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Réconciliation bérets verts/bérets rouges : Les femmes des militaires chez le Colonel gréviste
Publié le mercredi 14 novembre 2012  |  Le Guido


Marche
© aBamako.com par as
Marche des femmes des bérets rouges pour les soldats détenus ou disparus
Lundi 16 Juillet 2012, Bamako. Plus de 300 femmes ont manifesté pour réclamer la libération de leurs époux militaires détenus et la "vérité" sur ceux qui ont "disparu"


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Le samedi, 10 novembre 2012, sur invitation de M. Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’Union Nationale des Journalistes du Mali (UNAJOM), des femmes du Camp Soundiata de Kati, conduites par leur présidente Ouattara Nana Kadidia Traoré, ont rencontré leurs sœurs du Camp Para de Djicoroni avec à leur tête Mme Camara Aïchata Camara et celles du Camp de Koulouba conduites par Mme Dembélé Djénéba Coulibaly.

Les échanges fraternels et d’espoir, commencés au domicile du président de l’UNAJOM, se sont poursuivis au Camp Para de Djicoroni pour se terminer chez le Colonel gréviste, Seydou Moussa Diallo.

Depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012 et le contre-coup du 30 avril 2012, les frères d’armes (bérets verts et rouges) se regardent en chiens de faïence. Pour dissiper cette animosité, Ibrahim Famakan Coulibaly a initié une médiation à travers les femmes des militaires (bérets verts et rouges).

Les messages de paix, de fraternité, d’entente, de cohésion et d’unité étaient au cœur des propos tenus par les femmes du Camp Soundiata Kati et par celles du Camp Para de Djicoroni, lors de leurs échanges.

Au Camp Para, c’est en ces termes que Mme Ouattara Nana Kadidia Traoré présidente des femmes du Camp Soundiata s’est adressée à ses sœurs qui ont réservé un accueil chaleureux à sa délégation de Kati : «Mes mamans, mes sœurs, je vous demande la cohésion et l’entente, qu’on parle du même langage. Celui qui cherche la paix et la cohésion, doit fournir beaucoup d’efforts et faire preuve de patience. Mais, celui qui cherche la division, peut la faire en une seconde. Si nous sommes soudées, personne ne peut nous diviser. Si on parle de Kati, c’est le bataillon Para ; si on parle aussi du bataillon Para, c’est Kati. Nos maris ne sont que des frères, des jumeaux et des parents». En réponse, au nom des femmes du Camp Para, Mme Camara Aïchata Camara a salué la venue de ses sœurs de Kati. «Que nous ne perdions pas la foi. Quand y avait problème, on faisait appel à l’armée et aux autres corps de sécurité. Mais, si au sein de l’armée ça ne va pas, à qui va-ton-faire appel pour défendre la patrie ? Ce qui s’est passé n’est que la volonté de Dieu, qui avait décidé cette situation depuis le jour de l’installation de ce camp. On doit s’en remettre à Dieu et le supplier de changer cette situation en bien. On doit se donner la main et faire fi des rumeurs qui ne font que nous diviser», a-t-elle expliqué.

C’est sous les applaudissements nourris que les femmes des Camps Soundiata de Kati et de Djicoroni ont été conduites par Ibrahima Famakan Coulibaly du 33è régiment des commandos parachutistes de Djicoroni (18 h 55) au domicile du Colonel gréviste, Seydou Moussa Diallo à Sébénicoro. Dans le salon du Colonel Diallo, l’émotion était au comble. Les larmes par-ci, les hochements de têtes par-là.

Très émue, la présidente des femmes du Camp Soundiata Kati n’a pas pu s’exprimer. C’est une des Secrétaires aux conflits du bureau des femmes de Kati qui a parlé. «…Nous avons quitté Kati et avec nos sœurs du Camp para, nous sommes venues pour vous supplier de renoncer à cette grève. Les porteurs d’uniforme sont pareils, ils sont d’un même père et d’une même mère. Ce qui est arrivé entre les militaires est la volonté de Dieu. Tout ce que nous vivons maintenant, va prendre fin. Si nos maris nous ont autorisées à venir ici, c’est parce qu’ils veulent la paix et l’entente, sinon ils n’allaient pas accepter notre déplacement», a-t-elle affirmé.

Quant au président de l’UNAJOM, Ibrahima Famakan Coulibaly, initiateur de la rencontre, il a appuyé les différentes interventions des femmes.

En réponse, le Colonel Seydou Moussa Diallo qui été sensible à la démarche des femmes des militaires, s’est montré ferme sur sa décision, à moins que tous les militaires parlent le même langage. Cependant, il a reconnu que l’initiative des femmes va le soulager. Le Colonel Diallo a indiqué que, depuis la publication de sa lettre, il ne fait que recevoir les gens. Pour lui, son combat est loin d’être personnel, c’est la cause du Mali qu’il défend. «Le combat que je mène, c’est au nom des militaires. Dans ma lettre, je n’ai parlé de personne, je me suis adressé au président de la République, Chef suprême des Armées. Je vais bien dormir à cause de votre démarche. Ce sont les militaires de Kati et de Djicoroni qui se sont battus. Je n’ai pas vu pour le moment un militaire de Kati, mais je suis comblé par votre présence. Vous êtes nos femmes, car tous les militaires sont de même père et même mère. Les bérets verts et les bérets rouges sont les mêmes, ils ont fait la même formation.

Je vous demande en retour de tout faire pour que la paix et l’entente entre les militaires soient une réalité et non des paroles creuses», a-t-il avoué. Et de poursuivre que cette visite des femmes des militaires dénote qu’il y a une volonté de parler le même langage. Puis, il déclare : «Je pense qu’on doit oublier ce qui s’est passé et rétablir le régiment à sa place initiale. J’insiste, dites à mes frères d’armes de ne pas regarder la couleur de leurs bérets ou ce qui s’est passé hier, mais qu’ils regardent ensemble le Mali. A Kati, j’ai fait 13 ans au Prytanée militaire et tout le monde m’appelais Grand-frère ou Tonton. Est-ce qu’on peut alors se battre contre ces personnes ? Je dis Non. Mon intention n’était pas de créer tout ce bruit, j’ai voulu juste attirer l’attention du président de la République, qui le Chef de la famille (Mali), qui est notre père afin qu’il s’engage à rassembler tous les militaires pour aller libérer les zones occupées.

Par rapport à votre demande de renoncer à ma grève, si je vous dis Oui, je vais mentir. Je ne peux rien vous refuser, mais laissez-moi le temps de rencontrer une personnalité ce lundi (NDRL 12 novembre 2012) et je vous donnerai ma réponse à la présidente du Camp Soundiata de Kati et à Ibrahima Famakan Coulibaly, le mardi (13 novembre 2013)»

Après son intervention, le président de l’UNAJOM et les autres femmes de la délégation sont revenus à la charge pour le supplier de nouveau. La réponse du Colonel Seydou Moussa Diallo a provoqué des cris dans le salon. C’est en tremblant qu’il a tenu ces propos désespérants qui n’ont laissé personne indifférent : «Si vous voulez m’obliger à boire et à manger maintenant, je vais le faire, mais vous aller m’enterrer demain». C’est ainsi que son grand-frère est intervenu pour calmer la situation. Ce dernier, récemment venu de la Mecque, a élu domicile chez son frère à cause de sa grève. Il a rassuré les uns et les autres que Seydou Moussa Diallo va manger et boire, mais qu’on lui donne le temps. Et de demander à Ibrahima Famakan Coulibaly et aux femmes des militaires de continuer les bonnes initiatives tendant à vite réconcilier l’armée malienne.

C’est sur ces notes d’espoir que la délégation des femmes militaires a quitté le domicile du Colonel Seydou Moussa Diallo aux environs de 21 heures.

En sommes, grâce à la médiation d’Ibrahima Famakan Coulibaly, les femmes des Camps Soundiata de Kati et de Para de Djicoroni ont montré la voie à suivre. Maintenant, il ne reste qu’à leurs maris à leur emboîter le pas afin que notre armée unifiée, forte et gagnante.

A rappeler que le 16 septembre 2012, Ibrahim Famakan Coulibaly a plaidé auprès des femmes des bérets rouges pour qu’elles renoncent à leur marche du mardi 18 septembre 2012. Après, il s’est déplacé à Kati pour prendre langue avec les femmes du Camp Soundiata. Son objectif d’amener l’unité au sein de l’armée. Pour cela, lui et les femmes des militaires doivent être encouragés et soutenus. Puisque la stabilité de notre pays dépende à l’unité de l’armée.

Ahmadou MAÏGA

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