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L'Essor N° 17301 du 30/10/2012

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Phœniciculture : Une vieille tradition au Mali
Publié le mercredi 31 octobre 2012  |  L'Essor


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© Autre presse par DR
Le palmier dattier


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L’Adrar des Ifoghas est la zone, où cette plante (palmier dattier) est la plus anciennement cultivée sur notre territoire
Le palmier dattier, dont le nom scientifique est Phœnix dactylifera L’appartient à la famille des Palmacées, tribu des Coryphinées, est une monocotylédone, de type dioïque ayant les inflorescences mâles et femelles séparées. Les pieds mâles sont appelés Dokkar et Deuguel pour les palmiers femelles. Le fruit (Tamra), la datte est une baie contenant une seule graine ou noyau de forme généralement allongée ou ovoïde, parfois sphérique (selon la variété). Le poids et la couleur dépendent de la variété, du climat et de la vigueur du sujet. Il est cultivé comme arbre fruitier dans les régions chaudes arides et semi-arides du globe. Bien qu’originaire de pays chauds et humides, cet arbre peut s’adapter à de nombreuses conditions, grâce à sa grande plasticité. Ainsi, sa culture ou phœniciculture, est pratiquée en zones marginales soit par tradition, soit en raison de conditions historiques ou économiques particulières. De nombreuses études ont montré que l’activité végétative du palmier dattier se manifeste à partir d’une température de + 7 à + 10 °C, selon les individus, les cultivars et les conditions climatiques locales. Il atteint son maximum d’activité vers 30 à 38 °C. La floraison se déclenche après une période froide ou fraîche, à une température qui varie avec les individus, les cultivars et les conditions climatiques locales. Pour mûrir, la datte a besoin d’une chaleur estivale prolongée pour déterminer cette température. Il faudrait une somme de température de 3 700 à 6 000 °C, selon que la variété est précoce ou tardive. La durée de maturation des fruits est de 100 à 200 jours, selon la précocité des variétés, les conditions écologiques et les conditions de culture. Au Sahel, où les transitions climatiques sont atténuées, puisque les températures sont régulières tout au long de l’année, certains écotypes fleurissent deux fois par an, aux périodes relativement fraîches ou pluvieuses. Le choix des zones de plantation est strictement dépendant des ressources hydriques et des possibilités d’utilisation de ces ressources. La densité de plantation doit donc être calculée en tenant compte de cette caractéristique propre à chaque variété. La qualité physique essentielle des sols des palmeraies est la perméabilité. Au Mali, la culture du palmier dattier est une vieille tradition pour les régions du nord. L’Adrar des Ifoghas est la zone, où le palmier est le plus anciennement cultivé au Mali.

La première mention est faite par Aboulfeda voyageur arabe du 14 ème siècle qui visita le Mali en 1321. Et de cette période à nos jours des tentatives de culture du dattier sont réalisées un peu partout au Mali. On peut ainsi citer les plantations de la région de Kidal, de Hombori dans la région de Mopti, Indélimane, Goléa et Djéfilani dans la région de Gao, Troungoumbé, Nioro dans la région de Kayes. La production qui en résulte est de l’ordre 1800 tonnes. Elle est devenue l’aliment de base des populations nomades des régions nord du Mali (Gao, Tombouctou et Kidal), la consommation est estimée à 5000 tonnes par an et procure ainsi aux phœniciculteurs en moyenne un revenu de 10.000 à 30.000 Fcfa par arbre, soit un revenu moyen de 4 millions de Fcfa à l’hectare. En plus, les palmeraies de la région de Kidal et celles de Hombori constituent une ceinture verte et un lieu de refuge contre les aléas climatiques, donc un oasis. Bien que constituée de pieds issus de noyau, les palmeraies du Mali n’ont rien à envier des plus célèbres à travers le monde comme celles d’Irak, de la Tunisie et d’Israël. Cela est du à la grande diversité génétique des cultivars.
On y rencontre certains comme weli horè, Hombori Tondo et Hombori hondo qui produisent des fruits plus gros que ceux de medjool comme l’un des meilleurs fruits de palmier dattier au monde. Le fruit de ces cultivars locaux est vendu à 10 Fcfa l’unité sur le marché local. L’inventaire des palmeraies des régions nord du Mali et la caractérisation de cultivars des localités de Hombori, de Gao et de Kidal ont permis de connaître le patrimoine phœnicicole malien était estimé à 120.000 pieds couvrant une superficie de 1000 hectares pour une production annuelle d’environ 18000 tonnes. Les chercheurs ont réussi à réaliser une collection vivante à Gao au niveau de la Sous station de recherche agronomique de Gao en 2000. Elle est constituée de 79 pieds dont 17 cultivars locaux et 5 variétés étrangères (rejets issus des variétés de la plantation de Berrah et des vitroplants venant de la station d’Elche en Espagne). Ils ont décelé les principales contraintes de la phœniciculture au Mali que sont le déficit hydrique et l’attaque de la cochenille blanche. Le déficit hydrique provoque la détérioration des rendements en quantité et en qualité, voire la mort d’un nombre important de palmiers et cause ainsi un manque à gagner qui varie de 10% à 20% en moyenne et parfois dépassant les 50 %. Les dégâts provoqués par la cochenille blanche sont estimés à 75 % dans la palmeraie de Tessalit, à 60 % dans la palmeraie de N’Tibdoc et à 80 % à Ansongo et Gossi. La lutte biologique contre la cochenille blanche du palmier dattier dans les régions de Kidal et Gao a été menée par le CRRA de Gao de 2003 à 2007.
Les résultats obtenus ont permis de connaître la période d’infestation maximum des palmeraies de Kidal et Gao par la cochenille blanche qui se situe entre mars et juin. Cette période correspond à celle des fortes températures (42°c) et de faibles taux d’humidité de l’air. La coccinelle Chilocorus bipustulatus (espèce étrangère) introduite à Bagoundjé s’est fortement multipliée de juillet à octobre, période où, l’humidité de l’air est élevée et la température est moyenne. La population de Chilocorus distigma (espèce locale) en élevage dans la cage à Djefilani a également connu une augmentation à la même période (juillet à septembre). Les faibles peuplements sont observés pendant les mois de mars à mai, où les températures sont très élevées (plus de 40°c) et l’humidité de l’air est très faible. Une étude de l’impact de l’irrigation sur le développement du palmier dattier a montré que les besoins en eau varient de 160 litres à 250 litres par plant adulte et par jour. Les plants sous irrigation goutte à goutte ont une plus forte consommation en eau que les plants sous irrigation gravitaire à cause des pertes en eau par drainage au niveau de la parcelle sous irrigation gravitaire.
De même il a été observé que les paramètres physiologiques des plants de la parcelle sous irrigation goutte à goutte sont meilleurs à ceux des parcelles sous irrigation gravitaire. Les faibles valeurs tant au niveau des paramètres végétatifs que productifs ont été observées dans la parcelle sans irrigation. En juillet 1988, l’Institut national de recherche agronomique français (INRA- France) a introduit sur la demande de la Coordination régionale des PIV (Périmètres Irrigués Villageois) des vitroplants de 5 variétés de palmier dattier (medjool, boufeggous, Zaidi Thori, Boustaminoir), pour un essai de comportement à Berrah (Gao). En 2001, le CRRA de Gao a sollicité à la station phœnix d’Elche (Espagne) l’introduction des vitro plants de palmier dattier. C’est ainsi que 20 vitro plants de dattiers de la variété zaidi, Deglet Nour et Boufeggous ont été introduits à la SRA de Bagoundjé. L’IER en collaboration avec l’ICRISAT à travers le projet DMP a introduit 100 vitro plants de palmier dattier de la variété Barrhee à la Sous station de recherche de Bagoundje. Les vitro plants ont commencé la fructification après la troisième année de fructification. Les vitroplants introduits dans le cadre du vaste programme (PASAOP et PLCE/BN) ont été installés dans les régions de Tombouctou, Kayes et Gao. Les premières plantations de palmeraies de 2008 sont rentrées en floraison en 2010 dans la région de Kayes au Mali.
M. COULIBALY
Source IER

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