgées contre les allégations qui prétendent que les groupes d’autodéfenses du nord sont à la solde de l’État malien. Quoi qu’il en soit, les populations du septentrion se disent inquiètes du fait que l’autorité malienne ait accepté de faire partie des signatures de cet accord de cessez-le-feu qui ne la concerne pas directement, à l’état actuel de la situation. Le problème, c’est plutôt entre la plate-forme des groupes d’autodéfense et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma). Encore, les populations craignent que cet engagement de l’État malien ne vienne entamer l’ardeur et le dévouement des groupes d’autodéfense qui ne jurent que par la défense de leur terroir et la protection des populations qui y vivent.

D’ailleurs les observateurs les plus avisés sont unanimes à parier que c’est la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) qui sera la première à violer cet énième cessez-le-feu. Pour le moment, elle a accepté de signer cet accord sans broncher, parce que tout simplement, elle est présentement en position de faiblesse. En effet, sur le terrain des hostilités, le Mnla et ses alliés ont perdu beaucoup de leurs positions face au Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et alliés (Gatia). À ces difficultés de positionnement au plan militaire, s’ajoutent de nombreuses désertions au sein des groupes séparatistes. On se souvient de la défection il y a quelques mois, du Colonel Hassane Ag Mehdi dit « Jimmy le rebelle » avec tous ses hommes. Plus récemment on a assisté au départ de toute la tribu arabe des « Oualad » pour se rallier du côté des unionistes.
A propos de cette récente défection, Aly Ould Hamaha Oualad, un notable de ladite tribu déclarait “les opérations militaires lancées contre les civils à Tabankort, comme ailleurs dans le nord, m’ont choqué. Ces actes étaient de trop et il fallait soit arrêter, soit choisir son camp. C’est ce que j’ai fait. Je me suis joint à la plate-forme des mouvements d’autodéfense qui défendent l’unité nationale et le peuple malien contre les atrocités”.

L’accord de cessez-le-feu signé récemment à Alger stipule dans ses dispositions « En attendant la conclusion et l’entrée en vigueur d’arrangements définitifs, les parties doivent observer une cessation définitive de toutes formes de violence et s’abstenir de tout acte ou propos provocateurs; respecter les engagements contractés en vertu des accords antérieurs…« .
À y regarder de près, cet accord de cessez-le-feu est plutôt à l’avantage de la plate-forme des groupes d’autodéfense, en ce sens qu’il permet de geler les positions des belligérants sur le terrain. Or présentement, c’est ce groupe qui occupe le plus de localités convoitées par les uns et par les autres. Mais pour les populations du nord, cet accord de cessez-le-feu n’est qu’une manœuvre pour stopper la progression fulgurante des groupes d’autodéfense et du coup, sauver le Mnla et ses alliés d’une débâcle certaine.

Malgré la signature de cet accord de cessez-le-feu, il y a tout de même lieu d’être prudent quant à son application sur le terrain. La mise en œuvre de cet accord ne doit nullement conduire à l’imposition de mesures trop restrictives à l’endroit des groupes d’autodéfense qui constituent aujourd’hui, le dernier rempart contre les velléités expansionnistes des groupes séparatistes.
Mamadou GABA
Source: Soir de Bamako
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