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«Au Mali, le niveau de violence va en décuplant»
Publié le mardi 31 mars 2015  |  tdg.ch
Session
© aBamako.com par mouhamar (Photo d`archive utilisée juste a titre d`illustration et ne correspond pas forcément avec le contenu de l`article)
Session de Formation sur le Droit Pénal International (DPI)
Bamako, le 23 février 2015. Ecole de maintien de la paix ABB. La fondation Freiederich Naumann en partenariat avec la MINUSMA et l` IIDH en collaboration avec la COMADE et l` INFJ organisent du 23 au 28 février une session de Fromation sur le DPI.




Genève internationale/AfriqueDe passage à Genève, le ministre malien de la Justice a exhorté la communauté internationale à ne pas relâcher la pression sur les groupes islamistes

La situation au Mali est loin d’être stabilisée. Il y a quelques jours, un Malien soupçonné de jouer les informateurs pour le compte des militaires français de la force Barkhane a été tué par balle puis décapité par les hommes d’Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI). L’exécution publique s’est produite sur un marché de Tichift, au nord du pays. Un phénomène nouveau. Les experts en terrorisme redoutent que les groupes islamistes qui opèrent dans le Sahel ne s’inspirent de Daech pour faire régner la terreur dans la région.

A cette menace s’ajoute la percée des tueurs sanguinaires de la secte Boko Haram, qui promettent de remonter vers le Mali pour faire couler le sang. Pour Mahamadou Diarra, le ministre malien de la Justice et des droits de l’homme, c’est l’illustration du travail qui reste à faire pour ramener la paix et la stabilité dans la région. De passage à Genève, il a multiplié les rencontres en marge du Conseil des droits de l’homme pour sensibiliser les Occidentaux et les inciter à assumer leurs responsabilités. La dégradation de la situation sécuritaire dans la région étant selon lui «une conséquence de la chute du colonel Kadhafi qu’ils ont eux-mêmes favorisée».

Risque d’embrasement

«Entre les bombes artisanales, les attaques de convois, les attentats sur les marchés et dans les localités, il y a comme un embrasement qui ne dit pas son nom», prévient le ministre, qui déplore l’aveuglement ayant conduit à cette situation. Mahamadou Diarra fait référence à la «complaisance et aux soutiens dont ont bénéficié les Touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA)» auprès des élites européennes et même suisses ces dernières années. «Les gens ont péché par méconnaissance. On voit le résultat. Le MNLA, qui se prétendait être un mouvement laïque combattant pour l’indépendance, cautionne aujourd’hui la mise en place d’une police islamique qui ampute, exécute et oblige les femmes à se voiler. Officiellement, Kidal se trouve sous le contrôle de la rébellion MNLA, mais en réalité c’est Ansar Eddine, le mouvement djihadiste antilaïque, qui dirige tout», affirme Mahamadou Diarra.

Le ministre malien s’étonne que les Américains n’aient encore rien fait pour éliminer le chef d’Ansar Eddine, Iyad Ag Ghali. «C’est lui le maître du jeu et on sait où il est. Pourquoi personne n’agit?» interroge-t-il. Sous la pression de la communauté internationale, tout au long de la crise, le Mali a veillé à respecter les valeurs et les principes de l’ONU en matière de respect des droits de l’homme, en allant parfois à l’encontre de son opinion publique. Ce qui semble nourrir quelques regrets.

Un défi énorme
«On a empêché l’armée malienne d’entrer à Kidal quand il y a eu la libération. Je pense que cette action est à la base de la poursuite de la rébellion et du retour des mouvements djihadistes et des narcotrafiquants au Mali», déplore Mahamadou Diarra. «Aujourd’hui, ces groupes disposent d’un armement ultramoderne et sophistiqué dont n’est pas dotée notre armée. Tout cela contribue à alimenter un banditisme rampant qui prospère grâce au business des prises d’otages et des rançons», ajoute-t-il.

Le ministre malien de la Justice souhaite que la communauté internationale exerce la même pression que celle que son pays a subie sur les groupes qui refusent encore d’entrer dans le processus de réconciliation. S’il loue le travail de médiation de l’Algérie, de la France, des Etats-Unis, de l’Union africaine, de la CDAO… il en déplore les limites. Il aurait aimé une action plus forte et plus radicale de la Minusma (Mission des Nations Unies au Mali).


«Aujourd’hui, nous souhaitons que la communauté internationale soit à la hauteur de ses devoirs. De plus en plus, rébellion et djihadistes se confondent et le niveau de violence est décuplé chaque mois», explique Mahamadou Diarra. Pour le Mali, le défi à venir est énorme et pas seulement sécuritaire. «Maintenant, il va falloir déconstruire les idées qu’ont propagées les islamistes. Cela veut dire s’attaquer au problème de l’éducation et de l’emploi des jeunes», affirme-t-il.



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