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Mali : l’accord de paix paraphé à Alger divise opposition et majorité
Publié le mercredi 11 mars 2015  |  Xinhua
Accord
© AFP par DR
Accord de paix au Mali
Le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra (à droite) serre la main du secrétaire général du Mouvement national de libération de l`Azawad.




L’accord de paix paraphé le 1er mars dernier à Alger par le gouvernement malien et des groupes armés a été rejeté par l’opposition malienne tandis que la majorité juge le document satisfaisant.

Dans une déclaration rendue publique lundi, dix partis de l’opposition, dont l’URD, le plus important du pays, prennent acte du paraphe du document, mais "déclarent solennellement que cet accord n’est pas celui qu'ils auraient souhaité" pour le peuple malien.

Selon la déclaration, les partis "s’interrogent sur la portée réelle d’un projet d’accord qui n’a pas été paraphé par la Coordination des mouvements armés, en rébellion contre le Mali".
A leurs avis, le document "contient des faiblesses incontestables et comporte des risques majeurs pour l’unité et la stabilité du Mali en tant qu’il confère des droits particuliers à certaines catégories de citoyens".

Dans son analyse, l’opposition considère que la mention dans l’accord de "Azawad" (appellation donnée aux régions nord du Mali par la ré bellion) comme "une réalité socioculturelle, mémorielle et symbolique..." constitue une véritable imposture politique et est porteuse de germes ré els de séparatisme qu’aucun Malien ne doit sous-estimer.
Elle ajoute qu’elle "est convaincue que le calendrier de mise en oeuvre de l'accord serait très difficile à tenir et que cela pourrait aboutir à des frustrations".

L’opposition "en appelle à l’esprit de clairvoyance de la communauté internationale, pour que les solutions préconisées aujourd’hui ne soient pas sources d’une plus grande déstabilisation du Mali et de ses communauté s".

Pour sa part, la Convention des partis politiques de la majorité, a indiqué qu'"en réalité, en Etat responsable, rien ne gêne dans cet accord. Dès l’instant qu’on est d’accord sur l’essentiel, le défi consiste à transformer toutes les raisons d’anxiété, de doute, en réussite", a souligné Nancouman Keïta, coordinateur de la structure au cours d’une confé rence de presse.

Selon lui, "il faut mettre l’accord en adéquation, en harmonie avec toutes les dispositions juridiques et réglementaires existantes du pays" (la constitution du Mali, la loi électorale).
A son avis, il appartient aux "générations actuelle et future de pouvoir positiver cet accord et d’en faire un instrument de promotion de la république du Mali".

En recevant les acteurs de la société civile, le Premier ministre malien, Modibo Keïta, a souligné que le gouvernement a fait des compromis et non des compromissions.
De son côté, le président de la convention des partis de la majorité, Boulkassoum Haïdara, a appelé l’aménokal Mohamed Ag Intallah (chef coutumier des touareg à Kidal), à "soutenir le projet d’accord pour qu’il soit paraphé rapidement par les groupes armés de la coordination".

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