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Sommet de la CEDEAO : Dernière ligne droite avant l’intervention ?
Publié le lundi 12 novembre 2012  |  le pays


Ouverture
© Autre presse par DR
Ouverture ce matin à Abuja de la Session Extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO.
Dimanche 11 Novembre 2012. Abuja.


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Entre la poursuite des négociations et le choix définitif de l’intervention armée pour juguler la crise malienne, les chefs d’Etat membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’ont certainement pas eu la tâche facile le week-end dernier à Abuja (Nigeria). Toutefois, les décisions prises feront date. On encouragera les négociations, pour peu que les rebelles se montrent raisonnables. Dans tous les cas, il est prévu de mobiliser plus de 5 000 combattants pour libérer le Nord-Mali. Outre les soldats de la CEDEAO, des contingents issus de pays non membres viendront grossir les rangs de ceux qui vont libérer le Nord-Mali des griffes de tortionnaires qui ont terni l’image de l’Islam. Ces soldats aguerris ont répondu présents parce que leurs pays ont trouvé utile et nécessaire de solidariser avec le peuple malien agressé. C’est un soutien qu’il faut saluer et encourager. C’est ainsi que se consolide progressivement l’unité africaine. S’il y avait des raisons d’hésiter, à présent, il n’y a véritablement plus d’obstacles majeurs à l’intervention armée. Celle-ci a la bénédiction de la communauté internationale qui reste mobilisée plus que de par le passé. Les Nations unies et l’Union européenne seront donc prochainement de la partie. N’empêche, il convient d’insister pour que le plan international soit respecté. Une opération chirurgicale s’avère indispensable. Pas de simples pansements. Même s’il n’est pas sûr que l’opérationnalisation de l’intervention se fera avant 2013, les choses devraient aller plus vite. En tout cas, la preuve est faite que la crise malienne ne pouvait se résoudre en dehors de nombreux autres acteurs. Pour l’homme de la rue cependant, les choses paraîtront toujours aussi nébuleuses. Quand donc finira-t-on par intervenir vraiment ? La logistique suivra-t-elle ? Sera-t-elle à la hauteur des attentes ? Qui financera quoi et à hauteur de combien ? Et comment vont réagir les groupes terroristes ? A l’aise dans leurs refuges du Nord-Mali et à l’abri, dans les montagnes qui jalonnent le grand désert subsaharien, ils ont toujours fait la pluie et le beau temps. Comment réagiront-ils donc face à la puissance de feu qu’on se prépare à leur servir, même à l’heure de prendre le thé et les dattes ? Certains rebelles comme ceux du MNLA avancent que sans leur concours, toute intervention est vouée à l’échec. Ce n’est certainement pas la meilleure façon de négocier. Il vaut mieux rendre les armes et se ranger du bon côté avant qu’il ne soit trop tard. Car, l’heure des négociations semble révolue. Trop de temps a été consacré aux conciliabules et presque toujours, la montagne a accouché d’une souris. Si le MNLA veut jouer un rôle dans le nouveau Mali, il lui faut d’abord trouver un terrain d’entente avec les autorités maliennes et, ce, avant le déclenchement des opérations. Inutile de tenter de faire diversion. Cela est tout aussi valable pour les autres groupes, notamment Ansar Dine qui vient de faire une offre de dialogue. Sûr qu’au déclenchement du feu, tous ceux qui se trouveront en travers des forces internationales coalisées seront considérés comme ennemis et traités comme tels. Chacun doit s’y préparer. Il faut éviter de se laisser émouvoir par certains individus qui rêvent plutôt de bloquer l’intervention. Chacun doit avoir le courage de rester dans le camp qu’il a délibérément choisi. La période est cruciale et les Maliens doivent demeurer encore plus soudés et décidés qu’auparavant. L’union et la détermination font toujours la différence lorsqu’un peuple et ceux qui défendent ses intérêts vont à l’assaut de l’ennemi. Que l’on se souvienne de l’expérience ivoirienne : au finish, il aura fallu, sur le terrain, l’action des forces pro-Ouattara, de la France et de l’ONU pour permettre d’éjecter Laurent Gbagbo du pouvoir qu’il usurpait. La CEDEAO était aux abonnés absents. Dans le cas du Nord-Mali, il est acquis depuis longtemps que le peuple malien ne se laissera pas faire. Lui qui a été blessé dans sa dignité, par l’agression de prétendus défenseurs de l’Islam. Des agresseurs venus d’ailleurs, avec dans leur besace un islam moyenâgeux dont personne ne veut dans la sous-région. Certes, au fil du temps, des groupes terroristes ont su s’acoquiner avec des apatrides et des marginaux locaux, moyennant argent comptant. Cet opportunisme des uns et des autres aura finalement coûté de nombreuses vies humaines. Des Maliens ont aussi été marqués pour la vie par toutes sortes d’atrocités. Sans doute dans le brouhaha actuel, est-il difficile de deviner qui est activiste islamiste et qui ne l’est plus. Mais les délinquants ne perdent rien pour attendre. Une fois le Nord-Mali pacifié, les auteurs des exactions commises seront identifiés et punis selon les lois de la République. Avec le sommet d’Abuja, on peut dire que le processus d’intervention connaît un tournant. La stratégie est désormais bien affinée et rien ne devrait empêcher son adoption par le Conseil de sécurité de l’ONU. Reste le déclenchement des opérations.
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