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Al Housséini Abba, maire sortant d’Adarmellène : ‘’Les négociations sont un piège ‘’
Publié le mercredi 7 novembre 2012  |  Le Journal




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En marge du Forum des collectivités locales sur la gestion de la crise au Mali, lundi dernier, au Centre international de conférence de Bamako, Al Housséini Abba, le maire sortant d’Adarmellène, une localité de Goundam, nous a accordé une interview au cours de laquelle il dénonce les négociations en cours. A l’occasion, il nous a précisé qu’il est le frère jumeau d’Alassane Abba, député de la Codem.

Que pensez-vous de la crise du Nord du Mali ?

Al Housséini Abba : Je pense que c’est l’Etat qui porte le chapeau. Il faut que l’Etat en finisse avec ce jeu sinon on n’en finira jamais avec le problème du Nord. Nous sommes devant une situation que l’Etat a créée en complicité avec certains hommes qui se réclament ici du terroir. Mais nous, nous sommes du terroir, si c’est être lésé qui pousse les gens à prendre les armes, moi, je suis lésé. Je sui diplômé sortant de l’école secondaire, je n’ai jamais travaillé. Je peux mieux exercer ces fonctions que beaucoup de ces hommes qui sont en train de réclamer, au nom de la rébellion, des postes et qui ont été écoutés par l’Etat. Mais, je ne le fais pas, parce que ce pays est une partie de moi, je vais mourir et laisser mes enfants ici. Ceux qui le font ne sont pas maliens. Il faut que ces gens nous laissent en paix, ils sont venus en étrangers, nous les avons accueillis à bras ouverts et nous continuons à les traiter en tant que frères. Il faut qu’on dise la vérité. C’est l’Etat qui a vendu cette partie là.

Comment ?

Depuis dix ans, le Nord a été vendu par l’Etat parce que depuis dix ans, l’Etat s’est désengagé du Nord. Depuis dix ans, nous savons que nous n’avons pas d’armée. L’Etat ne contrôle rien. C’est la faute des dirigeants qui se sont succédés.

Que pensez-vous de l’équipement de l’armée ?

En réalité, on ne veut pas équiper l’armée, parce qu’il y a des conventions qui ont été signées et qui demandent à l’Etat malien de se désengager. Cela veut dire que le contrôle du Nord doit revenir à des gens bien ciblés et très bien connus. L’Etat a signé ces conventions et revenir sur ces conventions, ce serait trahir.

Que pensez-vous des négociations ?

Les négociations sont un piège. Aller vers ces négociations, c’est abdiquer. L’Etat malien nous a déjà appris à abdiquer, il va abdiquer une seconde fois. Il sera roulé dans la farine. Le monde entier sait que le Mali a été outragé et agressé. Le monde entier est en train de conjuguer ses efforts pour ramener la paix dans ce pays et sous une autre forme d’astuce, des gens parlent de négociations, ils ne parlent plus d’indépendance. Quand ils parlaient d’indépendance, ils étaient en position de force, c’est donc tout à fait normal que lorsqu’ils se retrouvent en position de faiblesse, ils revoient leur copie, c’est ce qu’ils sont en train de faire. La plupart des gens qui animent Ansar Dine sont des étrangers.

Pourquoi donc ont-ils réellement opté pour les négociations ?

C’est pour freiner l’intervention en vue. L’Etat, qui est bon, a entendu parler de paix et va lâcher prise, parce que c’est un Etat qu’on dupe facilement. Dans cinq ans, il va se désillusionner, par ce que ces gens vont encore revenir plus forts. Pourquoi plus forts ? Parce que nous allons les accepter dans notre armée et les équiper. Ce sont nos armes qui sont en train de faire leur force. Certains ont dit que c’est la France qui les arme, c’est faux, la France ne peut pas se permettre d’armer ces gens là. C’est l’armée malienne qui leur a fourni les armes. Si on accepte les négociations, ils vont revenir et reconquérir, peut-être sous une autre forme et là on ne pourra plus les bouter. On ne peut pas éternellement revenir sur des choses que nous avons signées. Si le Mali accepte de signer cette fois-ci, c’est pour de bon et cela va conduire directement à l’autonomie qui n’est autre chose qu’une forme d’indépendance voilée. Il ne faut pas tromper le peuple. Ce que nous demandons, c’est que les Maliens, de Kayes à Kidal comprennent que leur survie est en danger. Ils n’ont plus d’Etat, il faut qu’ils se réveillent. Qu’ils soient militaires ou civils, il faut qu’ils comprennent que l’objectif, c’est la libération du Nord. Tant que cette libération n’est pas effective, celui qui vient nous parler de négociations doit être poursuivi. C’est un complice ! Et ces complices là sont ici, ils sont connus, ce sont eux qui sont en train de créer les freins pour que le Mali n’intervienne pas. On est parfaitement d’accord avec cette intervention. Quelles que soient les négociations, nous, du Nord, nous ne sommes pas d’accord. En tout cas, la composante du Nord, qui est majoritaire et personne ne peut le nier, nous sommes tous d’accord aujourd’hui qu’il faut aller vers l’intervention.

Propos recueillis par Baba Dembélé

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