Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aBamako.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Mali: la rébellion demande à rencontrer la médiation internationale pour "améliorer" l’accord d’Alger
Publié le mardi 17 mars 2015  |  AFP
Kidal:
© aBamako.com par mouhamar
Kidal: M. Pierre Buyoya a rendu une visite de courtoisie à Intalla Ag ATTAHER, patriarche des touareg
Kidal, le 08 Août 2014. La délégation de la mission de l’Union Africaine pour le Mali et le Sahel (MISAHEL) conduite par son Excellence monsieur Pierre Buyoya, Haut Représentant de l`Union Africaine a rendu une visite de courtoisie au patriarche des touareg, Intalla Ag ATTAHER.




La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a réclamé lundi une rencontre avec la médiation algérienne et les partenaires internationaux pour "améliorer" l'accord de paix paraphé le 1er mars par le gouvernement, qualifié de "bonne base de travail".

Un premier document publié lundi synthétisant les points de vue des participants à la réunion de la rébellion dans son bastion de Kidal (extrême nord-est) la semaine dernière jugeait "fondamentalement insuffisant" l'accord d'Alger "par rapport aux revendications du peuple de l'Azawad", en référence à l'appellation de cette région du Mali par les rebelles.

Ce texte réclamait "une reconnaissance et la réparation par l'Etat malien des différents crimes qu'il a commis depuis 1963 dans l'Azawad", et "une reconnaissance de l'Azawad en tant qu'entité politique, juridique et territoriale", comprise dans l'accord d'Alger au seul titre "réalité humaine",
sans contenu politique explicite. Mais dans une "déclaration finale" ultérieure lundi, au ton plus positif, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) "renouvelle vivement ses
remerciements et sa confiance à la médiation internationale, ayant comme chef de file l'Algérie", allant jusqu'à remercier "le gouvernement malien pour sa disponibilité maintes fois affirmée" à rechercher une solution négociée.

Disant tirer les enseignements d'une "large consultation ayant regroupé des milliers de participants" du 12 au 15 mars à Kidal, la CMA estime que l'accord "n'a pas pris en compte les éléments essentiels des aspirations légitimes des populations de l'Azawad", selon cette déclaration signée pour la coordination par Bilal Ag Achérif, un des chefs politiques du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA).

Considérant que "le document produit par la médiation constitue une bonne base de travail qui mérite d'être améliorée dans l'intérêt supérieur de la paix", elle sollicite "une rencontre avec la médiation et les partenaires internationaux concernés, en vue d'échanger sur la suite du processus". Après le premier document, des sources proches des discussions et des sources diplomatiques européennes assuraient d'ailleurs que la rébellion n'avait pas dit son dernier mot, ces dernières annonçant l'envoi d'une délégation mardi à Kidal "pour faire avancer les choses".

- "Minimiser la dissidence" -

Une source diplomatique française a indiqué à l'AFP avoir "l'impression que ceux qui étaient à Alger, et qui ont donc vécu la négociation, étaient assez tentés" de signer, estimant qu'"en revanche ceux qui sont sur le terrain, qui n'ont pas participé aux négociations, sont beaucoup plus négatifs" "L'idée, c'est d'avoir le maximum de gens dans l'accord. Qu'il y ait une ou deux fractions qui restent à l'extérieur, c'est sûrement inévitable mais il
faut minimiser cette dissidence", a-t-on ajouté de même source.

La pression, déjà forte sur les rebelles pour signer, s'est intensifiée à la suite de l'attentat anti-occidental du 7 mars à Bamako, revendiqué par le groupe jihadiste Al-Mourabitoune de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, qui a fait cinq morts: trois Maliens, un Français et un Belge.
Une délégation de diplomates européens et de responsables de la représentation de l'Union européenne à Bamako se rendra "à Kidal mardi si tout va bien, pour faire avancer les choses", a affirmé à l'AFP un membre de la délégation.

La CMA, comprenant le MNLA, le Haut conseil pour l'unité de l'Azawad
(HCUA), la Coalition des peuples de l'Azawad (CPA) et une branche du Mouvement
arabe de l'Azawad (MAA), avait demandé le 1er mars un "délai raisonnable" pour
consulter sa base après avoir exigé en vain des amendements au document.
Cet accord vise à créer les conditions d'une paix durable dans le nord du
Mali, qui a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années
d'indépendance du pays, en 1960. Cette région était tombée au printemps 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion du
Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA), d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été dispersés et partiellement chassés de cette zone par une opération militaire i
nternationale lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et toujours en cours. Mais des zones entières échappent toujours au contrôle de Bamako.

sd/sst/cs/sba
Commentaires