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Processus de paix au mali : Et si le duel Algérie-Maroc était à la base de l’échec
Publié le lundi 30 mars 2015  |  L’Indicateur Renouveau
Ouverture
© Autre presse par DR
Ouverture des pourparlers




Dans l’impasse avec le refus de la Coordination des mouvements de l’Azawad de parapher, l’échec du processus de paix serait en partie dû à la guerre fratricide entre l’Algérie et le Maroc.


Il suffit de lire la presse et ou de suivre les faits et gestes des hommes politiques de ces deux pays amis et voisins pour se convaincre de leur influence sur la paix dans le septentrion.

Juste après le paraphe de l’accord à Alger, la presse marocaine, notamment Map, avait interprété l’événement comme une solution développée par les groupes armés qui ne devrait pas arranger les calculs de la partie algérienne, dont la ligne de conduite était foncièrement guidée par des considérations de géostratégie et conditionnée par des préoccupations d’ordre domestique. Pour l’agence de presse nationale du Maroc, il faudrait comprendre dans cette optique l’empressement de la diplomatie algérienne à clore ces négociations, aussi vite que possible.

« En s’arrogeant le monopole de la gestion des négociations inter-maliennes, l’Algérie avait surtout en tête d’échafauder une solution taillée sur mesure pour en faire un rempart contre les penchants autonomistes dans ses propres régions du Sud limitrophes du Mali et à dominante touareg, mais aussi en Kabylie, porte-étendard des Berbères dans le Nord du pays », note Map.

Selon toujours ce média marocain, « le stratagème des médiateurs algériens consistait à arracher, à tout prix, un accord qu’on pourrait ‘vendre’ rapidement à la communauté internationale. Dans cette logique, les mouvements du Nord-Mali seraient mis devant le fait accompli et, par la force des choses, acculés à signer le document ».

L’analyse du journal montre qu’au bout du compte, l’Algérie aurait fait d’une pierre deux coups : anéantir les espoirs d’autonomie pour les groupes armés du Nord-Mali, tout en leur faisant assumer l’entière responsabilité de tout échec à venir.

Car, explique Maroc agence de presse, si l’Algérie avait cautionné, comme le souhaitent les représentants de l’Azawad, une solution sur la base de l’autonomie au Mali, elle accorderait de facto un blanc-seing au projet présenté par le Maroc pour un règlement définitif du conflit du Sahara, dans le cadre de la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale du Royaume.



La riposte d’ »Algérie Patriotique »

Se fondant sur une source diplomatique algérienne qui a vivement réagi à ce que le journal « Algérie Patriotique » appelle les nouvelles attaques perfides du régime monarchique marocain contre la diplomatie algérienne, il est clairement établi une guéguerre entre les deux pays sur la crise malienne.

« Alors que la communauté internationale, dans un bel ensemble, salue l’étape décisive franchie à Alger par le processus de paix et de réconciliation au Mali, mené dans la transparence sous la férule d’une médiation internationale conduite par l’Algérie, la dépêche d’une agence officielle d’un pays voisin illustre toute l’étendue du ressentiment maladif et de la frustration amère de ceux qui ont tout essayé pour torpiller les efforts algériens visant à stabiliser le Mali et à consolider les efforts de la communauté internationale pour éradiquer le terrorisme dans la région du Sahel », selon une déclaration d’une source diplomatique algérienne rapportée par l’ »Algérie Patriotique ».

Le journal algérien rapporte que « ce ressentiment, en politique comme en psychologie, est une forme de rancune mâtinée d’hostilité dont le ressort principal est une jalousie maladive. Un tel acharnement immature qui affecte à ce point le discernement et la lucidité en devient affligeant d’irresponsabilité ».

Dans ce duel, les Algériens estiment qu’il s’agit, en effet, d’un acte de désespoir d’un régime qui a œuvré inlassablement à faire échouer ce processus de paix qui se déroule à Alger depuis plusieurs mois.

« N’ayant pas pu réaliser ses sombres desseins, le régime marocain tente ainsi de se consoler par une dépêche de l’agence officielle Map, visiblement écrite à Rabat puis faite signée par un certain Fouad Arif, agent du Makhzen en poste à Washington », explique « Algérie Patriotique ».

Visiblement, ce qui a été le plus choquant pour l’Algérie, c’est le fait que le régime de Mohammed VI parle du « cynisme extrême de la médiation algérienne, en rappelant que la crise malienne avait été à l’origine le résultat d’une complicité et d’une négligence volontaires de la part des autorités algériennes ».

Ces prises de positions à la fois tranchées et fratricides entre deux pays auxquels le Mali s’est confié sont la preuve que le chemin reste long et semé d’embûches pour parvenir à la paix durable dans le Nord. Et cette guéguerre Algérie-Maroc est à l’origine de l’échec du processus.

Alpha Mahamane Cissé
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