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L'Inter de Bamako N° 383 du

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Situation sociopolitique : Les Maliens doivent se dire la vérité au lieu de tourner en rond
Publié le mardi 6 novembre 2012  |  L'Inter de Bamako




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Nous avons lu avec intérêt dans le N° 1234 du 02 novembre 2012 du journal « Les Echos hebdo », la contribution de M. Sékou Sissoko sous le titre « La gouvernance aux civils, les militaires au front ». Lorsqu’un cadre critique, cette critique doit être objective. Mr Sissoko a critiqué la corruption sous la 2ème république. De la 2ème république, il aborde directement la 3ème république sous le règne du général ATT et il passe sous l’éponge la période du Professeur Alpha Oumar Konaré, celui là même, qui avait passé le témoin au général ATT. Nous disons que la corruption est née sous le règne du régime d’exception, qui va de novembre 1968, et a continué jusqu’à maintenant. Seulement les formes et l’ampleur ont varié.

Il ne faut pas aussi incriminer les seuls militaires dans la gestion de la chose publique. Il y a beaucoup de complicités dans la gestion des affaires publiques maliennes. Les militaires en 1968 avaient eu des complicités avec les civils. Un enseignant, qui n’est plus dans ce monde, nous a rapporté que lorsque le capitaine Diby Sylas Diarra, alors gouverneur de Gao après les évènements de 1968, avait organisé une conférence de cadres à Diré, le juge de paix de cette localité avait pris la parole pour dire « qu’il demande que les militaires restent éternellement au pouvoir« .

La corruption et la mauvaise gouvernance ne sont pas seulement le travail des militaires. La plupart des cadres maliens sont responsables. C’est au Mali qu’on a vu des enseignants, qui n’ont jamais passé par l’ENA, l’EHEP, l’ECICA, devenir par changement de corps des administrateurs civils, des inspecteurs des affaires économiques, des inspecteurs des finances, des sous-préfets, des douaniers. Voici des anomalies graves et complexes ; à coup sûr des autoroutes de la corruption, de la malversation et des détournements de fonds publics. C’est aussi grave lorsque des responsables syndicaux s’opposent à la radiation des 263 fonctionnaires décidée par l’actuel ministre chargé de la fonction publique. Cette même voix s’est élevée contre la radiation des contractuels qui sont devenus illégalement des fonctionnaires. L’UNTM peut-elle penser un seul instant, qu’elle est une voix autorisée pour défendre une telle violation des textes ?

En mars 1991, les militaires qui ont renversé Moussa Traoré ont eu eux aussi des complicités avec certains civils. Cependant il faut reconnaitre que, depuis novembre 1968, les militaires maliens n’ont pas quitté un instant la scène politique malienne, sauf durant une période timide sous le président Alpha Oumar Konaré et même dans ce cas, ils n’avaient pas quitté, car certains étaient restés gouverneurs de régions. Une chose dont on n’a pas besoin dans la mesure où dans chaque région il y a une zone militaire commandée par un militaire. Il faut tout de même souligner que, bien après, le phénomène s’est amplifié avec la nomination d’officiers supérieurs dans tous les ministères comme hauts fonctionnaires de défense.

M. Sissoko, en sa qualité d’administrateur civil, doit aussi critiquer son corps qui organise les élections sur tout le territoire malien. Nous avons vu le président ATT distribuer des primes qui dépassent leurs salaires de base à tous les gouverneurs de régions, à leurs conseillers, aux préfets et sous-préfets à la veille des élections présidentielles et législatives de 2007, cela n’est pas gratuit. Il faut reconnaitre aussi que beaucoup de conflits au Mali, les administrateurs civils sont à la base.

Déjà, lors de la fête du cinquantenaire du Mali, l’ancien directeur général des Musées de l’armée avait fait une analyse très intéressante sur le coup d’état de 1968.Il a reconnu que c’est à partir de cette période que les militaires sont devenus des commandants de cercle, des gouverneurs de région.

Il y a des déclarations que tout homme averti doit se garder de prononcer. Mr Sissoko a dit ceci : « Le président Dioncounda Traoré doit se prémunir contre le guêpier des nominations après la fusillade entre policiers. Il doit surtout se libérer et jouer le rôle qui lui est dévolu par la constitution, celui du premier magistrat, de premier défenseur des intérêts de la nation. Il doit faire la preuve qu’il n’est pas manipulé par les « Ségoviens « . Nous lui répondons en lui disant que le mandat du Professeur Dioncounda Traoré est fini après les 40 jours et la constitution du 25 février 1992 est muette sur la période de « transition » que nous vivons, car elle est anticonstitutionnelle. Ce que Mr Sissoko doit chercher pour notre Professeur s’est sa légitimité à travers les concertations nationales. Nous le souhaitons car il est le moindre mal. Mais quand Mr Sissoko parle de « manipulation par les « Ségoviens« « , c’est grave. Quoi qu’il en soit, c’est un malien qui va diriger le Mali. Qu’il soit de Kayes, de Mopti, de Kidal, de Tombouctou, de Sikasso, de Gao, de Koulikoro ou de Bamako ; l’essentiel qu’il soit doté d’une bonne moralité et apte à diriger. Il ne faut pas ethniciser les choses. Le mot « Ségoviens » rejoint le mot « ivoirité » prononcé dans les années 1990 et la suite est connue.

Tout chef doit mesurer ses mots. Nous avons vu notre président dire lors de son investiture pour les 40 jours de mandat de vice-président qu’il va déclarer une guerre totale aux rebelles, nous avons vu que notre premier ministre, en tenue militaire au camp de Ségou, lui aussi, avait déclaré la guerre totale aux rebelles ; mais à présent tout a été du bluff.

Le président ATT a été moins que le maréchal Pétain qui a été l’artisan de la victoire de l’armée française lors de la bataille de Verdun avec Georges Clémenceau. C’est encore Philippe Pétain qui avait réorganisé le moral de la troupe après la mutinerie. ATT n’a jamais fait la guerre. Celui qui se réclame aussi du général Charles de Gaule, nous ne le croirons pas parce qu’il n’a pas le même parcours, le même style, le même courage que ce général français. Lorsque de Gaule était capitaine de l’armée française, il avait écrit un document qu’il a transmis au maréchal Pétain. Dans ce document il avait mentionné le type d’armement que la France doit avoir pour faire face à une guerre éventuelle. Pour cela, il a été écarté et puni. Chacun croupit derrière son poste qu’il ne veut perdre dans aucune situation. Voici un défi pour tout responsable militaire ou civil malien actuel. L’histoire l’a donné raison comme elle a donné raison au capitaine Diby Sylas Diarra quand il avait dit au lieutenant Moussa Traoré « qu’il doit rétablir la discipline dans l’armée et que l’armée ne peut prendre le pouvoir au nom du peuple, quand le peuple sera dans la rue, l’armée va tirer sur elle« . Nous l’avons vu en mars 1991.

Nous n’avons vu aucun officier se dresser contre ATT pendant sa politique de dérive.

L’officier qui réclame des armes et des hommes pour prendre Douentza, leurs hommes étaient à Gao et ils étaient chargés aussi de la défense de cette ville. Pourquoi ils ont quitté Gao avant l’ordre du commandement ?

Aujourd’hui, les députés sont dans leur majorité muette sauf le couple Haïdara qui mène la bataille sur tous les fronts.

Nous terminons en lançant un vibrant hommage aux maliens de France, en tête Mr Bakary Diarra et Mme Coulibaly Ramata Maïga, qui ont eu à affronter les apatrides du MNLA. Mr Diarra et ses compatriotes sont de braves maliens.

Nous envoyons à tous les maliens un article de feu Marcel Péju, un ancien journaliste de Jeune Afrique sur la défaite française à Dien Bien Phu. Cet article peut être un repère pour nous.

C’est vrai, la guerre n’a pas souvent besoin de moyens mais le courage et la volonté.

Bonne lecture.

» Au revoir, Dien Bien Phu

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Yacouba Aliou

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