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Groovy", métissée et engagée: c’est l’Afrique de Nneka, Faada Freddy et Songhoy Blues
Publié le vendredi 6 mars 2015  |  AFP




Groovy" comme un rappeur chantant du gospel,
métissée comme du blues, engagée pour panser les plaies d'un continent: telle
est l'Afrique que font entendre le groupe malien Songhoy Blues, le Sénégalais
Faada Freddy et la Germano-nigériane Nneka.

Nneka, la diaspora africaine
Après avoir suivi ses parents en Allemagne à l'âge de 19 ans, cette
Germano-nigériane de 33 ans est revenue depuis vivre à Lagos. Adepte de
hip-hop, de soul et de reggae et de textes à résonance politique, l'énergique
chanteuse à l'impressionnante coupe de cheveux afro s'intéresse à la "diaspora
africaine" dans son nouveau projet, "My Fairy Tales" ("Mes contes de fées"),
paru cette semaine.
Intégration, racisme, la trentenaire a puisé dans son expérience
personnelle et des témoignages d'Africains vivant en Allemagne ou en France
pour raconter les "obstacles" qu'ils rencontrent en Europe. Le titre, voulu
plus "léger" que ses disques précédents (comme "Victim Of Truth", 2005), n'est
qu'un "mensonge", dit-elle, pour mieux "attirer" l'auditeur dans des chansons
qui témoignent aussi de la réalité tourmentée du Nigeria.
Cette chanteuse engagée - elle a créé une ONG proposant des ateliers
artistiques à des enfants ou des femmes - semble résignée au sujet de
l'élection présidentielle prévue fin mars dans son pays: "Il ne faut pas tout
attendre d'une élection, c'est nous tous qui devons prendre notre
responsabilité, dans la manière dont on se parle tous les jours, dans la rue.
Chez nous, il y a toujours de la violence verbale", explique cette fervente
chrétienne dont plusieurs chansons témoignent de sa foi.

Songhoy Blues, panser les plaies du Mali
A l'origine de ce groupe malien qui a réchauffé les Trans Musicales en
décembre: trois musiciens de Gao et de Tombouctou chassés du nord du pays par
l'arrivée de groupes islamistes en 2012.
Exilés à Bamako, ils ont trouvé un batteur et mis en musique leur "blues"
avec un répertoire rythmé mêlant électricité et musiques traditionnelles qui
séduit le dénicheur de talents Marc-Antoine Moreau et le Britannique Damon
Albarn.
"On ne définit pas notre musique comme du blues ou du rock mais plutôt
comme une tentative de rajeunir notre identité culturelle avec plus
d'énergie", précise à l'AFP le chanteur Aliou Touré, 28 ans, alors que vient
de paraître leur premier album, "Music in Exile", notamment "inspiré par le
désert".
Evoquant sa "lourde responsabilité d'être chanteur" aujourd'hui au Mali,
Aliou Touré souligne l'ambition du groupe "d'unir les peuples" du pays: "Quand
on joue à Bamako, on a toutes les communautés autour de nous, des Touaregs,
des Songhaïs, des Peuls, des Bozos, etc", se réjouit le chanteur, dont le
groupe va sillonner la France au printemps.

Faada Freddy, les transports en commun
En novembre, l'intense concert de Faada Freddy dans la salle parisienne du
Trianon s'est terminé... dans une rame de métro, prise d'assaut par plus d'une
centaine de spectateur ravis entraînés par le chanteur.
"La musique, je la vois comme ça, il n'y a de musique que quand il y a
partage", explique à l'AFP le Sénégalais de 40 ans, Abdoul Fatah Seck de son
vrai nom, qui publie le 16 mars son premier album solo, "Gospel Journey",
enregistré sans instruments, avec seulement des voix (virtuoses) et des
claquements de doigts et de mains.
L'homme au chapeau melon, par ailleurs engagé au sein de l'organisation
internationale "Give1Project" visant notamment "à aider des jeunes
entrepreneurs venant d'Afrique à se développer", est connu des Sénégalais
comme membre du groupe de hip-hop Daara J Family.
Mais il regarde cette fois davantage du côté de la soul et du reggae avec
des chansons venues "de l'originel, de notre corps".
Véritable "showman", Faada Freddy sera à La Cigale, à Paris, le 13 avril,
puis à l'affiche du printemps de Bourges en avril et des Francofolies de La
Rochelle en juillet.
alu/ial/it
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