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L'Essor N° 17287 du 9/10/2012

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Résolution de la crise au Nord : Alger explicite sa position
Publié le mercredi 10 octobre 2012  |  L'Essor


Visite
© aBamako.com par as
Visite au Mali d`une délégation de l`Algérie conduite par le ministre algérien des Affaires Maghrébines et Africaines, AbdelKader Messahel.
7 octobre 2012. Bamako. Rencontre avec le président par intérim Dioncounda Traore.


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L’Algérie, par la voix du ministre Abdelkader Messahel, privilégie un dialogue inclusif entre Maliens, sans écarter formellement une intervention militaire contre les extrémistes religieux

L’Algérie, un des trois pays du champ, se considère comme partie prenante à tout effort de recherche de sortie de crise « en fédérant les efforts et en agissant ensemble ». Après Nouakchott en Mauritanie, le ministre délégué chargé des affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, est arrivé à Bamako lundi à la tête d’une délégation essentiellement composée de hauts responsables du ministère algérien de la Défense nationale pour une visite de travail de 24 heures.

Cette tournée s’inscrit dans le cadre des « consultations régulières entre les pays du champ sur la situation au Sahel, particulièrement la crise au Mali et les perspectives de son règlement dans le respect de l’intégrité territoriale du pays et des intérêts supérieurs du peuple frère malien et des peuples de la sous région », a déclaré Abdelkader Messahel à son arrivée dans notre capitale.

Depuis quelques mois, notre pays demeure une préoccupation majeure de la communauté internationale notamment des pays voisins dont l’Algérie qui est doublement concernée par la crise que connait le Mali. Non seulement les groupes terroristes qui sèment la terreur dans le nord sont à ses portes mais aussi ses diplomates ont été kidnappés à Gao et le risque est réel d’une prolifération du fléau dans toute la bande sahélo saharienne.

Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines entend mettre à profit cette consultation « pour renforcer la coopération entre les pays du champ à travers les mécanismes existants de lutte contre le terrorisme et le crime organisé ». Sur le terrain diplomatique, Alger est en train de défendre sa proposition d’une solution politique négociée.

La solution, de son point de vue, ne peut être que politique et pacifique et devra être la résultante d’un dialogue inclusif entre le Gouvernement et la rébellion touarègue. Le ministre algérien a défendu cette thèse à l’ONU avant d’entamer une série de voyages dans la sous région pour mieux expliquer la proposition algérienne aux autorités des pays du champ.

A Bamako, Abdelkader Messahel a rencontré dès son arrivée le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale et les représentants du ministère de la Défense et des Anciens combattants ainsi que du ministère de l’Intérieure et de la Sécurité.

L’INTEGRITE DU TERRITOIRE ET LA LAÏCITE NE SONT PAS NEGOCIABLES. Après cette rencontre tenue à Koulouba, dans la salle de conférence du ministère des Affaires étrangères, la délégation algérienne a été reçue en audience par le président de la République par intérim, Dioncounda Traoré. Auparavant, le ministre algérien avait discuté avec le Premier ministre Cheick Modibo Diarra qui, dans la salle de réunion de la Primature, s’est longuement étendu sur les rapports historiques d’amitié qui lient les deux peuples. Le chef du gouvernement qui n’est pas opposé à l’esprit de dialogue et à la solution négociée que prône le «frère » algérien a cependant prévenu que l’intégrité du territoire et la laïcité n’étaient pas négociables.


Evoquant la nécessaire solidarité entre les peuples du Sahel, Cheick Modibo Diarra a fait remarquer aux visiteurs que la menace terroriste allait bien au delà des frontières maliennes. Donc, poursuit-il, toute la communauté internationale doit se mobiliser pour aider notre pays à se débarrasser des forces obscurantistes qui « violent, volent, détruisent… ». Parlant expressément de la rébellion touareg du nord, le Premier ministre n’a accordé aucune légitimité à leur coup de force. « Le nord de notre pays est composé de plusieurs ethnies. Donc, si une petite minorité prend des armes, sème la terreur au nom de revendications séparatistes, nous ne seront pas d’accord ». Ils ont, constate-t-il, « transformé le nord en un sanctuaire de bandits armés ». Cheick Modibo Diarra assure que les autorités maliennes ne sont pas « des va-t-en-guerre » mais souligne que « le temps des compromissions semble dépassé ». Mieux, poursuit-il, « les solutions faciles – recrutement, distribution d’argent…- sont terminées ». « Nous ferons la guerre pour mettre fin à la guerre », a martelé le Premier ministre en préconisant de réarmer moralement et matériellement les forces armées pour libérer les populations du septentrion qui vivent depuis des mois sous le joug « des islamistes qui ne pratiquent même pas l’islam, une religion de tolérance et de solidarité ».

Sur plusieurs points, le ministre algérien a marqué son accord avec le Premier ministre Diarra. Les maux, analyse-t-il, sont : le terrorisme et la criminalité internationale. Dès lors que le mal est identifié, il faut le combattre. C’est dire que la rébellion du nord ne constitue pas une difficulté de premier degré dès lors que le mouvement se dissocie des islamistes et renonce aux velléités séparatistes. Alger estime tout de même, légitimes les revendications des Touaregs.

Sur la nécessité de s’entraider pour juguler la crise, les deux personnalités s’affichent sur la même longueur d’onde. Abdelkader Messahel assure que son peuple partage la douleur des populations de Tombouctou, Gao et Kidal et que l’assistance de son pays ne fera pas défaut.

TOUS LES MOYENS SONT BONS Y COMPRIS LA FORCE. Chez le professeur Dioncounda Traoré à la Base, le ministre algérien et sa délégation ont été reçus dans l’après-midi, dernière étape d’une visite officielle de quelques heures, menée au pas de charge. Selon des sources militaires, les Etats major des armées des deux pays travailleront ensemble à accorder leurs violons. A sa sortie d’audience, le ministre algérien a jugé le dialogue possible entre Maliens. En ce qui concerne les terroristes, tous les moyens sont bons pour les combattre, y compris la force, estime Abdelkader Messahel.

A tous les niveaux, l’approche d’Alger a été largement expliquée et défendue par la diplomatie algérienne. Même si cette approche est loin de faire l’unanimité aujourd’hui, l’Algérie maintient la ligne exposée lors du sommet sur le Sahel et le Mali, tenu en marge de la 67e Assemblée générale de l’ONU, à New York.

Lors de ce sommet auquel ont pris part le président français François Hollande et la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, l’Algérie, représentée par son ministre délégué, chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, avait affirmé que « toute solution à la crise malienne doit s’entourer des meilleures chances de succès et, pour ce faire, il faudrait respecter certaines exigences résumées en trois points essentiels ». Dans le premier point, avait-t-il expliqué, l’Algérie insiste sur le fait que les Maliens doivent être les premiers acteurs dans la recherche de solutions à leurs problèmes. Ces derniers doivent impérativement être aidés et soutenus, notamment avec un renforcement de leurs capacités nationales.

Le deuxième aspect de la vision algérienne est que les acteurs de la communauté internationale doivent être guidés par un même agenda et leurs efforts conduits selon un même ordonnancement qui tient compte non seulement de la volonté des Maliens et des prérogatives de la CEDEAO mais aussi des intérêts de sécurité nationale des pays du champ, voisins du Mali qui sont l’Algérie, le Niger et la Mauritanie. Il doit également être tenu compte des responsabilités de supervision et de coordination dévolues à l’Union africaine en matière de maintien de la paix et de la sécurité et de l’appui attendu de l’ONU.

Enfin, le dernier point défendu par l’Algérie, avait ajouté le ministre, est qu’une solution politique, négociée doit être dégagée dans les meilleurs délais possibles pour éviter toute situation d’enlisement qui implique les acteurs qui se démarquent sans équivoque du terrorisme et du crime international, organisé et qui renoncent à toute atteinte à l’intégrité territoriale de notre pays.

La France, elle, a adopté pour une position beaucoup plus tranchée. Paris demande une intervention militaire rapide au nord de notre pays. Une intervention qui, selon elle, doit être menée par la CEDEAO. A New York, le président Hollande avait demandé une convocation «au plus vite» du Conseil de sécurité pour examiner la demande d’intervention formulée par Bamako. Mais, l’Algérie est visiblement hostile à une intervention militaire contre le MNLA déjà mis mal en point par les groupes islamistes.

Selon, le diplomate algérien, il est nécessaire d’éviter tout amalgame entre les groupes terroristes et les Touaregs dont les revendications sont « légitimes ». Pour l’Algérie, seuls les pays du champ doivent assumer la responsabilité de la sécurité et de la stabilité de leur région en « mettant en place une stratégie régionale commune et en obtenant une coopération avec les partenaires extrarégionaux, basée sur la formation, l’aide logistique et l’échange de renseignements ».

A. M. CISSE
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