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Économie de crise :Attention aux politiques restrictives
Publié le vendredi 19 octobre 2012  |  L'enquêteur




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Dans le contexte actuel de crise sécuritaire au Nord du Mali, l’assainissement des finances publiques ne doit pas s’appuyer sur le déploiement d’une politique économique restrictive du point de vue des dépenses, parce qu’il risque d’être contreproductif et très nocif pour les populations confrontées à une pauvreté endémique.

En effet, la crise a fini de traumatiser les populations maliennes, d’habitude très dégourdies, au point de les rendre oisives et paresseuses. La crise n’explique pas tout, surtout quand on tient compte du fait qu’elle est géographiquement très éloignée, au propre comme au figuré, des activités courantes des maliens du Sud. Plus que la crise donc, c’est la gouvernance économique et politique de la crise qui pose problème. Il est de la responsabilité des autorités de l’Etat de mettre un terme à la morosité ambiante qui caractérise toutes les activités économiques du Mali dont le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, le transport, l’habillement, la menuiserie, la mécanique, etc.… La récession profonde constatée dans tous ces secteurs d’activités risque à terme, d’avoir des impacts négatifs sur toute l’économie.

L’Etat doit surseoir de manière provisoire au respect des critères de convergence édictés par l’UEMOA, du moins à celui relatif aux dépenses publiques considèrées comme une source de distorsions susceptibles de remettre en cause la croissance économique. A défaut de pouvoir booster ces secteurs d’activités du fait d’un ralentissement normal engendré par la crise qui a provoqué la baisse des activités touristiques, l’Etat peut et doit agir sur les revenus des acteurs qui peuvent légitimement baisser, mais ne doivent jamais être anéantis. Il s’agit pour l’Etat d’injecter des capitaux non recouvrables dans les activités commerciales et artisanales qui emploient plus de trois millions de maliens qui, à leur tour, ont à leur charge pas moins de neuf millions de leurs compatriotes, si l’on sait qu’un malien actif fait vivre au moins trois membres de sa famille. L’économie malienne ne peut pas se passer d’un marché de douze millions de consommateurs dans l’artisanat et le petit commerce, si elle ne veut pas connaître la banqueroute avec ses conséquences dont la famine, les maladies et les conflits sociaux. Sans tordre le coup au Pacte de convergence et de stabilité, les autorités doivent considérer la situation de crise dont le Mali est confronté, assez sérieuse pour permettre la violation de certains critères de rigueur budgétaire. En plus d’injecter de l’argent dans ces secteurs déjà dans un sommeil profond ou même d’en distribuer sous la forme de tickets d’achat ou de chèques pour favoriser la consommation, l’Etat devra considérer la campagne de récoltes de l’année 2012 comme une priorité nationale avec la mobilisation du maximum de ressources possibles aussi bien financières qu’humaines. Ce sera l’occasion pour l’Etat de reconstituer d’importants stocks alimentaires et stratégiques de sécurité en achetant la production des paysans qui devrait être importante cette année. Cette activité peut être aussi mise à profit pour occuper le maximum de jeunes désœuvrés, en contrepartie de revenus décents.

Aliou Badara Diarra

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