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L'Essor N° 17296 du 22/10/2012

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Transformation des céréales : les femmes au cœur du dispositif
Publié le mercredi 24 octobre 2012  |  L'Essor




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Des ONG donnent une nouvelle dynamique à la transformation agroalimentaire par les groupements de femmes dans le District de Bamako
La production et la productivité agricoles sont la clef de l’autosuffisance alimentaire. Mais les productions ne peuvent être consommables que si elles sont transformées en denrées alimentaires. Pour œuvrer à l’atteinte de la sécurité alimentaire qui est une préoccupation majeure des pouvoirs publics maliens, l’ONG espagnole Conemund et Amassa-Afrique Verte Mali appuient depuis novembre 2011, 50 groupements de femmes et de jeunes impliqués dans la transformation agroalimentaire dans le District de Bamako. L’objectif selon, Mohamed Haïdara, coordinateur d’Amassa Afrique verte Mali, est d’améliorer les conditions de vie et de sécurité alimentaire des populations vulnérables dans le District de Bamako. A mi-parcours de sa durée de vie s’étendant sur 2 ans, le projet, requiert aujourd’hui une adhésion totale des femmes à cause de son caractère innovant. Car, il règle à la fois trois questions essentielles à savoir, la disponibilité et l’accessibilité des produits locaux transformés sur les principaux marchés de consommation à un moment, où la ville de Bamako accueille des milliers de populations déplacées du nord. Celles-ci sont vulnérables, dans la mesure, où elles viennent des zones de conflit armé. La problématique de l’amélioration des revenus des femmes organisées au sein de groupements féminins vulnérables, leur permettant de faire face à certains besoins essentiels de la famille et l’équité genre (le projet permet de donner à la femme un pouvoir décisionnel), sont les deux autres axes majeurs du projet.

RAPIDES à PRéPARER. Financé par l’Agence espagnole de Coopération internationale pour le développement (AECID), ce projet se justifie d’autant plus que les groupes cibles sont constitués essentiellement par des groupements féminins et/ou de jeunes impliqués dans le développement des filières agroalimentaires (produits céréaliers, fruitiers, de la volaille et animaliers). Ils sont en général individuels ou regroupés au sein de petites entreprises, fondées sur le critère principal d’auto emploi des populations féminines et /ou jeunes, économiquement faibles et parfois marginalisées à l’exception de quelques unes d’entre elles. En général, ces petites entreprises ne dégagent pas suffisamment de profits à épargner en vue d’investir et de réinvestir par voie d’autofinancement et atteindre un cycle de croissance souhaité. Elles ont donc des insuffisances dans le domaine de la formation et des difficultés à se doter des équipements de transformation, des infrastructures adaptées et plus performantes, et des crédits pour optimiser la productivité des processus de fabrication et de commercialisation. Par conséquent, elles restent confinées, malgré leur volonté de progrès, dans une situation de précarité, n’ayant pas non plus dans leur grande majorité, accès aux opportunités de marché et aux principaux facteurs de production (assistance conseil en développement d’entreprise, formation, information de marché, crédit bancaire, etc.). En plus, il se trouve qu’en zone urbaine et péri urbaine du District, avec l’évolution des modes de vie, les ménagères sont de plus en plus favorables à acheter des produits transformés plus rapides à préparer (fonio précuit, djouka, farines et semoules de mil, sorgho ou maïs), pour échapper à la pénibilité de la préparation des céréales locales et pour gagner du temps.

Un fort potentiel existe concernant la transformation, mais il est encore sous exploité. Ces dernières années, il a été observé une explosion démographique au Mali et un exode rural amplifié par un afflux des déplacés vers les grandes villes comme Bamako. Après une année depuis le démarrage du projet, de nombreuses réalisations ont été faites au profit des femmes notamment les achats d’équipements de transformation en particulier les séchoirs solaires et à gaz pour améliorer les outils de production, les formations sur la gestion comptable et les technologies alimentaires, des ateliers thématiques sur la qualité des céréales et les actions de promotion. PARTENARIAT GAGNANT-GAGNANT. Selon Hugo Gimbernat Guerin, délégué de Conemund au Mali, sa structure accorde la plus grande importance au partenariat avec Amassa Afrique Verte Mali. Outre l’appui aux femmes de Bamako, Conemund avait initié avec Amassa Afrique Verte Mali un projet dans la région de Gao dans le domaine de l’appui à la sécurité alimentaire avec une attention particulière aux femmes. Malheureusement ce projet est suspendu depuis la prise de la région par les rebelles. Le délégué de Conemund a exprimé le regret de son Ong face à cette situation dans la mesure, où les résultats étaient très tangibles en termes d’amélioration de la sécurité alimentaire dans cette région déficitaire du Mali. Le coordinateur national d’Amassa soutient de son côté que le partenariat avec Conemund est un modèle à encourager, car il place l’appui aux femmes au centre du développement. Il estime que sa structure a développé avec Conemund un partenariat gagnant-gagnant. Pour lui le développement du Mali passera forcément par un soutien accru à la valorisation de nos productions locales pour donner une plus grande impulsion à l’économie nationale. A un moment, où notre pays traverse la crise la plus intense de son histoire, un projet comme celui-ci, destiné aux femmes ne peut avoir que l’adhésion totale et exclusive des autorités nationales. C’est pourquoi Amassa et Conemund sont est en train de mettre tout en œuvre pour aboutir aux résultats si attendus du projet à savoir : améliorer les capacités techniques de 50 groupements de petits producteurs et productrices de Bamako comme l’équipement et les technologies agricoles, l’accès au financement et l’organisation interne des groupements, encourager une production soutenue, diversifiée et de qualité chez 50 groupements de petits producteurs et transformateurs de céréales, améliorer l’accès au marché chez les groupements de producteurs, en offrant aux consommateurs des produits transformés de bonne qualité, renforcer les capacités organisationnelles de Amassa.

C. A. DIA

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