Accueil    Shopping    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article




  Sondage

 Autres articles

 Météo


Comment

Politique

Un jihadiste français arrêté dans le centre du Mali
Publié le mercredi 7 novembre 2012  |  Autre presse




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Un jeune jihadiste français a été interpellé dimanche 4 novembre à Sévaré, dans la commune de Mopti dans le centre du Mali, alors qu’il voulait se rendre à Tombouctou. Ibrahim Ouattara est né à Aubervilliers (région parisienne). Il n’est pas inconnu des services de police français. Il voyageait sous une fausse identité et voulait implanter à Tombouctou un réseau jihadiste.

Tout commence le dimanche 4 novembre lorsque les gendarmes repèrent un jeune homme à la gare routière de Sévaré. Il cherche à se rendre à Tombouctou, ville aux mains des jihadistes d’Aqmi et d’Ansar Dine. Mais ce jeune homme attire l’attention car il ne parle pas le bambara et ne ressemble pas aux habitants de la région. Les gendarmes alertent donc les services de sécurité militaire qui surveillent de près les mouvements à Sévaré, une zone stratégique. Les agents interpellent le jeune Français, l’interrogent et ne tardent pas à comprendre qu’il ment sur son identité. Il voyage avec la carte d’identité d’un certain Khalifa Dramé. Très vite, le jeune homme passe aux aveux. Il s’appelle Ibrahim Ouattara, il est français.

Les agents de la sécurité parviennent à reconstituer son parcours depuis son départ de France. Le ministre malien de la Défense, le colonel major Yamoussa Camara, qui a accepté de nous expliquer ce parcours : « Il nous a dit qu’il est franco-malien, qu’il serait né à Aubervilliers en France. Il a aussi reconnu qu’il est sous contrôle judiciaire. Certainement pour déjouer les services, il a pu s’échapper vers le Portugal. Il a quitté Paris pour Lisbonne le 31 octobre, et de Lisbonne il a pris un vol pour Bamako. Il est arrivé à Bamako le même jour à 23h55. Il a passé la nuit chez son grand-père, monsieur Sidi Ouattara. Le dimanche, il a pris les transports en commun pour s’évader. Mais quand, enfin, on s’est rendu compte que son nom ne correspondait pas avec le nom qui figurait sur le passeport qu’il avait en possession, on l’a arrêté ».

Que venait faire exactement cet homme au nord du Mali ?

Selon le colonel major Yamoussa Camara : « Il dit qu’il est sous contrôle judiciaire et qu’il serait l’initiateur d’un groupe de jihadistes volontaires pour aller prêter main forte aux islamistes qui sont actuellement à Tombouctou. C’est un peu l’élément précurseur d’une dizaine de personnes de différentes nationalités qui seraient en France, qui restent en France, composées de Tunisiens, d’Algériens, de Sénégalais et bien sûr de Français. Il est venu tâter le terrain et voir dans quelle mesure il peut réussir à faire rentrer les autres membres du groupe.»

Seul objectif d’Ibrahim Ouattara : le jihad

Ibrahim Ouattara a 24 ans, il est français d’origine malienne, et il n’a manifestement qu’un seul objectif dans la vie, le jihad. Ibrahim Ouattara était en prison jusqu’en juillet dernier. Car en 2010, il voulait assassiner le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur. Il fait partie donc de cette mouvance des jeunes jihadistes français qui est apparue au grand jour avec les meurtres commis par le jeune terroriste Mohamed Merah à Toulouse en mars dernier.

Voilà deux ans que le nom d’Ibrahim Ouattara est apparu dans l’actualité antiterroriste en France. En 2010, le ministre de l’Intérieur Brice Hortefeux annonce l’arrestation de cinq personnes qui projetaient d’assassiner le recteur de la Grande mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, le jugeant partisan d’un islam trop modéré. Ibrahim Ouattara serait à leur tête, selon le quotidien Le Monde. Le journal explique que face aux policiers qui l’interrogent, il ne cache rien de ses idées radicales, de son ambition de faire le jihad et de rejoindre al-Qaïda.

Selon Le Monde, il avait déjà attiré l’attention des services de renseignements pour de nombreux séjours dans des pays sensibles entre autres au Pakistan, au Soudan et aussi au Yémen où il aurait déjà été interpellé pour défaut de visas et renvoyé vers la France. Une surveillance qui ne l’a pas empêché de continuer à voyager.

Interrogations

La première question concerne le fonctionnement des services de sécurité français : comment cet homme, qui était sous contrôle judiciaire et probablement surveillé par la police française, a-t-il pu quitter le territoire sous une fausse identité ? Comment a-t-il pu, comme il l’a prétendu aux enquêteurs maliens, entre juillet et octobre organiser un réseau de jeunes Français et de Tunisiens prêts à partir combattre au Mali ? A-t-il des complices au Mali ou en France ? Paris va-t-elle ouvrir une enquête ? Pour l’instant, les autorités françaises sont particulièrement discrètes sur cette affaire.

 Commentaires