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À Bamako, l’intervention au Nord-Mali prend forme
Publié le vendredi 19 octobre 2012  |  Autre presse




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La stratégie d’une intervention au Nord-Mali, attendue prochainement, sera définie vendredi, lors d’une réunion à Bamako. Une intervention qui semble faire l’objet d’un consensus au niveau international, mais crée des dissensions parmi les Maliens.

Ordre du jour : peaufiner une stratégie d’action militaire. Suite à l’adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU, le 12 octobre, d’une résolution sur le déploiement d’une force militaire internationale de 3 000 hommes au Nord-Mali, une réunion se tient, ce vendredi 19 octobre, à Bamako. Les pays de la Cédéao (communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) – les seuls qui interviendront dans le conflit – ont 45 jours pour planifier leur action.

Du nouvel envoyé spécial de l’ONU au Sahel, Romano Prodi, au président nigérian Goodluck Jonathan en passant par le président malien par intérim Dioncounda Traoré, les participants attendus sont nombreux dans la capitale malienne.

« L’Union africaine (UA) veut travailler aux côtés du Mali, afin de trouver un consensus commun sur la prochaine étape, l’intervention, » a déclaré en amont de la réunion la nouvelle présidente de la Commission de l’UA, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. L’ »intégrité du Mali, c’est aussi la sécurité de l’Europe », a déclaré quant à lui le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lors d’un point de presse donné à Paris jeudi. « Il faut que ce pays retrouve la souveraineté, que son gouvernement retrouve l’autorité nécessaire ».

Depuis le coup d’État du 22 mars dernier, le nord du pays est aux mains des islamistes d’Ansar Dine, Aqmi et du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao). Tenue en échec, l’armée malienne devrait pouvoir compter dans les semaines à venir sur l’aide militaire des pays de la Cédéao. Ce vendredi, la stratégie de la reconquête du Nord devrait être mise au point. D’après Serge Daniel, correspondant RFI à Bamako, la rencontre se déclinera en trois questions essentielles : « Que faut-il faire avant une éventuelle guerre ? que faut-il faire pendant ? Et que faut-il faire après ? Les thèmes de la reconstruction et de la stabilisation de la région du Sahel devraient également être abordés, tout comme l’assistance humanitaire, mais aussi la formation des troupes maliennes. » Sur ce dernier point, Serge Daniel indique que l’Union européenne serait même prête à envoyer des instructeurs pour former l’armée malienne.

« Ça s’enlise, faites vite ! »

Soutenue logistiquement par la France, mais aussi les États-Unis, l’ONU, l’Union européenne et l’Union africaine, cette future intervention d’une force étrangère a été décriée dans les rues de Bamako, jeudi 18 octobre. « Non à la confiscation de notre souveraineté nationale », « Vive l’armée malienne », scandaient les 2 000 manifestants, en grande partie des fidèles d’un chef religieux musulman malien, Mohamedou Ould Cheikh Hamallah Haïdara.

À contrario, une semaine auparavant, ils étaient environ 10 000 à arpenter les mêmes rues afin d’appuyer l’initiative internationale. En visite à Paris jeudi, des élus du Nord-Mali ont pour leur part plaidé pour une intervention « urgente » dans la région occupée.

« Nous crions : ça s’enlise, faites vite! Ils [les islamistes armés dans le Nord] ont tous les moyens pour endoctriner la population. Par peur, par conviction, par la force ou par l’argent », a déclaré à la presse El Hadj Baba Haïdara, député de Tombouctou et président du Collectif des élus du nord du Mali. Au cours des derniers mois, les islamistes se sont notamment livrés à la destruction de mausolées, à qui ils reprochent d’incarner une forme d’ »idolâtrie ». Jeudi matin, les mausolées de trois saints ont été attaqués à Tombouctou. Un signal lancé aux participants de la réunion du jour : « c’est leur manière de dire : ‘vous êtes en train de vous réunir à Bamako, mais il va falloir compter avec nous’, » analyse Serge Daniel.

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