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Intervention militaire au Nord-Mali : Une résolution à deux vitesses
Publié le jeudi 18 octobre 2012  |  Le Flambeau


Réunion
© aBamako.com par as
Réunion Extraordinaire du Comite des Chefs d’Etat-major de la CEDEAO
13/08/2012. Bamako. EMP


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Quiconque s’intéresse aux éditoriaux, à la presse, aux blogs…n’est pas sans savoir que l’information qui prend le souffle de l’histoire au Mali demeure la crise au Nord qui est en passe de dépasser l’étape des parlottes, eu égard au vote, vendredi dernier, de la résolution qu’avait proposée Paris au Conseil de sécurité. Lequel a accordé un délai de 45 jours à l’Union Africaine et à la Cédéao pour établir une feuille de route de l’intervention militaire.

Reste que sur la question d’une intervention militaire, le Mali et un nombre important de ses interlocuteurs ne sont pas sur la même longueur d’onde….

L’activité intéressée de Paris au côté du Mali pour arracher le vote d’une résolution au Conseil de sécurité n’a finalement pas été une plongée dans la boue : la résolution est acquise et l’intervention pourra se faire sous le parapluie onusien. Mais avant, la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (cédéao) et l’union africaine s’activent pour trouver les modalités d’une intervention militaire. Et auprès de bien des observateurs, les lignes ont bougé en dépit du mur de refus dressé par quelques pays voisins, l’Algérie en tête, contre une intervention militaire avec en toile de fond la crainte des menaces terroristes et islamistes qui risqueraient de prendre mauvaise tournure à ses frontières. Au-delà de la colère et de l’indignation que peut susciter cette position du grand voisin l’Algérie, l’on est tétanisé aussi devant l’attitude contre nature dans laquelle s’obstine et persévère les Etats Unis, qui est de dire que la résolution de la crise passe par la tenue d’une élection, condition sine qua non de leur aide à une intervention. En effet, aux yeux de l’administration Obama, le pouvoir politique à Bamako est bloqué du fait de la propension de la soi-disant « ex » junte militaire à casser les reins surtout au président intérimaire. Il faut concéder que ce n’est ni tout à fait vrai ni tout à fait faux, car c’est désormais chose crue de tous que la fascination engendrée par le cerveau de la junte militaire au lendemain du putsch demeure constante au point que la plaie de la déchirure dans l’opinion nationale se rouvre quand son nom est évoqué. Mais au Mali actuellement, il est difficile de séparer le vrai de l’ivraie. Alors donc, il ne serait en rien choquant de dire que l’inquiétude soulevée par les U.S.A est hors de propos, même si c’est par mesure de respect à une disposition de leur constitution.

En vérité, la vraie question à mon sens, dans la crise malienne n’est pas de savoir si l’autorité politique a les coudées franches à Bamako, mais plutôt de permettre au Mali de recouvrir le Nord de son territoire squatté par des groupes armés. C’est pourquoi, l’on est en droit d’être dans les brumes en entendant les U.SA parler d’élections au moment où toutes les attentions sont concentrées sur l’éventualité d’une intervention militaire. Dès lors, on ne peut s’empêcher de se poser la question suivante : la résolution votée ne risquerait-elle pas d’être prise en otage par cette volonté affichée, répétitive, récurrente des Etats Unis à imposer au Mali l’organisation des élections d’ici avril prochain ? C’est là une question qui mérite d’être passée au peigne fin. Une chose est sûre, c’est que le rythme auquel se passent les choses ne permet pas de bousculer les certitudes. Et on en arrive même à se demander si cette résolution n’est pas à deux vitesses au constat que l’on devine l’ONU un peu démotivée sur le dossier malien. En tout cas, les jours à venir ne manqueront pas de nous projeter dans la réalité.

Boubacar Sangaré

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