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L'Essor N° 17287 du 9/10/2012

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Culture biologique du coton : SYPROBIO annonce la couleur
Publié le mardi 9 octobre 2012  |  L'Essor


Culture
© Autre presse par DR
Culture biologique du coton : SYPROBIO annonce la couleur


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Une journée portes ouvertes à la station de recherche de Farako- Finkolo a permis aux paysans de mesurer les avantages de cette technique de culture

Le projet « Amélioration des revenus et de la sécurité alimentaire des producteurs à travers des systèmes de production biologique diversifiés » (Syprobio) basé à Sikasso, a organisé vendredi une journée portes ouvertes à la station de recherche de Farako-Finkolo du Centre régional de recherche agronomique (CRRA).

Cette journée était destinée à informer et sensibiliser les divers acteurs sur les enjeux, objectifs et activités du projet Syprobio, en particulier l’essai de longue durée de la station de Farako sur les associations et rotations de cultures, à susciter des possibilités de synergie d’actions et de collaboration avec d’autres projets de recherche et à solliciter le soutien, l’appui et l’accompagnement des acteurs de la société civile et des décideurs politiques. Pour l’occasion, le projet avait invité une cinquantaine de participants, dont des représentants de producteurs-chercheurs venus essentiellement de ses zones d’intervention, d’organisations de producteurs, d’Ong, des chercheurs et divers services et directions techniques. Les producteurs sont venus essentiellement des zones d’intervention de l’Ong Helvetas Swiss Intercooperation qui appuie la culture de coton biologique à Yanfolila, Bougouni, Yorosso, Koutiala, Bla et Sikasso.
Le projet Syprobio est financé par l’Union européenne et couvre la période 2011-2015. Lancé en janvier 2011, il est exécuté dans trois pays (Bénin, Burkina-Faso et Mali) et implique plus de 100 producteurs-chercheurs, une vingtaine de chercheurs des institutions nationales de recherche des trois pays concernés (INRAB, INERA et IER), des organisations paysannes (U-AVIGREF, UNPCB et Mobiom-Mali), Helvetas Swiss Intercooperation ainsi que FIBL (Institut de recherche en agriculture biologique) basé en Suisse.

La journée portes ouvertes comportait deux grandes activités : la présentation des réalisations du projet en salle par les responsables parmi lesquels le coordinateur régional, le Dr. Rémy Dabiré, Laurent Glin et Dr. Fagaye Sissoko et la visite de terrain. L’exposé s’est déroulé en présence des paysans et des représentants des services techniques. Peu de temps auparavant, le directeur de cabinet du gouverneur de Sikasso, Sidi Konaté, a présidé la cérémonie de lancement officiel de la journée. Il a rappelé que la culture du coton a occasionné des effets sur l’environnement, les ressources naturelles et la diversité biologique. Le projet s’implique à rechercher et développer des modes de production durables et respectueux de l’environnement surtout dans le contexte de changement climatique. Les variations climatiques mettent, en effet, à rude épreuve les techniques de production conventionnelles et nécessitent des méthodes et stratégies novatrices.
L’introduction de l’agriculture biologique et du commerce équitable en Afrique de l’ouest axé sur le coton, a démontré que cette forme de production possède un vrai potentiel d’augmentation des revenus et d’amélioration de la sécurité alimentaire. La diversification des cultures biologiques dans la rotation et leur intégration à l’élevage ou à l’agroforesterie visent une productivité durable en dépit des changements climatiques. Après ces exposés, la visite de terrain s’est déroulée sur le site d’expérimentation de Farako-Finkolo du CRRA de Sikasso.

Le projet Syprobio renforce l’expérience en cours en matière d’agriculture biologique dans la sous-région et vise à identifier, tester et disséminer les techniques et stratégies d’une production biologique diversifiée, rentable, durable et adaptée au changement climatique pour l’Afrique de l’ouest et du centre. Il doit formuler des recommandations de politiques sectorielles sur la sécurité alimentaire et l’adaptation au changement climatique et renforcer la capacité des institutions de recherche agricole. En effet, l’agriculture biologique a été introduite dans la sous-région ouest africaine depuis 1996 en réponse aux problèmes de dégradation de l’environnement et des ressources naturelles, et de l’amenuisement de la diversité biologique.

La transdisciplinarité est adoptée comme principale orientation méthodologique. Après une année d’exécution, diverses réalisations sont à mettre à l’actif du projet Syprobio, notamment la mise en place des Cercles des acteurs concertés (CAC) qui constituent un élément important du dispositif du projet en tant qu’espace privilégié de co-apprentissage et de co-innovation. Au total 10 CAC sont installés et fonctionnels dans les trois pays et les priorités de recherche sont identifiées. Actuellement, 27 innovations sont en cours d’expérimentation en milieu réel dans l’ensemble des 3 pays sous la conduite des producteurs-chercheurs. Ces innovations portent sur divers thèmes comme la gestion de la fertilité des sols, la gestion des ravageurs et des adventices, la promotion des semences/variétés et la socio-économie.

Un essai de longue durée a été lancé en station au cours de cette campagne. Cet essai étudie l’effet des associations et/ou rotations des cultures sur l’évolution de la fertilité du sol et va permettre de faire aux producteurs des propositions concrètes, techniquement et économiquement efficaces et respectant l’environnement dans un esprit de durabilité du système de culture biologique diversifié. Ces essais basés à la station de Farako serviront de modèle d’inspiration pour les structures de recherche des autres pays.

La visite paysanne de la journée à la station de Farako-Finkolo a permis à ces derniers d’apprécier les techniques culturales utilisées. Le coton expérimenté a atteint le stade de capsulaison sans traitement phytosanitaire minéral. Pour lutter contre les ravageurs, la station a utilisé un traitement biologique comme la macération des graines de neem dont le liquide est pulvérisé sur les feuilles de coton. Cette substance biologique a pour propriété de révulser les insectes et non de les tuer, une méthode qui préserve l’environnement et met les paysans à l’abri des effets néfastes des produits phytosanitaires minéraux.
Les paysans ont également apprécié le fait que les plants de coton de la station présentent plus de capsules que dans les champs ordinaires. Ils ont souhaité voir cette technique développée chez eux. Un souhait qui répond à la vocation de Syprobio de promouvoir les technologies innovantes.

M. COULIBALY

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