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L’ADPS et la situation politico-sécuritaire du Mali : Les accords aux peignes fins
Publié le mardi 23 octobre 2012  |  Le Katois


Grande
© aBamako.com par as
Grande marche citoyenne pour la libération du Nord organisée par le FDR-ADPS-COREN-Forces vives du Mali
11 octobre 2012. Bamako.


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Comme à son habitude, l’Apds apporte sa touche particulière aux débats sur la situation sécuritaire et institutionnelle. Samedi dernier, les différents accords de paix et de sécurité signés par le Mali entre 1991 et 2006 ont été passés au peigne fin par un spécialiste, Mahamadou Diagouraga.

L’Alliance des démocrates patriotes pour une sortie de crise (Apds) a organisé, le 20 octobre 2012 à la Maison de la presse, une conférence-débats sur le thème «les différents accords relatifs au nord du Mali (de 1991 à 2006)». Présidée et modérée par Soumana Sako, candidat à la présidentielle du parti Cnas (Convention nationale pour une Afrique solidaire), cette conférence-débats était animée par l’Inspecteur général de police Mahamadou Diagouraga.

Dans son mot introductif, le Docteur Sako a fait une présentation élogieuse du conférencier, le présentant comme un fin connaisseur du nord malien, qui a travaillé comme Consul du Mali à Tamanrasset (Algérie), puis à Gao où il a occupé de nombreuses fonctions. C’est étant Consul à Tamanrasset, selon Soumana Sako, qu’il a attiré l’attention des autorités du Mali sur les risques de rébellion.

Aux dires du conférencier lui-même, son premier contact avec ce problème remonte à 1982, alors qu’il était Commissaire de police de Gao. Toujours est-il qu’avec ses différentes fonctions à la police, au Consulat, au Commissariat au nord, etc., l’Inspecteur général a une très grande expertise des problèmes du nord. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il a participé à la signature de tous les accords de paix et de sécurité qui font l’objet de la présente conférence-débats.

Selon l’Inspecteur général, tout accord, né de longues et laborieuses négociations, est destiné à trouver une solution à un problème donné.

Le premier a été signé à Tamanrasset entre une délégation du Gouvernement malien et une délégation du Mouvement populaire de l’Azaouad ( Mpa) et du Front islamique arabe de l’Azaouad) suite à une rencontre tenue les 5 et 6 janvier 1991. Il est intervenu à un moment où, selon le conférencier, personne ne pensait véritablement à une rébellion, mais plutôt à une révolte générale. Au cours de la réunion, après que les participants aient écarté les revendications fantaisistes, les deux parties ont convenu que, selon un statut particulier, les trois régions du nord géreront librement leurs affaires régionales et locales à travers leurs représentants dans les assemblées élues ; que l’Etat procédera à un allègement du dispositif militaire et redéfinira la mission de l’armée.

Cependant, cet accord étant signé par Iyad Ag Ghaly, et cela a été perçu dans les milieux touaregs comme une manière de favoriser son mouvement, le Mpa, et lui-même est apparu comme le protégé de l’Etat. D’où des actes de sabotage par des groupes hostiles au chef du Mpa. Les attaques ont donc continué, notamment dans les régions de Gao et de Tombouctou, perpétuant la rébellion. D’où, la nécessité de nouvelles négociations, cette-fois avec tous les groupes armés, regroupés en mouvements et fronts unifiés de l’Azaouad (Mfua).

Un deuxième accord sera donc signé le 11 avril 1992, à Bamako, toujours entre le Gouvernement malien, mais cette fois avec tous les Mfua. Promulgué par le président du Comité de transition pour le salut du peuple, Amadou Toumani Touré, cet accord est intitulé Pacte national, consacrant le statut particulier du nord, et reprend les grandes lignes des accords de Tamanrasset.

En 2006, une autre rébellion sera déclenchée, essentiellement dans la région de Kidal, par des déserteurs des forces armées et de sécurité se faisant appeler Alliance du 26 mai pour le changement. Ils estiment que l’Etat n’a pas tenu toutes les promesses contenues dans le Pacte national. Après quelques mois d’affrontement entre les rebelles et les forces armées loyalistes, il a fallu une fois de plus négocier. L’Algérie est de nouveau sollicitée. Sa médiation permettra la signature, le 4 juillet 2006, à Alger, de l’Accord pour la restauration de la paix, de la sécurité et du développement dans la région de Kidal.

A noter que cette conférence-débats a été l’occasion pour beaucoup de cadres, essentiellement du nord, de donner leurs avis sur certaines questions, notamment sur la situation actuelle dans le septentrion occupé par des groupes armés hostiles.

Abdel HAMY

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