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Après leur refus de parapher l’accord de paix à Alger : Le Mnla et ses alliés courent vers leur perte
Publié le mardi 3 mars 2015  |  Le Soir de Bamako




Après environ huit mois d’après négociation sous la houlette d’une médiation internationale, les pourparlers inclusifs inter maliens d’Alger ont finalement abouti à un "accord de paix et de réconciliation au Mali" qui a été paraphé le dimanche 1er mars courant par la délégation gouvernementale malienne et une coalition de groupes militaro-politiques appelée "plate-forme des groupes d’autodéfense". Comme à se habitudes, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) a refusé de parapher cet accord sous le prétexte fallacieux qu’elle aurait besoin d’un temps pour présenter et discuter du contenu du texte avec sa base.

Il faut dire que de nos jours, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) ne regroupe que seulement deux mouvements kidalois (le Mnla et le Hcua), leur allié arabe de Tombouctou, le Maa (dissidence) ayant claqué la porte il y a plus d’une douzaine de jours lors même du cinquième round des négociations. Aux yeux de bon nombre d’observateurs, cette attitude de la Cma ne surprend guère quand on sait que c’est à la suite de toutes sortes de pressions de la part de la communauté internationale que les groupes rebelles ont consenti à être présents aux pourparlers d’Alger. Quand bien même ils ont accepté de participer aux négociations, ils n’ont pas cessé d’user de subterfuges et de caprices pour faire capoter le processus.

On se souvient qu’au tout début des pourparlers, les rebelles avaient dénié aux groupes d’autodéfenses le droit de prendre part aux négociations, au motif que ces derniers ne sont signataires de l’accord du 18 juin 2013 conclu à Ouagadougou. N’ayant pas eu gain de cause, ils se sont rabattus sur le problème d’indépendance ou d’autonomie pour les régions du nord, alors qu’ils savaient pertinemment que là aussi ils ne réussiront pas, car l’accord de Ouagadougou dont ils sont signataires consacre, sans ambigüité, l’intégrité territoriale du Mali ainsi que les formes laïque et républicaine de l’État. Pourtant, tout au long des différents rounds ils n’ont cessé de persister sur cette revendication qui n’avait aucune chance d’aboutir. Ils en étaient convaincus, mais seulement c’était une façon pour eux de retarder les pourparlers.

Cependant que les négociations trainaient à Alger, les irrédentistes de la Cma étendaient leur hégémonie sur différentes localités et ce, en violation flagrante des différents accords de cessez-le-feu ou de cessation des hostilités. Ainsi, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) a acquiert une position de force, tant sur le terrain dans le nord, que sur la place des négociation à Alger, car elle aurait réussi à se faire chouchouter par la communauté internationale, avec la France en tête. Au fil du temps, les donnes ont changé et le vent a commencé à souffler contre la coalition des mouvements rebelles.

D’abord la libération du dernier otage français dans le sahel a permis à la France de s’affranchir des mensonges du Mnla qui prétendait être un pion essentiel pour négocier cette libération à laquelle la France tenait tant. Ensuite la chute de l’ex président burkinabé, Blaise Compaoré qui était vu par nombre d’observateurs comme le “tuteur” de la branche politique des groupe rebelles. Encore sur le terrain, la branche armée de la Cma a subi défaites sur défaites face la plate forme des groupes d’autodéfense composée essentiellement du Groupe d’Autodéfense Touareg Imghad et alliés (Gatia) et du Mouvement Arabe de l’Azawad (Maa unioniste). Enfin, les événements survenus à Gao en janvier dernier, où la population a eu maille à partir avec la Minusma, ont contraint la mission onusienne à prendre ses distances vis à vis de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma).

À ces faits qui ont fragilisé la position des rebelles tant au pan politique que celui militaire, se sont ajoutées les nombreuses défections enregistrées dans leurs rangs. Par ailleurs, on se souvient qu’à propos de pourparlers d’Alger, la branche militaire de la Cma avait menacé de mort ses dirigeants politiques et leurs familles, si jamais ceux-ci acceptaient de signer un accord qui ne prendrait pas en compte la réintégration des combattants rebelles dans l’armée malienne. Au vu de toutes ces péripéties, il n’est vraiment pas étonnant que la coalition des rebelles refuse de parapher cet accord, sans consulter sa base, surtout sa branche armée, à propos de la teneur dudit accord. Mais la communauté internationale et la majorité des maliens ont salué cet accord de paix et il n’est pas question de revenir là-dessus.

Si la Coordination des Mouvements de l’Azawad (Cma) s’entête à ne pas signer dans un délai d’un mois à Bamako, tel que prévu, il va s’en dire qu’elle s’auto exclut de la dynamique de paix. Ce faisant, elle court à sa propre perte car ses adversaires, tant au niveau national que local, ne lui feront pas de cadeau. C’est un secret de polichinelle de dire que les groupes rebelles, notamment le Mouvement National de Libération de l’Azawad (Mnla), du Haut Conseil pour l’Unité de l’Azawad (Hcua) n’ont pas les moyens d’une guerre présentement. Sur le plan international, elle ne pourra aucunement tenir tête à la communauté internationale qui est en mesure de lui imposer un blocus économique.

Mamadou GABA
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