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Les Echos N° 3960 du 24/10/2012

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Spéculation foncière à l’IER à SOTUBA : Les utilisateurs de la recherche agricole disent non !
Publié le mercredi 24 octobre 2012  |  Les Echos




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Les travailleurs et exploitants de l’Institut d’économie rurale (IER) semblent décidés à ce qu’aucun centimètre de leurs terres ne fasse plus la convoitise des spéculateurs fonciers (sur 1083 hectares, il ne reste plus que 268). Ils l’ont fait savoir au ministre de l’Agriculture Dr. Yaranga Coulibaly, lors de la visite qu’il a effectuée sur les champs d’expérimentation de l’IER.
Créé en 1960, l’Institut d’économie rurale (IER) est la principale institution de recherche au Mali. Il met en œuvre la politique nationale de recherche agricole. Il a pour mission, entre autres, de contribuer à la productivité agricole par des recherches mieux adaptées aux besoins du monde rural. Elle vise aussi la préservation des ressources naturelles et l’accroissement de la sécurité alimentaire et les revenus des agriculteurs.
Pour mieux répondre à ses missions, les autorités de l’époque n’ont pas hésité à lui affecter hors de Bamako, à Sotuba, 1083 hectares de terre pour ses expérimentations. Sur le site initial il a été bâti bureaux, champs expérimentaux avec des résultats parfois satisfaisants. Cinquante deux ans après la création du service, le constat n’est pas reluisant pour le centre d’expérimentation. Il est victime de spéculations foncières.
Le premier morcellement de ses terres, selon les travailleurs de l’IER, date d’une vingtaine d’années. Toutefois, à leurs dires, la situation a empiré sur les dix dernières années. Elle est l’œuvre d’opérateurs économiques ; de la mairie de la Commune I, des élus de la nation, des personnalités proches du président déchu (Amadou Toumani Touré).
Dès les premiers assauts des spéculateurs sur le site, les travailleurs qui croyaient la zone intouchable, à cause de la « noble mission » confiée sont vite revenus sur terre en changeant de fusil d’épaule. A l’époque, le chef de l’Etat ATT avait été saisi. En vain. Laissé à son triste sort, les émules du maire de la Commune VI, Souleymane Dagnon, champions en morcellement des terres d’autrui, vont s’emparer de plus de 800 ha de l’IER pour y construire des bâtisses empiétant le domaine public.
Création d’une commission interministérielle
Le domaine d’exploitation des chercheurs, la station de recherche, les bureaux ne répondent plus aux aspirations des travailleurs. Même la portion de terre accordée par l’Etat malien au Brésil pour entreprendre dans notre pays une série de recherches pour accroître la production de maïs est menacée.
L’inquiétude des travailleurs et producteurs est d’autant plus grande que le pont de l’amitié sino-malienne et ses voies connexes jouxtent les installations de l’IER. Avec les constructions qui sortent de terre, il ne fait l’objet d’aucun doute que le reste des 265 ha laissés provisoirement par les spéculateurs fonciers, seront à nouveau convoités.
Désabusés, les travailleurs de l’IER après une correspondance de protestation au département de tutelle, ont profité de la visite du ministre de l’Agriculture, Dr Yaranga Coulibaly, pour lui renouveler leur crainte. Le 14 octobre dernier, le Comité des utilisateurs de la recherche agricole a renouvelé sa demande à Dr. Coulibaly, lui demandant de protéger leur site des spéculateurs fonciers.
En réponse, le ministre a promis que le gouvernement fera tout pour que le site soit protégé. « Je vais user de tous les pouvoirs que je détiens pour convaincre le président de la République et le Premier ministre afin qu’ils prennent des mesures qui vous épargneront de la spéculation foncière », a-t-il promis.
Il a assuré le personnel de son soutien et annoncé la création d’une commission interministérielle qui va siéger sur la question. Toutefois, il a évoqué l’hypothèse d’un plan B, au cas où les terres ne seraient pas laissées à l’IER. Autrement dit si l’Etat lui-même venait à délocaliser le service à cause de l’urbanisation croissante.
Amadou Sidibé

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